Rencontre avec Marka au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Voodoo Belge » !

« Voodoo Belge » sort moins de deux ans après « Terminé Bonsoir », est-ce en quelque sorte pour rassurer ceux qui ont cru que votre précédent album serait le dernier ?

(Rires) C’est joliment tourné ! A vrai dire, c’est tout simplement parce que je suis un impatient ainsi qu’un bosseur, j’étais en mesure de présenter un nouveau disque alors pourquoi attendre quand on prêt. J’ai mis un certain temps avant de revenir en France avec « Terminé Bonsoir », j’ai eu la chance d’être un petit peu médiatisé, j’ai participé à Taratata qui est une grosse émission et cela m’a replacé dans le paysage musical Français et je n’ai pas voulu perdre l’énergie qui avait été déployée sur mon précédent album, c’est pour cela que j’en ai ressorti un dans la foulée.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le voodoo Belge ?

Chez nous, il y a beaucoup de choses ! Certains diront qu’il y a le surréalisme, d’autres que le Belge ne se prend pas trop au sérieux en général ; il fait les choses sérieusement mais avec beaucoup de recul et il capable de se moquer de lui-même. Nous avons les frites et le chocolat. Pour moi, le voodoo Belge, c’est un mélange de tout cela mais dans cet album, je fais surtout référence à une musique ancestrale à savoir le Blues.

Vous avez annoncé cet album avec « Penelope Cruz », avez-vous essayé d’envoyer cette chanson à l’actrice Espagnole ?

Bien sûr, c’est fait ! Je n’ai pas eu de retour mais je ne sais pas si le chemin que j’ai suivi a été le bon. Il se trouve qu’un producteur Belge s’est retrouvé avec Penelope Cruz à la Biennale de Venise il y a quelques mois, j’ai vu des photos et je lui ai dit que s’il avait l’occasion, il pourrait faire passer cette chanson à son assistant. La chanson est envoyée mais je ne sais pas si elle est arrivée…

En parlant de cinéma, pourquoi n’avez-vous pas développé plus dans cet art-là ?

Tu es donc au courant que j’ai joué dans la série « Fils De ». A vrai dire, ce n’était pas un rêve du tout, on est venu me chercher et je l’ai fait avec beaucoup de plaisir. Pour une première fois, j’ai directement joué avec Béatrice Dalle, c’est quand même pas mal ! Maintenant, j’aimerais recommencer mais c’est quelque chose de tout à fait neuf pour moi. Quand je me vois, je me dis que c’est pas mal pour une première mais je sens qu’il y a encore des choses à améliorer. J’espère que l’on me donnera l’occasion de jouer dans autre chose et pourquoi pas développer cela à partir de maintenant.

Sur « Voodoo Belge », on retrouve notamment l’autobiographique « Un Vieux Rocker », pouvez-vous nous dire ce qui vous anime toujours autant depuis vos débuts mais aussi ce dont vous vous êtes un peu lassé au fil des années ?

Aujourd’hui, je ne fais plus que ce que j’ai envie de faire, je ne perds pas mon temps avec tout ce qui m'a lassé et il en va de même avec les discussions où l’on se prend la tête ; je préfère passer à autre chose. C’est Jacques Duvall qui est un vieux copain qui m’écrit une chanson par album qui est l’auteur d’« Un Vieux Rocker ». Jacques a écrit notamment « Le Banana Split » et « Les Brunes Comptent Pas Pour Des Prunes » pour Lio. Pour me faire ce rayon X, il n’avait pas mieux que Jacques qui me connait bien. Quand il m’a donné ce très beau texte, j’ai tout de suite trouvé la mélodie. Je suis très fier que mon ami Jacques ait pu m’écrire ce titre qui est très vrai, très sincère et très humble. Qu’est-ce qui explique que je continue toujours ? Je ne sais pas, ça doit être de l’ordre de la psychiatrie (rires). Je continue car j’adore ça et je crois que je fais bien ; on parle de moi autrement, entre temps, je suis devenu le papa de deux artistes hyper connus, il y a un retour plutôt positif par rapport à cela et c’est aussi parce que j’étais présent sur le terrain que l’on a fait appel à moi pour une série sinon on n’aurait probablement pas pensé à moi. 

