Rencontre avec Poppy Jones au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur le nouvel album de Shake Shake Go !

Comment vois-tu l’évolution de la musique de Shake Shake Go depuis la parution d’« All In Time » en 2016 ?

Cela s’est fait très naturellement. « All In Time » était plus Folk car c’était la musique que nous écoutions à ce moment-là. Notre second album ; quant à lui ; a été composé plus pour la scène ; « Homesick » était plus énergique. En ce qui concerne, « Double Vision » qui est sorti très récemment, je dirai que les chansons sont encore plus authentiques et que musicalement, c’est encore plus sincère. Ce troisième album est le plus personnel à ce jour.

Pourquoi avez-vous mis cinq ans avant de revenir avec un troisième album ?

Ça a été aussi long ? (rires) Beaucoup de choses se sont passées durant ces cinq années ; nous avons pris le temps pour écrire ces nouveaux titres afin d’exprimer au mieux ce qui avait pu peser sur nous et nous avons notamment vécu de nouvelles expériences. Nous avons commencé à écrire ce troisième album à Brighton et nous avons choisi d’aborder des sujets dont nous n’avions pas parlé précédemment ; certains titres de « Double Vision » sont très personnels et parlent ouvertement de notre vie de groupe. Avant, nous étions cinq dans Shake Shake Go et maintenant que nous ne sommes plus que trois, il y a plus d’espace et de liberté dans le groupe pour explorer nos vraies émotions et les histoires qui étaient cachées auparavant. Après avoir sorti toutes ces émotions difficiles, nous avons eu besoin d’air frais et c’est alors que nous sommes partis à Barcelone mais aussi en France et des chansons plus joyeuses sont nées.

Pourquoi l’avez-vous baptisé « Double Vision » ?

Cela faisait sens pour nous de baptiser l’album ainsi car ces dernières années, nous avions l’impression que notre avenir était potentiellement compromis et « Double Vision » pouvait illustrer autant un rêve que la réalité de la vie du groupe ; le rêve étant de vivre de notre musique, de faire des concerts incroyables , de vivre de belles expériences mais la réalité a été autre car il y a eu certains problèmes dans le groupe quand nous étions cinq et nous les avons ignoré sur le moment car les affronter aurait pu mettre un terme au groupe ; personnellement, je ne voulais pas risquer cela car j’adore le groupe mais ce n’était possible de continuer comme tel ; et ce nouvel album parle de cela.

Quelles thématiques abordez-vous sur ce nouveau disque ?

« Double Vision » est un album qui traverse une rupture et les chansons qui le composent parlent principalement de la dualité des sentiments. Dans ce disque, on retrouve de la colère, du déni et de la tristesse mais aussi un côté beaucoup plus joyeux qui traite de liberté, de découverte et d’amitié. C’est aussi pour cela que l’album s’intitule ainsi car on y aborde autant des bons que des mauvais côtés.

Qu’avez-vous voulu montrer à l’image dans le clip de « Diamond Eyes » ?

J’adore ce clip qui a été réalisé à Londres par David Tomaszewski avec qui nous avions déjà collaboré par le passé. Nous avons juste montré l’artwork d’un petit extraterrestre rose à David et il a tout de suite eu des idées pour cette mise en images ; c’est vraiment un génie. Au début, le personnage est une poubelle et à la fin, il devient quelque chose de très coloré. Dans ce clip, l’idée est de montrer que si on laisse quelqu’un briller, on peut toujours être surpris.

Comment qualifierais-tu l’atmosphère de « Double Vision » en quelques adjectifs ?

Contrasté, léger, solaire, authentique et sensible.

Avez-vous dans l’idée de proposer des versions alternatives de vos nouveaux titres ? Peut-être des versions acoustiques, des remixes et pourquoi pas des adaptations en français ?

Oui, peut-être mais je commence juste à apprendre la langue. En revanche, j’ai déjà chanté en français à Taratata avec Pony Pony Run Run et je me souviens que j’ai eu très peur car je ne comprenais rien (rires). Maintenant que mon français s’améliore, pourquoi pas…En ce qui concerne des versions acoustiques, c’est quelque chose que nous faisons déjà notamment pour la promo et lors de showcases et c’est vraiment la base pour nous car nous avons commencé à jouer comme cela dans la rue. Et bien sûr pour des versions remixées, il suffirait juste de trouver de bons remixeurs.

S’il y avait une intention à retenir de ce disque, quelle serait-elle ?

Je pense que les gens ne se rendent pas toujours compte à quel point une relation ou une situation peut être malsaine et quand on le réalise, c’est difficile de passer à autre chose d’autant plus quand on s’est construit avec cela pendant des années. Si ce nouvel album pouvait leur donner le courage nécessaire pour quitter quelque chose de toxique et leur permettre de se concentrer sur leur bonheur, ça serait cool.

Que mettrais-tu en avant chez Kilian et Virgile ?

Ce sont deux très bons musiciens ; Kilian est très fiable et très organisé, Virgile est très drôle et il aime expérimenter ; ils sont différents mais très complémentaires. Notre trio marche très bien comme cela, il y a beaucoup de respect entre nous et je pense que c’est ce qu’il y a de plus important.

Comment comparerais-tu la réception de votre musique en Angleterre et en France ? Sur quoi le public se focaliserait-il le plus notamment en live ?

Même si le public Anglais est très cool, notre meilleur auditoire se trouve en France. Je me souviens encore de notre tout premier concert à La Boule Noire il y a une dizaine d’années, personne ne connaissait encore le groupe mais quand nous avons joué nos morceaux, le public les chantait avec nous. C’est vraiment super surtout pour moi car la France n’est pas mon pays natal. Il y a une vraie connexion. J’adore le public Français. En général, les gens sont surpris de l’énergie que l’on peut véhiculer sur scène mais je pense que cela vient du fait que notre chanson la plus connue auparavant ; « England Skies » ; était calme.

Sur « Double Vision », on retrouve notamment la chanson « Safe Space », quel serait le tien ?

Le groupe car je me sens en sécurité avec Kilian et Virgile et aussi chez moi avec mon chat !

Quels sont vos prochains projets ?

Nous serons le 26 octobre en Showcase à la FNAC Lyon Bellecour, puis en concert le 27 janvier au Sax à Achères, le 06 février à La Maroquinerie à Paris, le 21 mars à La Bulle Café à Lille et le 22 mars à La Biscuiterie à Château-Thierry. D’autres dates seront annoncées prochainement ; la tournée passera notamment par l’Espagne ; ça sera une première pour nous ; mais également par la Belgique. Le clip de « Love Outside The Lines » sortira en novembre et celui de « Zest For Life » début 2024.