Rencontre avec Louis La Flemme au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier titre solo !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis un musicien qui réalise ses rêves de Pop adolescente à la trentaine. Je suis en train de travailler sur le disque que j’aurais rêvé de faire quand j’avais 14 ans ; c’est une sorte de petite crise de la trentaine. J’écris, je compose, je joue de la guitare mais avant tout, je suis batteur au sein du groupe Pogo Car Crash Control. Même si j’ai toujours écouté pas mal de choses ; notamment du Rap, du Ska, du Pop-Rock des années 2000 ; à la base, je viens vraiment du Punk, du Rock et du Metal. Avec mon projet solo, j’ai envie de véhiculer quelque chose d’un peu chill et ensoleillé.
Pourquoi Louis a-t-il la flemme ?
Je crois que c’est quelque chose dont je ne pourrai jamais me défaire car je suis fainéant depuis que je suis gamin. Ce n’est même pas moi qui ai trouvé le nom Louis la Flemme, c’est un pote et je me suis dit que c’était parfait (rires). Cette flemme est plutôt paisible, elle n’a pas à voir avec de l’ennui ou avec le fait de tourner en rond. Ça ne sert à rien de faire mille trucs dans sa vie, il faut savoir se contenter de peu. C’est une flemme un peu légendaire que j’entretiens et que je revendique !
Finalement, cette flemme n’est-elle pas plus productive que contre-productive d’un point de vue artistique ?
Faire tout à mon rythme sans me poser de questions est un idéal que j’aimerais atteindre mais en réalité, le doute est présent tout le temps. Pour ma part, je pense que quand on a totalement confiance en soi dans un projet artistique, on ne peut plus faire grand-chose car le doute fait quand même avancer. Dans tous les styles de musiques, j’aime les branleurs, les outsiders, ceux qui ne sont pas censés réussir telle ou telle chose, ceux qui n’ont pas forcément les codes qu’il faut, qui arrivent de nulle part et défoncent tout car ils sont sincères avec eux-mêmes. Du coup, cette flemme est plus productive qu’autre chose. Je bosse quand même mais à mon rythme ! (Rires).
Comment synthétiserais-tu ton univers ?
Sensible, un peu triste car il y a un côté mélancolique/nostalgique, un peu festif ; j’ai envie que ça le soit ; et intime.
Musicalement parlant, as-tu rapidement cerné ton style ?
Pas du tout, je tâtonne encore et je pense que le tâtonnerai toujours. Comme je suis tout seul dans ce projet, il m’arrive de suivre mes envies du moment comme par exemple faire des maquettes de Raggaeton mais je sais bien qu’il faut une cohérence au sein d’un disque. En tout cas, je m’autorise beaucoup plus à partir dans tous les sens dans Louis La Flemme par rapport au groupe car c’est mon projet solo, si j’ai envie de faire quelque chose, je me dis let’s go ! Au moment de créer, d’écrire, de composer, je ne me pose pas de questions, la réflexion vient après en prenant du recul. Au centre de ce projet, on retrouve ma voix et un côté Pop mais après, ça peut prendre plein de formes différentes.
De quoi parles-tu dans « Planisphère » ?
Dans cette chanson, je parle du fait de flâner, de se balader. « Planisphère » est une sorte de manifeste pour les gens qui ont un peu la même vie que moi, qui sortent boire des coups le weekend, qui voit des potes, qui se font peut-être un peu chier mais qui l’acceptent.
Ce titre a-t-il été évident pour lancer ton projet ?
Pour le coup, je trouve que « Planisphère » représente bien mon projet, c’est un bon premier titre et c’est vrai que, le label et moi, nous l’avons repéré assez vite.
Comment s’est déroulé le tournage du clip qui illustre ce morceau ?
Super, nous avons fait cela entre amis à Lésigny ; une petite ville du 77 où j’ai grandi, c’est la banlieue parisienne mais c’est déjà la campagne, il n’y a pas beaucoup de transports en commun et du coup, quand nous étions plus jeunes, nous pouvions bien nous y emmerder mais en même temps, nous pouvions profiter de la forêt qui est tout autour et c’était quand même chouette.
Le clip de « Planisphère » a un rendu très Américain, avais-tu des références bien précises de ce type en tête pour cette vidéo ?
Effectivement, ces quartiers à l’Américaine font penser à Wisteria Lane et nous les avions déjà bien exploités avec Pogo Car Crash Control. J’aime jouer avec ce décor car j’ai grandi là-dedans et en même temps, je m’en moque un peu. Par ailleurs, le Punk à roulettes a été une énorme tarte dans ma gueule quand j’avais 14 ans et je me suis construit une identité autour de cela. En prenant de l'âge, tu en reviens un peu mais j’aime toujours cette musique et on retrouve cela dans la clip tout comme les teen movies avec lesquels j’ai grandi et j’avais le souhait qu’il y ait également un côté « The Big Lebowski ». Je voulais que ce clip sente le buddy movie. C’est un bon dosage entre le film des frères Cohen et « American Pie » (rires) !
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
J’ai grandi notamment avec des groupes tels que Blink 182, Sum 41, System Of A Down, Weezer, Sublime, Smash Mouth…mais aussi Cypress Hill et NTM. Plus récemment, l’album « Sunburn » de Dominic Fike m’a retourné la tête. En ce moment, j’écoute pas mal Kamal et Gazo. J’ai kiffé aussi le dernier album d’Aya Nakamura.
Quels sont tes prochains projets ?
Un second single sortira en novembre et la pochette sera réalisée comme celle de « Planisphère » par mon frère Simon. Avant l’album, un EP paraîtra en janvier. Une release party aura lieu le 11 janvier au Supersonic. J’espère trouver un tourneur pour ce projet afin de le présenter sur scène en 2024. Avec Pogo, nous préparons un nouvel album.