Rencontre avec Adé au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son premier album solo !
Ton premier album solo est paru à la rentrée, qu’est-ce que les gens qui l’ont écouté ont le plus mis en avant dans ce disque ?
En fait ; c’est assez bizarre ; les gens ont un peu entendu ce qu’ils voulaient entendre ; ce qui me va. Certaines personnes m’ont dit que l’on sentait encore la patte Thérapie Taxi alors que d’autres m’ont dit que c’était vraiment très différent ; comme si j’avais fait un grand écart. C’est assez marrant car en fait, les deux sont vrais. Les gens qui ont écouté cet album ont donc entendu ce qu’ils avaient le plus envie d’entendre à savoir soit ce grand changement, soit cette continuité. Quand j’avais des retours, ça me surprenait tout le temps mais il y avait du vrai.
Étais-tu déjà allée à Nashville ou enregistrer ton album là-bas était un fantasme qui est devenu réalité ?
Je n’étais jamais allée aux Etats-Unis tout court et c’était un peu mon rêve ; un rêve de musique. J’avais monté toute cette expédition dans ma tête. Tous ces paysages et ces endroits, c’était un peu abstrait pour moi mais j’avais envie d’aller les voir car cet imaginaire me parlait et il n’y avait pas meilleure occasion que d’aller faire de la musique pour de vrai là-bas. J’ai essayé de vendre mon idée à ma maison de disque ; Tôt Ou Tard ; qui m’a dit oui ; j’ai eu beaucoup de chance. Tout s’est fait comme je l’avais rêvé.
Qu’est-ce qui t’attirait dans cet univers peu commun dans la chanson Française ?
Les instruments et c’est d’ailleurs pour cela que j’ai voulu aller à Nashville ; je pense notamment au banjo et au pedal steel que nous avons très peu en France car ce n’est pas dans notre culture. Ces sonorités racontent immédiatement une histoire ; quand on les entend, il y a tout de suite un imaginaire qui vient avec. J’avais envie de jouer avec cet imaginaire-là ; ça danse vraiment, ce n’est pas du tout Country, nous avons détourné ces instruments. Je voulais trouver un point de croisement mais en y allant afin d’avoir les vrais gars qui jouent. Il fallait que ça sonne bien, que ce soit crédible et que l’on raconte une vraie histoire.
A un moment donné, as-tu pensé à l’anglais pour tes textes pour coller encore plus à ce background très Américain ?
Non, pas vraiment ; je parle bien anglais mais ce n’est pas ma langue maternelle ; ça ne me vient pas naturellement. Dans les textes, je recherche une certaine justesse, quelque chose de très à fleur de peau, je n’arriverai pas à traduire ces sentiments ; ces émotions ; en anglais. En revanche, je ne m’interdis rien mais si cela arrive, ça sera plus pour un duo ; il faudra qu’il y ait une nécessité. Par ailleurs, le français participait au caractère très hybride de l’histoire.
Finalement, et alors quoi ?
Et alors, et alors ? (Rires) J’ai mis beaucoup de temps à trouver ce titre et une fois que c’était fait, j’étais vraiment contente. Je trouvais que ça me ressemblait et en même temps, chacun pouvait lui donner la signification qu’il voulait. Il y a des gens qui l’ont pris comme quelque chose d’un peu offensif alors que pour moi, c’était plus dans le sens et alors, il ne va rien se passer de trop grave…et alors, au pire, quoi ?, ça ne marche pas et ce n’est pas grave. Et alors ? J’ai bien fait, je suis contente et tout va bien.
Quels thèmes abordes-tu sur ton album ?
Sous différents axes, le fil rouge est le fait de « grandir » ; apprendre à oser, à prendre des risques, à changer…Quand j’ai passé le cap des 25 ans, je me suis demandée qui j’étais en fait ; je n’étais plus une gamine qui faisait tout ce qu’on lui demandait de faire…Il y avait un côté prise de décisions ; qu’elles soient artistiques ou personnelles. C’est un âge que j’ai trouvé hyper dur mais aussi très intéressant à vivre et cet album parle beaucoup de cela notamment en amour ; c’est un disque assez psychologique.
« Tout Savoir » a-t-il été un premier single évident pour annoncer ce disque ? Serait-ce parce que ce morceau illustre ta mue artistique ?
Ce morceau n’était pas forcément là au début car je l’ai écrit une fois que j’avais déjà bien trouvé ma palette pour cet album. Quand « Tout Savoir » est arrivé, le label m’a tout de suite dit que c’était le premier single et ils ont bien fait. Mon objectif était que n’importe quelle chanson puisse être un single à leurs yeux ; moi, ça ne me gênait pas car je les aime toutes autant. Dans « Tout Savoir », il y a tout puisque ce titre résume musicalement l’énergie de la Pop, il y a un banjo qui tient toute la chanson ; on a donc quand même la couleur Américaine ; et ce titre parle vraiment du fait de grandir.
Penses-tu que la suite sera dans la même veine ou exploreras-tu d’autres contrées ?
D’abord, nous allons sûrement faire une réédition car nous n’avons pas pu mettre tous les morceaux dans ce disque notamment ceux qui ont été écrits pendant le voyage. Il y a encore des choses à dire sur toute cette année-là. Pour le coup, cette réédition sera une continuité. En revanche, après, j’aimerais que chaque album soit différent ; c’est un challenge ; je n’ai pas envie de faire des redites. J’ai à cœur de me dépasser et de surprendre tout en conservant une patte. J’aimerais bien que le prochain disque soit plus Rock…on verra !
D’un point de vue personnel que représente ce premier pas solo pour toi ?
Beaucoup de choses ! Franchement, ça faisait vraiment peur mais maintenant ça va beaucoup mieux. Il y a un côté étape de vie. Tout cela était hyper symbolique. Il y a plein de premières fois dans ce disque que je regarderai toujours avec beaucoup de tendresse. L’idée était de figer un peu le temps de ce passage de vie.
Pour reprendre le titre de l’une de tes chansons, dans quel cas, répondrais-tu mêle toi de ton Q en interview ?
(Rires) Quand on rentre trop dans le perso ; je n’aime pas ça ; mais ce n’était pas le but de cette chanson qui peut marcher dans plein de situations et que les gens peuvent s’approprier.
Quels sont tes prochains projets ?
La tournée commence. La première date aura lieu ce vendredi 13 à Sannois dans le 95; on verra si ça nous porte chance, il y a treize chansons exprès dans l’album. Il y a plusieurs dates à Paris, deux concerts à La Maroquinerie qui affichent déjà complets ; les 1er et 02 février ; tout comme la date du 06 avril à La Cigale et c’est pour cela que nous en avons rajouté une le lendemain. Nous allons présenter cet album un peu partout. Un prochain single est prévu mais pour le moment, rien n’est arrêté et j’aimerais proposer une réédition idéalement d’ici l’automne prochain. J’essaie d’écrire de nouvelles chansons…