Retrouvailles avec Michal Kwiatkowski au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de « MK40 » !

Avec ton nouveau disque intitulé « MK40 », tu célèbres à la fois tes 40 ans et tes 20 ans de carrière, es-tu arrivé aujourd’hui là où tu rêvais d’être à cet âge-là ?

Oh oui, complètement et pas seulement qu’à cet âge-là, je pense et c’est juste le hasard qui fait que j’ai 40 ans. Ca fait un petit moment déjà que je sens que je suis là où j’ai toujours voulu être artistiquement parlant mais aussi dans ma vie d’homme.

On a la sensation que tu n’as jamais tout sacrifié comme certains pour ta carrière et que tu as su ne pas oublier ton espace privé, ce juste milieu est-il essentiel pour toi ?

Oui mais je te trouve très gentil en disant cela (rires) ! Comme j’aime énormément ce que je fais ; c’est le cas également de mon travail de prof ; cela prend beaucoup de place et même si je ne sacrifie rien, je peux parfois travailler non-stop. Je me dis qu’il est important de trouver de la place pour mes proches ; ma famille, mes amis ; mais ce n’est pas évident car quand on fait ce que l’on aime, on a tendance à travailler 24h/24, c’est un peu le danger de la chose et j’essaie de faire gaffe.

Le titre de ton nouveau single ; « Je M’Accroche » ; résume-t-il en quelque sorte tes 20 ans de carrière ?

Pas vraiment, cela résume plutôt 40 ans de vie. Cette chanson ne parle pas que de ma carrière. Dans « Je M’Accroche », je m’exprime sur ma vie, mon enfance, les difficultés mises sur mon chemin par la vie et qui auraient dû faire en sorte que je ne puisse pas réaliser mes rêves ; j’ai vécu une enfance difficile, mon arrivée en France a été une sorte de miracle, je me suis beaucoup battu pour que cela se produise. Je n’étais pas malheureux en Pologne mais mon rêve était de venir en France et je ne m’imagine pas ailleurs. Dans ce titre, je parle donc de ma vie en générale et entre autres évidemment de ma vie d’artiste mais ça va beaucoup plus loin que cela car ce n’est pas je m’accroche dans le marché du disque qui est difficile, je m’accroche tout simplement à la vie.

« My Love » serait-il le morceau qui illustrerait au mieux ta vie actuelle ?

C’est une chanson qui est très importante pour moi car le texte a été écrit par mon chéri et si aujourd’hui, je peux dire que je suis si heureux et épanoui, c’est beaucoup grâce à lui et à l’équilibre qu’il a installé dans ma vie ; je me connais beaucoup mieux depuis que nous sommes ensemble.

Quatre singles présents sur « MK40 » sont déjà sortis depuis 2022, vois-tu ce disque comme une sorte d’ « état des lieux », un mini best of avec lequel tu fermes un chapitre avant d’en ouvrir un autre ?

C’est très beau ; tu as tout dit ! A la base, je ne devais pas sortir de disque car j’ai mon école de musique qui me demande beaucoup de travail ; je m’occupe de mes élèves, ils sont nombreux, je les en remercie et j’en suis très content ; il m’aurait été impossible de tout arrêter pendant quelques mois pour m’enfermer en studio afin d’enregistrer des chansons dans le but de publier un album. Par ailleurs, je produis tout moi-même de A à Z et un album a un coût. Comme je ne voulais pas m’associer à d’autres partenaires, il fallait que je fasse les choses différemment et c’est pour cela que j’ai sorti les chansons les unes après les autres. A un moment donné, je me suis rendu compte que je n’étais pas si loin d’un mini album, ça me travaillait et comme je voyais arriver la date de mes 40 ans, je me suis fait un cadeau. Ce disque résume ce qu’il s’est passé dans ma vie d’artiste depuis deux ans et il fait un clin d’œil à tout ce que j’ai pu chanter en 20 ans de carrière ; je ne l’ai pas fait exprès mais je pense que l’on retrouve un peu toutes mes influences sur ce disque. Il y a un petit peu de classique, le piano est omniprésent et cela me fait penser à mon album « Chopin Etc », il y a aussi des éléments Electro comme il y en avait dans mon projet Self Concept… Je me dis que « MK40 » est vraiment une rétrospective mais qui s’est faite toute seule.

« L’Amour De Mon Père » est interprété en français mais aussi en anglais, est-ce parce que tu voulais que le plus grand nombre de personnes puisse avoir directement accès au texte afin d’y trouver un écho à leur propre histoire peut-être ?

