Rencontre avec Jinin au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Nature Humaine » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis auteure, compositrice, interprète, arrangeuse, je joue de l’accordéon et à côté de mon projet Jinin, je suis cheffe de chœur de chorales ; auparavant Gospel mais ça s’est plus dirigé vers les chants du monde et les percussions corporelles. Même si je commence à être entourée, j’ai plein de casquettes différentes dans mon projet ; je m’occupe notamment de la com et de la recherche de dates.
Peux-tu revenir pour nous sur ta première rencontre avec l’accordéon ?
A vrai dire, il m’est tombé dessus car je suis claviériste à la base ; j’ai commencé le piano à l’âge de 6 ans au conservatoire. Avant Jinin, j’ai joué dans des groupes Rocksteady, Ska et Reggae au clavier mais à un moment donné, j’ai eu envie de changer d’instrument et d’en avoir un portatif que je pouvais emmener partout. Peut-être que j’ai choisi l’accordéon car j’ai été bercée par Les Ogres de Barback et La Rue Kétanou ; en tout cas, il y a eu un attrait pour la sonorité de cet instrument orchestre dont je joue depuis mes 18-20 ans.
Peux-tu nous en dire plus sur ton nom d’artiste ?
Jinin vient d’un terme bouddhiste zen qui signifie compassion et persévérance. Je cherchais un nom d’artiste qui ressemblait à Virginie ; mon véritable prénom ; j’ai lu un livre où ce terme apparaissait et il m’a plu. La compassion à laquelle ce nom renvoie est par rapport aux critiques que l’on peut recevoir. Il faut être dans la compassion en acceptant les critiques et en faire une force pour avancer. Etant psychologue de formation, la compassion envers les êtres humains, c’est quelque chose qui est hyper important pour moi. Quant à la persévérance, je crois qu’il en faut dans la musique et donc, cela faisait sens.
Dirais-tu que tu as approfondi sur ton nouveau disque les bases posées par « Sur Le Fil » paru en 2020 ?
Il y a des thèmes conscients qui sont récurrents sur ces deux disques ; notamment cette société qui va trop vite, la surconsommation, ce monde hyper connecté…C’est dans une certaine continuité mais sur « Nature Humaine », je me suis laissée la liberté d’épurer. Sur ce second disque, il n’y a plus le côté Africain que l’on retrouvait dans « Sur Le Fil ». « Nature Humaine » me ressemble plus.
J’ai vu que ton premier EP solo était sorti quatre jours avant le premier confinement…ce disque n’a pas dû beaucoup vivre en live du coup, vas-tu « tout donner » sur ta prochaine tournée ?
Effectivement, nous avions fait une résidence afin de préparer le concert de sortie du disque et finalement, il n’a pas eu lieu à cause du confinement. Ça a été compliqué ; des festivals et des concerts n’ont pas pu se faire ; et là, on donne tout, on essaye de faire un peu plus de promo afin que ça se diffuse plus. Les titres de « Sur Le Fil » seront intégrés à la set list de mes prochains concerts. Même si j’adore écrire et composer dans un studio, faire de la scène est vraiment ce que j’aime.
Pourquoi as-tu choisi d’inclure deux chansons en anglais sur « Nature Humaine » ?
Je voulais que ce second disque soit un peu plus représentatif du live même s’il y a peu de textes en anglais. Dans mes précédents projets et notamment dans l’album que j’ai fait avec MLK, c’était principalement de l’anglais. Faire des textes en français a été une évolution pour moi. Si c’est de plus en plus rare que j’écrive en anglais, l’inspiration vient parfois dans cette langue et je la garde telle quelle.
Quelles thématiques abordes-tu sur ce disque ?
Dans ces nouvelles chansons, j’aborde notamment les thèmes de la nature, de l’hyper connectivité, de la maternité, de l’émancipation, du confinement…Il y a de la colère mais aussi de l’espoir dans ce disque.
Comment développerais-tu l’engagement que l’on retrouve indéniablement dans ta musique ?
J’ai toujours eu besoin de mettre par écrit ce qui m’agace et me fait réagir. Dans mes chansons, il y a du questionnement qui peut amener les gens qui m’écoutent à réfléchir sur certaines thématiques. Je dénonce sans être défaitiste et je fais réfléchir en mettant toujours de l’espoir dans mes textes. Par ailleurs, j’ai une conscience écologique dans ma vie personnelle, j’ai un potager en permaculture depuis 7 ans, j’achète local et bio, je privilégie les fringues recyclées, j’essaie d’économiser l’eau et l’énergie…
Comment est né ton duo avec Kalune sur « Liberté Surveillée » ?
C’est une histoire de réseaux ; nous nous suivions mutuellement. J’apprécie énormément ce qu’il fait, l’engagement qu’il y a dans ses textes et je trouve qu’il a une plume incroyable. Sur « Liberté Surveillée », j’ai pensé qu’il y avait de la place pour Kalune, pour ce qu’il pouvait dire sur cette thématique-là et j’ai été ravie de son texte. Ce duo s’est enregistré à distance mais j’aimerais beaucoup que ce morceau soit interprété à deux en live.
Comment expliquerais-tu le contraste qui existe dans ta musique, des textes forts et profonds sur une musique solaire et festive ?
A vrai dire, les morceaux viennent spontanément mais j’avais envie que ce disque soit vivant et à l’image de la vie avec des moments de joie, de légèreté et d’autres plus sombres ou révoltés.
Quels sont tes prochains projets ?
Pas mal de dates se profilent et il y aura des live sessions. Le 02 février, je serai en première partie de HK & Awa Ly au Douze à Cergy. Je vais continuer la chorale et les stages ; j’ai notamment des sollicitations en Belgique.
JININ - Vous n'avez rien (Official Music Video)
Vous n'avez rien, extrait de l' album Nature Humaine , sortie le 24 novembre 2023 écoutez le titre sur les plateformes : https://bfan.link/vous-n-avez-rien --------------------------- CREDITS : ...