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Retrouvailles avec Archimède au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Frères » !

Publié le par Steph Musicnation

©Hugo Boisnard

©Hugo Boisnard

Pouvez-vous nous en dire plus sur la photo qui illustre votre nouvel album ? Et cela aussi bien sur le premier que sur l’arrière-plan.

Nico : C’est une photo de nous enfants prise par notre père au milieu des années 80 et c’est Fred qui a eu l’idée de la mettre en cover de l’album car au-delà de la chanson « Frères », nous trouvions que c’était sympa de nous montrer gamins pour illustrer notre complicité. Par-dessus celle de Fred, j’ai eu l’idée de nous incruster en adultes au fond ; l’idée étant de dire que c’est nous derrière qui nous regardons enfants en nous demandant probablement ce que nous allons devenir, ce que nous allons faire de cette complicité enfantine et si nous allons continuer de vieillir ensemble.

Fred : Notre papa était photographe amateur ; il avait un labo photo avec un agrandisseur. Nous avons cherché parmi les négatifs d’origine ; ce qui a été amusant à faire ; et après, nous avons pu décliner cette photo en grand format sur les vinyles notamment car la photo était de très bonne qualité. Quant à la photo en arrière-plan, elle a été prise par mon fils. L’album s’intitule « Frères » mais cette photo est aussi une histoire familiale.

Pourquoi sortez-vous un album baptisé « Frères » à ce moment-là de votre carrière ? Faut-il voir dans ce titre bien plus que votre lien à tous les deux ?

N : Effectivement, il y a plusieurs étages dans cette notion. Nous explorons le lien fraternel ; il était temps sur un sixième album ; mais ça va au-delà de cela et on le dit dans le livret de ce disque car nous y remercions notre troisième frère ; Romain Baousson ; qui a réalisé cet album, il a vraiment trouvé le son avec nous et il a beaucoup travaillé sur le côté concret du son de ce disque. Nous sommes frères de route aussi quand nous partons en tournée. Il y a également une dimension universelle d’autant que nous vivons une époque assez difficile. Fin mai 2023, nous avons joué la chanson qui donne son nom à ce nouvel album au Niger avec nos frères sur place ; des musiciens locaux ; et cela a été une expérience magnifique, ils sont venus faire une sorte de Slam à la fin, ils ont revisité le titre avec nous et là, la dimension de frères a pris toute son ampleur.

F : Le mot frères est grand et d’ailleurs, quand je converse maintenant avec ces amis Nigériens, on se dit salut mon frère. Ce mot est effectivement fraternel mais en ces temps de guerres, c’est toute l’humanité qui devrait l’être.

N : Albert Cohen qui a écrit le livre « Ô Vous, Frères Humains » n’était pas dans une relation de fraternité avec un frère de sang, il fallait le prendre au sens de l’humanité.

Avez-vous encore plus joué que d’habitude au sens premier du terme ; et cela à différents niveaux ; pour la conception de ce disque ?

F : Je me suis amusé à chercher un peu différemment l’inspiration de départ.

N : Fred a joué à se mettre dans une position inconfortable en quelque sorte et pour ma part, je n’avais jamais écrit un texte avec une devinette ; « Rébus » est une chanson avec une énigme à résoudre à l’écoute du refrain ; cela m’a beaucoup amusé même si ça m’a pris beaucoup de temps car il a fallu trouver l’équilibre entre le côté euphonique, le fait que cela raconte une histoire et en même temps que cela donne une clé à une énigme dans le refrain. Cela m’a rappelé les jeux d’écriture de l’OULIPO ou la littérature potentielle dans laquelle s’inscrivaient des auteurs tels que Georges Perec et Raymond Queneau. Par ailleurs, je me suis amusé à employer le mot planche à toutes les sauces dans la chanson « Les Planches » et dans « Le Jour Me Nuit », il y a pas mal de jeux de mots, je m’y amuse beaucoup avec la langue à la façon d’un Thomas Fersen. Il y a beaucoup de jeu et d’amusement avec les mots dans ce disque !