A vrai dire, l’histoire est inverse. Cette chanson est d’abord née en anglais sous le titre « My Father’s Love ». Bizarrement et je ne sais pas pourquoi, j’ai plus de facilité à écrire en anglais ; j’écris très peu en français car je ne me trouve pas bon. Cela m’a pris quatre semaines avant d’être vraiment satisfait du texte de « Je M’Accroche » alors qu’en anglais, je peux en écrire un en une après-midi. « My Father’s Love » a été écrit en 2021 et le 06 juin 2022, j’ai joué un spectacle mis en scène par le grand Éric Théobald au Théâtre de l'Oeuvre et c’est Eric ; à qui j’ai chanté cette chanson ; qui m’a conseillé d’en faire une version en français mais quand je trouve qu’une chanson est terminée, il m’est difficile de revenir dessus afin de faire des changements et surtout changer de langue. Comme ce sujet était très important pour moi, c’était délicat de l’adapter en français, c’est alors qu’Eric m’a suggéré de traduire littéralement cette chanson et c’est ce que j’ai fait. C’est une chanson très touchante et personnelle. Le fait de la dévoiler maintenant en anglais permettra notamment à mes auditeurs Polonais de comprendre cette chanson.

Dans la magnifique chanson « The Women I Love », tu parles des femmes qui ont compté dans ta vie, qui sont-elles ?

Elles sont nombreuses ! J’ai eu ; et j’ai ; énormément de chance d’avoir croisé sur ma route beaucoup de femmes extraordinaires en commençant par ma mère et ma grand-mère qui m’a élevé ; elle a pris la relève quand j’ai perdu ma maman à l’âge de 10 ans. Ensuite, il y a eu ma prof de piano, ma prof de français…dont je parle dans « The Women I Love ». J’ai toujours voulu faire une chanson d’amour pour les femmes ; la vie a fait qu’amoureusement et sexuellement, je suis lié aux hommes mais ça ne veut pas dire que je n’aime pas les femmes. Il y a tellement de femmes extraordinaires autour de moi…je pense notamment à Elodie (Frégé) et à des amies qui m’ont accueilli en France et dont je suis très proche depuis 20 ans. Dans le refrain, je trouve très poétique la phrase the women i love, from here and above car certaines ne sont plus là et c’est aussi pour cela que je voulais parler d’elles dans cette chanson.

Pourquoi as-tu donné une seconde vie à « Follow Me » que l’on retrouvait sur ton album « Self Concept » ?

L’année dernière, j’ai fêté les dix ans de « la fin » de ce projet Self Concept qui est très important pour moi. C’était à la fois une crise d’adolescence et une prise de maturité ; on peut dire que c’était alors une crise de maturité (rires). J’ai toujours gardé ce projet dans mon cœur. Pour ses 10 ans, j’ai sorti cette nouvelle version de « Follow Me » et au début, ce n’était prévu qu’elle fasse partie de « MK40 » mais comme elle est tombée en pleine création des autres chansons, elle avait finalement sa place sur ce disque ; ça a été une évidence. Je pense que « Follow Me » est l’une des plus belles chansons que j’ai composées et écrites et je suis heureux de la savoir sur ce nouveau disque.

Peux-tu nous présenter le Studio Michal ?

Le Studio Michal est mon atelier de musique à Montreuil, j’y donne des cours de chant, de piano, de composition, d’arrangement, d’expression scénique…C’est aussi un studio d’enregistrement, c’est d’ailleurs là-bas que j’enregistre les voix de mes chansons et tous les claviers. Mais, ça va beaucoup plus loin que cela car maintenant, c’est devenu comme une sorte de famille ; j’ai la chance d’avoir une trentaine d’élèves très différents ; enfants et adultes. La transmission a changé ma vie. Merci au COVID ! Comme quoi, il y a eu des choses positives avec la pandémie. Durant ces mois d’incertitudes sanitaires, j’ai eu très peur pour ma vie et pour mon métier, je me suis demandé ce que j’allais devenir car j’ai perdu une tournée de quinze dates ; du jour au lendemain, je ne travaillais plus. J’avais déjà donné quelques cours de piano et de chant auparavant et comme ça m’avait beaucoup plu, je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire, j’ai pensé à mon avenir et je me suis lancé à fond dans l’enseignement.

Sais-tu déjà quel va être ton prochain défi artistique ?

Je me suis promis de me calmer ; et j’en ai fait la promesse également à mon chéri ; après le 11 novembre (rires). Je ne vais pas partir en vacances car j’ai mon école mais j’aimerais bien faire une petite pause de production en tout cas. J’aimerais bien lever le pied après la sortie de « MK40 » mais j’ai quand même pour projet de travailler prochainement sur un spectacle assez surprenant avec Éric Théobald…

Quels sont tes prochains projets ?

« MK40 » sortira en digital le 13 octobre. Le 23 octobre, je serai en concert à Cracovie en Pologne et le 11 novembre à l’Etage du Gibus à Paris. L’album en vinyle édition limitée sera disponible au concert, dans les points de vente exclusifs et en pré-commande en ligne. Le 12 novembre, je fêterai mes 40 ans !