Rencontre avec Gabi’s Cali Co au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son premier EP !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis autrice, compositrice, multi-instrumentiste, chanteuse et je participe à peu près toutes les étapes de la production ; l’arrangement, les sessions de mixage, le mastering même si je le fais avec mon producteur. Comme à côté de mon projet musical, je suis graphiste et surtout artiste visuel, je me suis occupée de la pochette de mon disque, de l’artwork notamment en faisant du collage numérique. Je suis née à Rouen, j’ai grandi à Cherbourg et maintenant, je vis à Caen.
T’es-tu éloignée de la musique que tu faisais en groupe pour ton premier EP solo ?
J’ai touché à énormément de styles car j’ai joué dans des groupes de Garage, de Jazz…j’ai fait du Post-Rock un peu Shoegaze en duo, de l’acoustique…et ensuite, j’ai eu envie de créer ce projet Folk mais avec une production exactement comme celle de ce que j'avais pu entendre du producteur Ira Ingber qui a joué notamment pour Bob Dylan, Captain Beefheart et Brian Wilson. En fait, c’était complètement nouveau pour moi et c’était très bien.
T’es-tu toujours exprimée en anglais ?
J’ai été bilingue très tôt car à l’adolescence, j’échangeais avec beaucoup de gens qui vivaient à l’étranger via Internet. Par ailleurs, j’ai regardé beaucoup de films qui n’étaient disponibles qu’en anglais et on apprend très vite à parler la langue grâce à cela. Au cours de voyages, on devient également très vite à l’aise à l’oral, au chant aussi et cela devient trop vulnérable de chanter en français. Il m’est arrivé de chanter dans notre langue dans le duo acoustique mais c’était des reprises et à vrai dire, c’est quelque chose que je préfère faire devant des Américains car si j’ai la tête ailleurs et que je prononce mal quelque chose, les Français se diront tout de suite que ma langue a fourché alors que l’on peut répéter une strophe trois fois chez des Américains car ils sont trop contents que tu leur fasses du français.
Ton premier EP sonne très Américain, es-tu partie aux Etats-Unis pour l’enregistrer et être ainsi en immersion totale ?
J’ai commencé à travailler sur ce disque en France mais nous n’avons jamais autant composé, enregistré et vraiment touché aux instruments que lorsque nous étions aux Etats-Unis. Là-bas, je me suis sentie très très bien mentalement, émotionnellement et j’étais avec les bonnes personnes. Ira a crée un environnement qui m’a permis d’être très créative. Sur ce disque, on retrouve presque exclusivement des influences de la musique que j’ai entendue aux Etats-Unis. Au total, j’y suis restée presque six mois pour l’enregistrement ; il y a eu plusieurs voyages de deux-trois mois.
Quelles thématiques abordes-tu sur ce disque ?
Sur ce disque, je parle d’identité, de la notion de foyer, du fait de ne pas se sentir à sa place parfois, de déception dans les relations humaines qu’elles soient amicales ou amoureuses et il y a des sujets qui sont très durs voire violents. Sur cet EP, il peut y avoir des métaphores un peu sinistres ; si on écoute. La musique peut être chaleureuse ou lumineuse mais quand on fait attention aux paroles, on sent qu’il y a eu un peu de souffrance.
Comment décrirais-tu ton univers ?
Authentique, vulnérable, à la fois léger et émotionnellement très lourd ; on y retrouve une touche du passé mais au goût du présent.
Penses-tu que la suite sera dans la même veine que « Calico » ?
Nous n’avions pas terminé le premier EP que je pensais déjà au deuxième et mon producteur m’a dit que c’était une bonne chose. Pour mon prochain disque, j’ai envie de faire quelque chose de plutôt psychédélique et peut-être un peu plus Blues car j’en ai joué pas mal dans un pub qui se trouvait pas loin du studio dans la ville de Van Nuys.
Peux-tu nous donner ta définition de ce mot et nous dire pourquoi tu l’as choisi comme nom de scène ?
C’est un jeu de mot. Il y a tout d’abord, la référence à ces chats tricolores qui sont souvent des femelles car j’ai toujours été fascinée par eux depuis toute petite. Ensuite, le calicot est un tissu pas cher grâce auquel on peut faire notamment des patrons en couture. Et pour finir, c’est aussi le diminutif de California Company.
Ton projet musical est-il voué à se développer des deux côtés de l’Atlantique ?
Oui, c’est prévu. Nous avons très envie de jouer en France, en Europe tout comme aux Etats-Unis où j’aurai un vrai groupe derrière moi. Ici, c’est plus pratique de participer à des plateaux à deux et du coup, c’est plus minimaliste. Pour l’instant, je m’autogère complètement et si l’opportunité d’avoir un label aux Etats-Unis se présentait, ça serait génial.
Tes références musicales sont-elles principalement anglophones ?
Oui mais j’ai aussi beaucoup grandi avec ce qu’on passait en France dans les années 90-2000, je pense notamment à M et à son père Louis Chedid. J’ai beaucoup écouté Jean Ferrat, Jean-Jacques Goldman, Joe Dassin et Kyo mais je dois dire que ma vie a changé quand j’ai découvert Eels ; j’ai l’impression que pendant deux ans, je n’ai écouté que les groupes Eels, Muse et Radiohead. Par la suite, j’ai eu une période plus Metal, j’écoutais tout le temps System of a Down et c’est pour cela que j’ai joué dans des groupes plus lourds avant de revenir à des choses plus Folk. Je me suis ouverte à plus de Rock classique notamment le groupe Fleetwood Mac. Dans mes références, on retrouve aussi beaucoup d’artistes Australiens tels que Julia Jacklin qui fait de la Folk minimaliste incroyablement déchirante.
Quels sont tes prochains projets ?
Nous allons travailler le set live et ça se présente plutôt bien pour cet été car des salles sont intéressées. Si tout va bien, le prochain séjour aux Etats-Unis se fera en novembre afin de commencer le travail pour un second disque qui sortirait idéalement en 2024.
French-Californian indie folk
https://ffm.bio/gabiscalico?fbclid=IwAR0_7FnLBcNxnSYKuSMM2hj9IspL1lrf8k8kV4IwGIXdhETYS9XD8gg8VPQ