Rencontre avec Yoann Marra de Yo and The South au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de l’EP « Sensible » !

Comment te présenterais-tu personnellement à nos lecteurs ?

Je suis leader du groupe Yo and The South, j’habite à Montpellier, la guitare est mon instrument principal et je suis auteur, compositeur et interprète. J’accompagne pas mal d’artistes sur scène ; ça a été le cas d’Hindi Zahra pendant mal de temps et actuellement, c’est celui d’Adé. Je fais aussi de la réalisation pour des groupes Indé.

 Comment Yo and The South s’est-il formé et qui y fait quoi ?

Au début, nous étions trois, Pierre Elgrishi le bassiste, Florian Gouello le batteur et moi-même. Nous nous sommes rencontrés il y a une dizaine d’années lors de nos études dans une école de musique située dans le Sud de Paris. Comme nous avions un peu les mêmes goûts musicaux, nous avons commencé à répéter ensemble dans un studio parisien. Au départ, nous faisions plutôt de la musique instrumentale à l’image de The Meters et petit à petit, nous avons introduit la voix. Nous avons publié un premier EP et suite à cela, Martin Lefebvre qui avait fait la même école que nous s’est intégré au projet aux claviers. En ce qui concerne notre façon de composer, j’amène  souvent la base et nous travaillons les arrangements tous ensemble. Chacun apporte sa patte. C’est ouvert. Il n’y a que de bons musiciens avec de bonnes idées dans ce projet où tout le monde chante.

« Sensible » s’inscrit-il dans la lignée musicale d’« Orange » paru en juin 2021 ?

C’est la suite mais ce nouvel EP se veut plus acoustique. « Sensible » a été enregistré de manière différente pendant le confinement chacun chez soi ou en binôme tandis que pour « Orange », nous étions tous ensemble dans la même pièce. Par contre, c’est la même personne qui a mixé et masterisé nos deux EPS et il en va de même pour celle qui a illustré les pochettes de ces disques. J’ai voulu garder une couleur qui soit dans la même lignée.

Le terme sensible synthétise-t-il l’univers de ce nouvel EP ?

Oui, ce terme synthétise bien l’univers de cet EP mais aussi des paroles. Nous essayons de mettre en avant le côté assez organique des instruments  et les dynamiques, ce qui n’est pas forcément le cas en ce moment dans la musique car tout est compressé. Dans cet EP, nous avons laissé de la place à l’air dans le son et c’est donc sensible dans ce côté-là. Afin d’étendre cet univers, je vais dire qu’il est également contrasté et coloré.

La chanson « Sensible » semble très personnelle, serait-elle une sorte de déclaration d’amour ?

Oui, en effet, c’est une déclaration d’amour à mon chien (rires). Souvent dans les paroles, j’aime quand ce n’est pas direct et que l’on ne sache pas à qui je m’adresse. Je n’aime pas quand c’est trop frontal, cela permet d’attaquer le texte sous différents angles.

Quelles thématiques abordez-vous sur votre nouveau disque ?

Le rêve, l’évasion, les voyages et l’amour au sens large du terme.

« Mirage » est sorti en amont de votre second EP, peux-tu nous parler de sa mise en images ? Quelle est la symbolique dans ce clip ?

Ce clip a été réalisé par Cahuate Milk qui est un artiste montpelliérain dont j’aime beaucoup le travail. Nous avons pas mal discuté en amont afin de savoir ce que nous avions dans la tête par rapport à ce morceau. Quand j’ai écrit le texte de cette chanson ; comme je n’en prends pas ; je me suis imaginé prendre de la drogue et l’effet que ça ferait. Il y a un côté très psychédélique. L’effet psychotique de tout ce qu’il y a autour de nous et qui se transforme est illustré dans ce clip ; ce sont des visions dues à un mirage.

Comment visualiserais-tu l’écoute idéale de votre nouvel EP ?

Seul, posé, avec un casque si possible. Je pense qu’il faut être dans un cocon afin d’être concentré car ce n’est pas une musique à écouter en faisant des choses à côté ; en tout cas, je ne l’imagine pas comme cela.

Maintenant que vous avez plusieurs EPS à votre actif allez-vous vous pencher sur la composition d’un premier album ?

Oui, il est même déjà bien avancé et je pense qu’il sortira en 2023. Même si quasiment tous les titres sont écrits, nous continuons l’écriture afin d’avoir le plus de choix possible. C’est donc vraiment en cours ; nous sommes en plein dedans ! L’album ne sera composé que de titres inédits ; certains sont déjà joués mais ils n’ont jamais été enregistrés.

Qui retrouve-t-on dans les influences musicales du groupe ?           

Kevin Morby, Sam Cohen, Big thief…tout ce qui est Folk un peu contemporaine. Des artistes comme Bob Dylan et Joan Baez font vraiment partie de ma culture. Malgré le fait que l’on chante en français, j’essaie de garder une sonorité qui s’approche de ce genre d’artistes.

Quels sont vos prochains projets ?

L’EP « Sensible » sort le 04 novembre. Un clip est en préparation sur la chanson « Papillon ». Une live session est à prévoir en 2023 entre l’EP et l’album. Comme nous accompagnons beaucoup d’artistes en tant que musiciens sur des tournées, nous sommes plus actuellement sur de la création en studio avec ce projet. Pour l’instant, nous mettons plus d’énergie à enregistrer et le live viendra naturellement après la sortie de l’album.