Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rencontre avec Casagrande au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son premier album solo !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Mike Ibrahim

(c) Mike Ibrahim

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je m’appelle Nicolas, j’ai 45 ans, je suis auteur, compositeur, je joue du piano et je chante. Dans ma vie, j’ai vécu à La Rochelle, à Tours, à Paris pendant 20 ans et j’en suis parti l’année dernière pour m’installer dans une petite ville qui a comme spécialité la moutarde ; j’ai voulu m’éloigner de Paris sans forcément en être très très loin. J’ai eu une précédente vie musicale dans les années 2000 avec des copains. Sous le nom de Pendanstàn , nous avons essayé de faire une musique très originale et un peu minimaliste ; nos références étaient Philippe Katerine, Mathieu Boogaerts et Dominique A ;  nous avons fait des concerts à Paris mais le groupe a splitté au bout de quelques années car ça n’allait à peu près nulle part mais nous avons quand même fait notamment un album concept baptisé « La Dernière Course d’Eduardo Petilli » ; dans ce disque, on suivait un cycliste qui faisait une grande course à étapes en France et comme il n’arrivait pas à gagner, il inventait des stratagèmes pour percer médiatiquement.

Quel a été l’« élément déclencheur » à ce premier album solo ?

Pendant de longues années, la musique est restée dans un coin de ma tête mais pas plus que cela ; je me suis consacré notamment à mon rôle de père ; et les morceaux se sont accumulés. En 2015, j’ai fait un concert dessiné à Bordeaux avec François Erol et Christian Cailleaux ; maintenant, le monde de la BD est très interpénétré avec le monde de la musique notamment avec les sets acoustiques de Bastien Lallemant qui est une grande inspiration pour moi ; et cela m’a donné envie de m’y remettre. J’ai pris contact avec Fabien Martin sur les réseaux sociaux, nous avons voulu tenter, nous avons fait un premier EP de quelques titres et il y a eu quelques concerts avant le confinement durant lequel j’ai continué à écrire des morceaux. En voyant que le projet était sérieux, Fabien m’a proposé d’enregistrer un album et je me suis retrouvé à le faire avec des musiciens incroyables. Les moyens professionnels et le réseau étaient là pour que cet album puisse voir le jour. Par ailleurs, c’est assez rigolo, je ne sais pas si c’est hasard mais c’est le jour où mon camarade de toujours en musique a quitté Paris pour refaire sa vie ; il est devenu agriculteur ; que je me suis dit que c’était le moment pour se lancer car auparavant, je crois que je me suis interdit de le faire.

« Villes Sauvages » s’inscrit-il dans la continuité musicale de ce que tu faisais avec Pendanstàn?

Pas du tout car Pendanstàn était vraiment un groupe gag à l’image de Oui Oui l’ancien groupe de Michel Gondry. Quand nous trouvions quelque chose de complètement iconoclaste, nous cherchions à en faire un morceau. Casagrande n’est pas cette continuité, c’est un projet personnel qui est plus mature.

(c) Mike Ibrahim

(c) Mike Ibrahim

Comment décrirais-tu l’atmosphère globale de ton album ?

Les chansons de ce projet sont toujours dans une recherche d’ambivalence. Le terme Portugais saudade caractérise bien cela car il se situe entre la tristesse et la joie ; on est dans le glad to be sad. On est à la lisière entre les chansons « Guronsan » et « Tranxene ». Cet entre-deux un peu triste, un peu gai me va très bien. La vie, c’est cela, rien n’est jamais ni tout blanc ni tout noir.

Peux-tu expliciter le titre de ton album ?

« Villes Sauvages » est un bon exemple de quelque chose qui peut être un peu ambivalent. C’est Fabien qui m’a suggéré ce titre car il y a à la fois des chansons sur la ville et d’autres sur la campagne sur cet album. Cet oxymore m’a plu. Il y a une absurdité de parler de villes sauvages mais cela exprime assez simplement et de manière assez élégante l’ambivalence qui existe dans la musique de Casagrande.