©Hugo Boisnard

©Hugo Boisnard

Musicalement, comment avez-vous souhaité ce nouveau pas discographique ?

F : Musicalement, j’ai des influences, je ne suis pas parti sur quelque chose de complètement différent mais je me suis forcé à composer autrement. J’ai laissé un peu la guitare de côté afin de partir sur des claviers et plusieurs chansons sont nées à partir de synthés qui sont redevenus après des guitares mais l’inspiration première de faire quelques fois des descentes d’accords au clavier n’est pas du tout le même travail que sur une guitare, cela m’a inspiré d’autres mélodies, d’autres choses qui restent du Archimède mais je n’aurai pas forcément trouvé cela en utilisant une guitare acoustique.

Quelles thématiques y abordez-vous ?

N : Les principales thématiques sont l’enfance et notre relation de frères. Au-delà de ces thèmes, il y a comme dans chaque album d’Archimède des chansons d’amour qu’elles soient de chagrin d’amour et d’amour heureux.

F : Il y a également du questionnement sur ce monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Nico a écrit la chanson « N’Es-Tu Qu’Un Homme De Paille » en pensant à Dieu mais on nous a dit qu’en fait, nous pensions aussi à l’homme avec un grand H. Effectivement, nous n’avons pas forcément imaginé cette dimension-là au départ quand on composé la chanson mais ça le devient finalement. Sur cet album, il y a donc des chansons d’amour, d’autres qui sont fraternelles et d’autres qui sont sociales ou humanistes.

N : Il y a tout le temps deux ou trois chansons à fibre sociale dans nos albums et dans le cas présent, on va dire que c’est « Simples et Dévoués ». Surtout en période post-COVID, nous trouvions cela important de faire une chanson sur ces gens les plus simples qui n’étaient jamais honorés mais qui étaient toujours au front ; les caissières, les aides-soignants…étaient les premiers à bosser pendant que la plupart de ceux que l’on aurait tendance à considérer comme des pontes étaient bien au chaud chez eux. Nous n’avons pas fait de chanson du tout sur le COVID mais celle-là entre probablement en résonnance avec cette période que nous avons tous traverser et au cours de laquelle, ces gens simples et dévoués étaient vraiment mis à contribution.

Quel frère a initié l’autre à la musique ?

F : C’est moi ! J’ai commencé la musique à 8 ans avec une raquette de tennis dans ma chambre et après sur une guitare très usée de mon père ; je me suis bien abîmé les doigts à cause des cordes qui étaient à un centimètre du manche. A 12 ans, j’ai voulu en faire pour de vrai, j’ai eu ma première guitare et ça ne m’a jamais lâché. J’ai fait de la musique dans différents groupes et à 17-18 ans, nous avons commencé à aller à des concerts ensemble ; c’était la période du revival de la Britpop qui arrivait en France ; et c’est à ce moment-là que nous avons décidé de monter un groupe tous les deux. Nico était en études de philo, il écrivait bien et en français, quant à moi, j’avais des idées de mélodies et de chansons, les deux se sont bien imbriqués. Nous avons commencé en faisant des reprises dans des bars ou en bout de table lors de repas de famille et on nous disait qu’on ferait quelque chose.

©Hugo Boisnard

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Les « rôles » de chacun demeurent-ils dans la logique des choses ou le cadet remplace-t-il l’aîné dans certains cas ?

N : C’est une bonne question, c’est amusant que tu nous la poses.

F : Dans la motivation, parfois, on peut être découragé par tout ce qui se passe et on pourrait se dire à quoi bon s’accrocher. Cela fait 15 ans que nous faisons ce métier et on sent bien que ça se durcit, il y a de plus en plus d’artistes et il n’y a pas de place pour tout le monde. Nous avons déjà fait un beau parcours mais ce n’est pas si évident de tenir parfois et lorsque je peux être découragé, Nico vient me redonner du courage et quand c’est lui, je prends le relais. Nous avons cette complémentarité dans les chansons mais aussi au quotidien. En général, quand il y en a un qui est bas, l’autre est haut, ça s’équilibre.

