Retrouvailles avec Placide au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur le très bon premier album du duo !
Votre premier album est sorti le 14 octobre, quels en sont les principaux retours ?
Lionel : Les retours que nous avons sont souvent élogieux. Les gens ont mis en avant la touche Rock dans une écriture en français dans le texte. Nous avons participé à l’émission La Nouvelle Scène Musicale sur France Bleu et il y a été question de Serge Gainsbourg, nous avons beaucoup été étonnés et c’était très flatteur. L’écriture de cet album a été une démarche plutôt intime, il y a eu la volonté de se mettre à nu en s’exprimant sur la gestion de sentiments contradictoires et de manière générale, ça a été perçu comme tel de la part des gens qui ont écouté l’album. Nous ne faisons pas de la chanson Rock pure et dure ; un peu virile, j’ai envie de dire ; au contraire, nous essayons de jouer sur la corde sensible.
Alex : Nous avons été surnommés les pirates sensibles et j’aime bien ça, je trouve qu’il y a quelque chose d’un peu revêche dans l’expression. Dans les retours qui nous ont été faits, les gens ont mis le doigt sur la sincérité de notre démarche dans la façon de raconter ces histoires ainsi que le fait d’avoir rendu cela poétique.
A quoi renvoie le titre de ce disque ?
A : Cela renvoie à l’idée que la vie est un peu un cycle qui se répète et au travers du champ des possibles, même si parfois on peut le perdre, il y a toujours de l'espoir.
L : Par ailleurs, le titre de ce disque est également celui d’un morceau qui résume bien l’univers musical défendu dans cet album et en cela, ça me parlait.
A : Cette chanson a été écrite par Marylin Clarisse, elle nous a demandé un peu de travail au niveau de l’orchestration et de la réalisation et cela résumait bien notre approche sur cet album ; nous avons essayé de trouver des finesses afin de ne pas tomber dans des facilités. D’appeler cet album « Le Champ Des Possibles » résumait bien notre démarche.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la sublime pochette qui illustre « Le Champ Des Possibles » ?
L : Par le passé, j’avais tendance à découper des morceaux d’univers qui me parlaient dans des magazines afin de faire des sortes de photos collages. Pour la pochette de cet album, nous sommes partis d’une photo avec une voiture ; un peu sous le même angle ; j’aimais bien l’idée d’un horizon un peu flou car on ne sait pas vers quoi se dirige cette voiture, c’est un peu énigmatique. Il se trouve que Raphaël Joly l’ingénieur du son avec qui nous avons enregistré l’album a un ami d’enfance qui est dessinateur ; Halim Tal. Halim a été l’un des premiers à avoir écouté l’album quand nous étions en train de le peaufiner et ça lui a parlé. Il est parti de cette image de voiture et il a créé tous les éléments graphiques autour. Il y a plein de références évidentes aux arts divinatoires. C’est bourré de petits détails et de symboles. Cette pochette mériterait d’être de la taille d’un tableau tel que Guernica.
A : Il y a des pistes sur cette pochette…Nous en avons fait une affiche que nous vendons lors de nos concerts. Tout est parti de la Chevrolet Impala et de l’homme à tête de cerf, tout le décorum est très travaillé et très détaillé, il y a quelque chose de psychédélique dans cette œuvre et finalement, là aussi, ça résume bien notre processus de création.
Il y a quelque chose de mystérieux dans cette illustration, retrouve-t-on cela aussi dans votre musique ?
L : J’ai toujours appris et joué à l’oreille. Musicalement, je n’ai pas envie de créer quelque chose que j’aurai déjà entendu ailleurs. Quand une brèche s’ouvre, il faut vraiment essayer de creuser afin d’aller jusqu’au bout pour que le morceau dégage quelque chose de particulier…
A : …et c’est en cela que la part de mystère est là. Nous-mêmes, à chaque fois, nous ne savions pas où nous allions mettre les pieds que ce soit dans la composition ou dans l’écriture. Ca été une approche nouvelle pour moi.
Sur scène, vous amusez-vous à déconstruire et reconstruire les morceaux de votre album ?
L & A : Oh que oui ! (rires)
L : Pour des raisons pratiques, déjà.
A : Pour l’instant, nous ne sommes que deux à les jouer.
L : Nous jouons dans des endroits plutôt intimistes et nous ne pouvons pas amener toute l’armada (basses, batterie) car ça ne serait pas agréable pour le public. Nous sommes toujours dans l’idée que ramener les choses à leur expression la plus simple est un très bon exercice dans le sens où si la chanson tient debout, c’est plutôt bon signe.
Vous vous inscrivez dans une certaines tradition Pop-Rock made in France et pourtant on sent que vous avez réussi à y ajouter votre propre patte, comment voyiez-vous cela ?
L & A : Tout d’abord, merci pour cela !
A : Comme quoi le champ des possibles porte bien son nom. Lionel a une influence ; et même une approche musicale ; beaucoup plus Anglo-Saxonne ; il est autodidacte et il faut que ce soit senti. A mon sens, c’est ce qui a fait qu’il y ait une touche autre que la musique Pop-Rock traditionnelle en français dont tu parles.
