Retrouvailles avec Manou et Grand Lolo du groupe Elmer Food Beat à l’Idol Hôtel afin d’en apprendre plus sur « Le Bruit Des Potes » !
En écoutant « Le Bruit Des Potes », nous avons eu la sensation que ce disque marquait un tournant dans votre discographie, il y a notamment des textes plus engagés sur cet album…serait-ce « Le Plastique, C’est Dramatique » qui a été un déclencheur ?
M : Quelque part, oui, sans doute car c’était la première fois que nous traitions d’un sujet comme celui-là.
L : « Le Plastique, C’Est Dramatique » avait été fait par rapport à l’association The SeaCleaners et Yvan Bourgnon afin de parler de la pollution plastique dans les océans. Toujours à travers Elmer, cela nous a permis de parler d’un sujet de société qui est important et qui est écolo. Le nouvel album ne pas va totalement dans ce sens-là car cela reste quand même du Elmer ; Elmer peut parler d’écologie en étant un peu ironique. Mais c’est vrai que nous parlons plus de sujets de société sur quelques morceaux de ce nouveau disque.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le fait d’avoir revisité le célèbre tableau « Le Radeau de la Méduse » de Géricault sur la pochette de votre nouvel album ?
M : C’est une longue histoire ! On se pose toujours des questions quand vient le moment de choisir une pochette d’album et c’est Medhi le directeur bien aimé de notre label adoré ; Veryrecords ; qui a suggéré cela car il voit Elmer comme un groupe qui malgré les intempéries ; contre vents et marrées ; est toujours à flot. Nous avons eu quelques déboires dans notre carrière comme d’autres mais nous sommes toujours debout, toujours vaillants et nous continuons d’avancer car le vent souffle toujours dans nos voiles.
L : C’est vraiment le radeau d’Elmer car on y retrouve plein de détails concernant la carrière du groupe. Dans cette tempête, le ciel est noir, il y a des vagues mais nous, nous chantons.
Vous avez annoncé ce disque avec « No Future », d’après-vous ce slogan a-t-il toujours autant de sens de nos jours ?
L : Ce titre parle de 1986 et de la naissance d’Elmer. Hier, on se disait No Future, c’était lié à la Punk culture. A 20 ans, on s’imaginait qu’à 30 ans, on serait vieux mais aujourd’hui, on a encore dépassé un « autre stade ».
M : Par rapport à ce que disaient les punks à l’époque, je pense qu’il y aura toujours un futur tant que l’homme sera sur la Terre mais on ne sait pas comment il sera…Par ailleurs, il y aura toujours un futur pour Elmer tant que nous serons capables d’écrire des albums et de monter sur scène.
Dans le clip qui illustre cette chanson, on retrouve vos potes, ces amis sont-ils votre premier public et font-ils évoluer vos disques avec leurs retours ?
L : Je peux faire écouter à la famille et aux techniciens et aux musiciens du groupe…
M : …mais ça n’influe pas sur le choix des chansons…
L : …je prendrai en compte si on me dit que c’est pourri mais il faut avoir l’oreille sélective. C’est bien d’entendre le retour des gens car ils ont plus de recul mais c’est quand même nous qui sommes concernés. Le groupe est un travail d’équipe avec Anne-Claire Galesne notre attachée de presse, notre label, nous écoutons tout le monde. C’est collégial.
M : On leur fait croire qu’on les écoute (rires) !
Dans « L’Amour Dure », on retrouve Daniela, est-ce une façon de boucler la boucle ? Pouvez-vous nous raconter ce duo ?
L : C’est notre premier duo ; nous n’avions jamais fait cela auparavant ; il y a une voix féminine sur un morceau d’Elmer Food Beat. Afin de proposer ce duo à une chanteuse, nous avons posé une « voix témoin » et nous l’avons gardée finalement car elle nous plaisait. Cette chanson parle de censure et c’est un petit clin d’œil à Daniela.
M : Effectivement, on peut voir cela comme une manière de boucler la boucle mais en même temps, on donne le bâton pour se faire battre car si on veut que l’on arrête de nous parler de Daniela, on est un peu coincé. La question revient forcément à chaque fois…On reparle évidemment de Daniela. On va dire que c’est un point final à Daniela !