Pouvez-vous nous parler de la mise en images de cette chanson ?

Les images originales que l’on peut voir dans ce clip ont été tournées en 1968 mais je n’en ai pris connaissance qu’il y a 20 ans quand ma cousine m’a montré un film que son papa avait fait en Super 8 ; je l’avais fait directement digitalisé et je l’avais mis de côté en me disant que j’en ferai quelque chose un jour. Quand le texte de Duvall est arrivé, ces images me sont réapparues. Je me suis dit que ça serait drôle que je rejoue ce que j’avais fait à l’époque. J’ai retrouvé l’église d’où je sortais de ma communion à Molenbeek, j’ai trouvé des fringues qui sont vachement ressemblantes, j’ai la même démarche car je l’ai copiée et la maison dans laquelle je rentre était ma maison familiale et les gens qui y habitent maintenant savaient que j’y avais vécu et cela à facilité les choses.

Quelles thématiques abordez-vous sur « Voodoo Belge » ?

Quand j’ai fait ces chansons, je n’ai pas pensé aux thématiques mais en revanche, les gens qui ont écouté ce disque m’ont dit qu’il était chargé de positivité et je prends cela comme un compliment. Pour moi, la thématique est musicale car je viens d’un background de musiciens Anglo-Saxons plutôt que Français et ceux-là donnent beaucoup d’importance à la mélodie et à l’arrangement alors qu’en France, on donne beaucoup plus d’importance au texte. C’est pour cela que je me permets de faire des chansons très simples même si cela ne veut pas dire que les paroles n’ont pas d’importance pour moi ; loin de là ; mais je trouve que ce n’est pas ce qui est le plus important.

Quelles ont été vos envies musicales pour cet album ?

J’ai fait les chansons qui me plaisaient. Il y a pas mal de guitares sur cet album et cela vient du fait que je joue maintenant avec le guitariste Tony La Monica qui vient du Rockabilly. Si c’est un genre que j’ai beaucoup écouté, je l’avais peu joué jusqu’à présent tout simplement car je n’avais pas les plans à la guitare alors que Tony les a et cela a donné un côté beaucoup plus Blues à ma musique. Par ailleurs, si on prend l’exemple de la chanson « Penelope Cruz », elle commence par une incantation Indienne ; ne me demande pas pourquoi, elle m’est venue comme cela ; même si les gens ne connaissent pas les paroles, ils la chantent très vite. Sur cette incantation viennent des paroles très simples comme l’étaient les vielles chansons de Blues comme « Shake Your Hips » qui n’était basée que sur un seul accord. Dans mon cas, j’ai dû rajouter un second accord ; un peu contraint et forcé ; car je n’arrivais pas à faire sonner le morceau comme je voulais. Il y a aussi pas mal de cuivres qui font un peu référence parfois à la musique Soul. Avec cet album sur lequel je me suis fait plaisir, j’ai voulu emmener les auditeurs dans une sorte douce folie qui habite notre peuple et qui fait aussi la renommée de nos artistes ; je crois.

Dans « Un Vieux Rocker », vous dites que la musique fait partie à présent de votre famille…Pourrait-on imaginer une tournée familiale ?

On peut toujours imaginer mais non, pas pour le moment.

Quel pourrait être votre prochain défi artistique ?

Le défi est de toujours continuer. Je réfléchis en permanence pour avoir de nouvelles idées afin de continuer mon métier. Si je n’ai pas le succès de mes enfants, le mien me convient à 80% même si j’aimerais faire des choses encore plus grandes et plus belles. Je crois que dans la vie, surtout à l’âge qui est le mien, on est à la place où l’on devait être.

Quels sont vos prochains projets ?

J’ai commencé l’écriture pour le prochain album, j’ai une dizaine de nouvelles chansons qui sont toujours basées sur ce côté rythmique et Bluesy car j’ai trouvé un filon que je n’ai pas envie d’abandonner. Je joue déjà parfois sur scène ces nouveaux titres car il n’y a rien de mieux que de tester une chanson face au public. Je serai en concert notamment le 29 mars à La Maroquinerie, la tournée passera par la Belgique, la France et la Suisse. Une tournée des villages est prévue au mois d’août. Il y a aura probablement un troisième extrait de l’album…