Emmènes-tu l’auditeur d’un point A à un point B avec ce disque ?

Cet album est un voyage de l’enfance à l’âge adulte. On écrit toujours sur ce que l’on connait sinon c’est compliqué… Le fil conducteur de cet album est constitué de souvenirs que j’ai essayé de dater et il y a également des choses fausses mais qui sont liées à des émotions vraies.

(c) Mike Ibrahim

(c) Mike Ibrahim

Quelles thématiques y abordes-tu ?

Parmi les thèmes abordés, il y a celui d’un enfant qui trouve un gros insecte, les balançoires qui renvoient à l’adolescence, la ville Baltimore où j’ai vécu…Ce disque parle notamment de campagne, de nature, de neige…

Il y a deux duos sur cet opus, peux-tu nous en dire plus sur les deux chanteuses qui t’accompagnent sur ces morceaux ?

Armelle Pioline était la chanteuse d’Holden qui avait sorti un album que j’ai « poncé » comme on dit il y a une vingtaine d’années. J’aime beaucoup le timbre de voix un peu rêveur d’Armelle qui est une chanteuse incroyable. J’avais très envie de travailler avec elle. En plus de cela, ce duo s’est fait sur une chanson à laquelle je tiens tout particulièrement car la trame sonore a été composée il y a très longtemps par mon père qui faisait partie d’un groupe. J’ai refait des arrangements autour et j’ai rendu ce titre plus guilleret. Armelle a apporté quelque chose d’unique à cette chanson. Quant au second duo, c’est Sonia mon amie d’enfance Tourangelle qui est la chanteuse de Caravan Palace ; sous le nom de Colotis Zoé ; qui a bien voulu me rejoindre alors qu’habituellement elle ne chante qu’en anglais. Pour ce morceau, j’ai vraiment voulu que l’on soit dans quelque chose de très simple d’évocation de souvenirs ; vrais pour le coup car nous étions ensemble au lycée ; alors qu’avec Caravan Palace, elle fait des choses très scéniques. Nous avons chanté cette chanson ensemble sur scène à Tours en décembre dernier et il s’est passé un très beau moment d’émotion ; c’était hyper fort. Ces deux duos signifient beaucoup pour moi.

Peux-tu nous parler des images d’archives présentes dans le clip qui illustre « Silures » ?

Nous cherchions des idées pour ce clip et cela s’est fait de manière un peu improvisée. Mike Ibrahim qui a tourné de superbes images au studio Little - Paris 20 a pensé que ça serait bien que l’on en sorte et que l’on utilise quelques images d’archives personnelles. J’ai demandé à mon père qui supporte vraiment le projet, il avait tout ce qu’il fallait, il est allé me chercher des images de La Creuse où j’ai passé beaucoup de temps durant mon enfance ; on y voit ma famille, mon chien et sur l’intro, on m’y retrouve au synthé quand j’avais une quinzaine d’années. Ces images montrent que la musique, ça ne date pas d’hier et surtout, elles montrent des choses authentiques. Ce clip a vachement plu à mes proches.

(c) Mike Ibrahim

(c) Mike Ibrahim

Puises-tu principalement tes références musicales dans la chanson Française ?

Non, pas du tout car j’écoute 80% Anglo-Saxons notamment The Kinks, The Beatles, The Beach Boys…J’ai quand même énormément de références dans la chanson Française ; ça peut aller de Franck Monnet à Florent Marchet en passant par Mathieu Boogaerts et Dominique A qui a été mon influence première.

Quels sont tes prochains projets ?

L’album sortira le 16 juin. Le clip de « Baltimore » a été tourné. Des live sessions ont été enregistrées et seront dévoilées prochainement. Nous sommes en train de construire le live mais des dates sont déjà prévues au El Zokalo à Paris le 8 septembre et à la Maison Perricet à Dijon le 6 octobre.

Rencontre avec Casagrande au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son premier album solo !
https://www.facebook.com/casagrandemusicfr
Commenter cet article