L : Il y a quand même des schémas de composition relativement classiques redondants que nous écoutons à tout bout de champ, l’idée est de s’en défaire ou de les tordre pour en faire autre chose. Je n’ai pas la prétention d’être original, j’essaie juste que mes oreilles approuvent (rires).
Placide, c’est vous deux mais c’est aussi une « famille » plus grande qui a participé à ce premier album, comment s’est constituée cette équipe autour de vous ?
L : L’amitié…
A : …et l’amour.
L : Oui, pour toi ! (rires)
A : C’est Lionel qui en premier avait dit qu’il fallait que l’on monte un nouveau projet et c’est « A L’Horizon » le premier texte écrit par Marylin Clarisse qui m’a fait prendre conscience que ma musique pourrait être autre chose. Ça a été la première matière en termes d’écriture à nous donner une direction ; que nous n’avons pas voulu toujours conserver. Marylin était donc déjà dans l’équation et ensuite, après avoir écrit et composé les morceaux, nous avons eu besoin de donner la main pour les arrangements afin de terminer l’album et c’est Raphaël Joly qui a mixé, coréalisé et co-arrangé avec nous. La famille s’est donc agrandie comme cela.
L : Et elle a un rôle essentiel. Tout le monde a son mot à dire et chacun a sa sensibilité. C’est un bon garde-fou quand il faut prendre des décisions. C’est intéressant d’entendre leurs points de vue. Nous essayons d’être au plus juste avec toutes ces personnes qui gravitent autour du projet dont Carole Chotard qui s’occupe du label et qui fait un travail conséquent et très utile pour structurer nos démarches, Sabine ; sa sœur ; qui s’occupe du site web…
A : Halim qui a fait la pochette et qui prépare le prochain clip.
L : Nous sommes demandeurs. Au stade où nous en sommes, nous avons besoin de forces vives, de gens qui ont envie de s’impliquer.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la mise en images du titre « Elle Ne Parle Pas » notamment sur ce grain très vintage présent dans cette vidéo ?
A : Marylin et moi-même avons réalisé ce clip entre Calvi en Corse et Valensol en Provence. C’est la première chanson qui nous a inspiré des images. A ce moment là, nous étions encore en train de préparer les titres de l’album. Marylin a eu l’idée d’un champ de lavande mais nous sommes arrivés juste après la récolte ; nous avons été un peu déçus car nous avions monté tout un scénario autour du personnage de Marylin qui était la muse de cette chanson qui parle de son alter ego. Nous avons trouvé que le grain vintage allait plutôt pas mal à l’imaginaire que nous avions envie de proposer.
Quel est le titre préféré de chacun sur votre premier album et pourquoi celui-ci ?
L : « Voyageuse » est le morceau que je vais réécouter de temps en temps. En règle générale, quand l’album sort, c’est une forme de libération car pendant six mois, on l’écoute en boucle dans tous les sens pour faire plein de choix artistiques autour des morceaux et on arrive vite à saturation. Avec « Voyageuse », c’est plus soft ! J’aime bien le fait que la guitare soit un peu plus en avant sur ce morceau et je trouve que le texte de Marylin est percutant. Raphaël a fait un très bon travail d’arrangements sur ce titre notamment de superposition de synthés ; il a vraiment amené quelque chose de sympa.
A : J’ai un peu de mal à départager « Les Jolies Choses » et « A L’Horizon » car ce sont un petit peu mes chouchous.
La suite est-elle déjà en train de s’écrire ?
L : Nous faisons de la musique quasi quotidiennement d’une manière ou d’une autre. Je ne suis pas inquiet. La machine à créer marche quoi qu’il arrive.
A : Nous avons déjà des bribes d’idées. Plus que d’œuvrer dans la durée comme ça a été le cas pour « Le Champ Des Possibles », nous aimerions situer cela dans un temps donné qui serait plus court afin d’être un peu pris par l’urgence car ça nous amènerait peut-être à un autre résultat.
Quels sont vos prochains projets ?
A : Nous serons en concert à La Manufacture Chanson le 27 janvier et notre prochain clip sera projeté en avant-première lors de cette date.
L : Nous avons des pistes pour l’été prochain…Nous serons rejoints par d’autres musiciens afin d’étoffer le live pour ces dates estivales à venir. En ce qui concerne notre prochain clip, il a été réalisé en animation par Halim Tal qui a dessiné la pochette de notre album. Le travail a été colossal et on ne le remerciera jamais assez ! Nous avons hâte de voir le résultat car Halim est un coquin, il ne voulait pas nous le montrer tant qu’il n’était pas terminé (rires).
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PLACIDE | Vendredi 27 Janvier 2023 - 20:30
Placide est un duo, une formation bicéphale dont le style s'inscrit dans un format chanson, en français dans le texte, étayé sur une mosaïque pop. Sur scène, Alex et Lionel ont imaginé la mu...