Pourquoi avez-vous choisi de terminer votre album sur un morceau instrumental dédié à Emiliano Sala ?
L : C’est un hommage à Emiliano Sala et aux supporters Nantais. Ce morceau reprend le chant des supporters à la neuvième minute car Emiliano Sala portait le numéro 9. C’était intéressant d’en faire un instrumental assez Rock’n Roll et Elmerien.
« Bling Bling » parle des influenceurs et du nombre de vues…Comment abordez-vous cette présence devenue nécessaire sur les réseaux sociaux ?
M : Au départ d’Elmer, ça n’existait pas, on photocopiait des flyers pour faire de la promo. Aujourd’hui, nous utilisons les réseaux sociaux pour communiquer ; comme toute le monde ; mais c’est un outil que nous n’utilisons pas à outrance. Nous ne sommes pas des influenceurs.
L : Nous faisons de la musique, nous l’exposons mais nous ne cherchons pas à faire la promotion de produits.
Comment avez-vous vécu la récente censure sur Youtube du clip de votre chanson « Le Plastique C’Est Fantastique » ?
M : Au départ, pas bien, nous étions un peu estomaqués, nous avons trouvé cela un peu ridicule mais ensuite, Anne-Claire qui était colère n’a pas laissé pas cela, elle a écrit un communiqué qui a été relayé par des médias et du coup, ça nous a fait de la promo. Merci Youtube ! C’est l’effet pervers de ce genre de chose, le fait d’interdire un truc qui n’a pas lieu de l’être ; une main dans une braguette pour sortir une photo ; rend la chose virale. Ca n’a duré que 24 heures mais quelques jours après les vues se sont envolées. Surtout que cette chanson était faite pour sensibiliser les jeunes au port du préservatif…Malheureusement, c’est encore le seul moyen que nous avons pour nous protéger du SIDA. Tout cela est arrivé à cause d’un algorithme et non à cause d’un humain.
L : Ça doit arriver à beaucoup de gens !
Quels sont selon vous les gros plus d’Elmer Food Beat ?
L : Le personnage de Manou sur scène, le slip kangourou, l’épuisette, la casquette, le marcel, l’énergie et le rapport avec le public. Tout le monde sourit dès qu’il arrive.
M : C’est vrai que ce personnage capte l’attention du public et qu’il apporte beaucoup. Ça flatte mon ego quand même mais ceci dit, si nous avions été un groupe de merde musicalement parlant, ça aurait été ridicule. Ce qui fait que nous sommes crédibles, c’est qu’en plus du personnage un peu bouffon, un peu antihéros que j'incarne, derrière, ça joue grave. Nous faisons de la vraie chanson avec de la mélodie et du texte. Il y a beaucoup de choses qui font qu’Elmer Food Beat est unique.
L : C’est original, c’est du Rock’n Roll en français.
Après autant d’années de carrière, que vous resterait-il à accomplir ?
L : Une tournée au Canada.
M : Effectivement, aller un peu plus loin, de l’autre côté de l’Océan Atlantique.
Quels sont vos prochains projets ?
L : Le clip illustrant « Le Bruit Des Potes » arrive bientôt ; il a été tourné par Le Turk qui a réalisé la pochette de l’album ainsi que nos photos promotionnelles.
M : Beaucoup de concerts !
L : Nous serons notamment le 10 juin à Saint-Jean-Brévelay, dans le Parc de la Métairie et à Rezé pour un concert gratuit le 17 juin au Parc des Mahaudières. Le 07 décembre, nous ferons La Cigale à Paris.
M : Dans un an, nous trouverons bien de nouvelles idées !
ELMER FOOD BEAT - No Future (Clip officiel)
ELMER FOOD BEAT " No Future" Extrait de l'album "Le Bruit Des Potes " (sortie le 5 mai 2023) Précommander l'album : https://elmerfoodbeat.lnk.to/LeBruit Clip réalisé par : Jo Pinto Maia Acteurs ...