N : Nous avons vraiment été rassurés par la campagne de crowdfunding que nous avons lancée pour financer ce nouvel album, nous avons une énorme communauté derrière nous qui répondu présente. Nous avons réussi à récolter pas loin de 70000 euros, près de 1500 personnes ont préacheté le disque, ce qui est aujourd’hui déjà un bon score avant même de vendre les albums en salle ou en magasin, ça nous a remis du baume au cœur et ça nous a montré qu’il y avait des gens qui nous suivent partout en France. Nous avons des fans qui sont là vaille que vaille contre vents et marées. Quand arrive un moment de découragement, ce n’est pas forcément le grand frère ou le petit frère qui dit qu’il faut s’accrocher, c’est aussi notre communauté qui nous booste et qui nous pousse à aller de l’avant. Ce n’est pas seulement qu’une histoire de frangins qui se portent l’un et l’autre.

Pouvez-vous nous parler d’Hugo qui fait également partie de cette nouvelle aventure musicale ?

F : Hugo est mon fils, il a 23 ans et il a envie de devenir vidéaste professionnel. Hugo a pris la photo de l’arrière-plan de la pochette de l’album, il s’est occupé également de nos photos promo et il a réalisé un beau documentaire qui dure près d’une heure sur tout l’enregistrement de l’album.

N : Si nous faisons travailler Hugo, ce n’est parce que c’est le fils de Fred et mon filleul, c’est parce qu’il a vraiment le goût de l’image et il l’a eu bien avant que l’on ne travaille avec lui. Quand il y a des valeurs sûres dans une famille, pourquoi aller chercher ailleurs.

Quel serait le plus beau souvenir de chacun lié à votre relation de frères ?

N : J’en parle dans la chanson, ce sont des images comme la luge d’été à la montagne et aussi les 400 coups que nous faisions avec un tiers qui s’appelait Thierry quand nous étions ados.

F : En fait, nous avons deux relations de frères, celle de l’enfance où nous jouions sans objectif ; ce n'était que de l’amusement ; c’est beaucoup cela que je garde en tête ; les après-midis à la piscine, nos premières clopes… ; et puis, il y a les frères « professionnels », nous sommes devenus deux frangins dans la musique et là, j’ai de bons souvenirs aussi mais ils sont d’un autre registre que ceux de l’enfance.

©Hugo Boisnard

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Dans la chanson « Frères », vous parlez des Gallagher, ont-ils été de véritables modèles pour vous ?

N : Dans le sens d’être bien sur scène et de capter le public, on trouve qu’Oasis est un super groupe. On aime leur côté guitare et l’allant de leurs mélodies qui sont taillées pour les stades, de ce point de vue-là, c’est un groupe majeur qui nous a beaucoup inspirés ; Oasis a beaucoup d’intérêt en live car on sent la tension qu’il peut y avoir entre les deux frères ; mais je préfère Blur du point de vue créatif. En revanche, nous n’avons pas essayé de les singer en chantant en anglais car nous avons un pied bien ancré en France et nous sommes attachés à notre langue maternelle.

F : A nos débuts, nous avons été comparés aux frères Gallagher aussi bien par les médias que par le public et nous nous en amusons maintenant. Nous avons été influencés par eux comme ils l’avaient été auparavant par The Beatles, The Rolling Stones et The Who qui font aussi partie de nos influences, c’est la suite logique de tout cela et je crois que nous, nous influençons de jeunes groupes à notre niveau.

Quels sont vos prochains projets ?

N : Nous avons dévoilé le documentaire réalisé par Hugo dans quelques jours.

F : Nous avons tourné deux belles vidéos en mode live, nous avons mixé et mastérisé le son et nous avons posé cela sur de l’image.

N : Il y a une belle tournée avec une date parisienne le 24 janvier à La Maroquinerie. Le 10 novembre, nous jouerons au Zephyr à Hem et le 30 novembre à la Maison des Loisirs et de la Culture les Saulnières au Mans.

Retrouvailles avec Archimède au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Frères » !
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