Retrouvailles avec Benoit de Bonnefamille au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son premier album à paraître début 2023 !

« Idée Fixe » va-t-il s’inscrire dans la lignée musicale de ton EP baptisé « Time » ?

Oui car sur cet album, on va retrouver des références électroniques communes à « Time » notamment des synthétiseurs ; en revanche, j’ai voulu quelque chose de beaucoup plus acoustique et d’électrique sur « Idée Fixe ». J’ai fait cet album auquel je voulais donner une couleur très Pop avec Nicolas Musset qui jouait déjà de la batterie sur l’EP et le bassiste Jérôme Arrighi qui accompagne notamment Juliette Armanet.

Quel a été le déclic pour t’exprimer en français sur cet album ?

J’avais très envie d’écrire en français mais je n’osais pas et j’ai été poussé plus ou moins par ma très bonne amie Lucie Muratet avec qui j’ai commencé le théâtre et je connais depuis l’âge de 14 ans. J’ai fait appel à Lucie, nous avons co-écrit ensemble les textes de l’album et cela a déclenché pas mal de choses car maintenant, je peux en écrire tout seul.

Que te permet notre langue ? Plus de poésie, plus d’intimité, du second degré ?

Les trois ! (rires) Le français est ma langue et c’est donc beaucoup plus facile d’exprimer mon ressenti, mes sentiments mais aussi de faire des jeux de mots, d’imager le propos…Le plus difficile est de réussir à faire sonner les mots ; je trouve que c’est la seule contrainte qu’il y a quand on écrit un texte en français.

Quelles thématiques vas-tu aborder sur ce long format ?

Je vais peut-être paraître totalement cliché (rires) mais ce disque va parler de sentiments, de mélancolie, de rupture…

Quand on écoute « Incendie » qui a été le premier extrait d’« Idée Fixe », on a l’impression que tu as écrit ce titre « en plein cœur de l’action »…D’où t’est venue cette chanson ?

Pas du tout (rires). C’est Lucie qui a eu l’idée de cette chanson qui a été écrite bien avant les incendies qui ont lieu cet été. « Incendie » parle de l’animalité qui va se mettre en exergue face à quelque chose de totalement surprenant à savoir le feu. Il y a un petit côté écolo dans cette chanson. Nous avions décidé en amont de sortir « Incendie » durant la période estivale même si je n’étais pas très chaud pour dévoiler un titre pendant l’été mais il faut reconnaître que c’est quand même cool d’avoir une actualité durant cette époque-là de l’année. Quand les feux de forêt ont ravagé des milliers d’hectares, je n’ai pas voulu sortir ce morceau car je ne voulais pas surfer sur une quelconque actualité.  

Faire un album au lieu d’un second EP a-t-elle été une idée fixe ?

Oui, ça a été une idée fixe pendant un bon bout de temps. Je ne le perdais pas de vue même s’il y a eu des moments de doute. Il faut savoir que cet album a été écrit il y a près de deux ans et qu’ensuite, nous avons vraiment pris le temps pour l’arranger, l’enregistrer, le mixer et le masteriser. Je voulais trouver les bonnes personnes et surtout que ce disque me plaise. J’ai monté mon propre label et cela m’a permis de choisir exactement ce que je souhaitais.

Quelles seraient tes idées fixes dans la vie ?

Quand j’ai quelque chose dans la tête, il faut vraiment que ça aboutisse. Mes idées fixes, ça peut être plein de chose…Tout et n’importe quoi ! (rires)

Peux-tu nous dire de quoi parle ton nouveau titre intitulé « Si Les Enfants Tranquilles » ?

Ce titre parle de ce que la drogue peut engendrer à l’adolescence ; les dommages collatéraux et le fait d’entraîner ses potes là-dedans. Ce texte peut être pris sous l’angle du désœuvrement auquel peut être confronté un ado ou un jeune adulte ; et d’ailleurs, le déclencheur a été le clip réalisé par Spike Jonze pour « The Suburbs » d’Arcade Fire.

Peux-tu nous en dire plus sur sa mise en images ?

J’ai écrit un scénario et Julie Quintard a fait un travail remarquable d’illustration. Le clip de « Si Les Enfants Tranquilles » est une sorte de storyboard en animation. Nous nous sommes rencontrés sur des plateaux de tournage et cela faisait très longtemps que nous voulions travailler ensemble. Au départ, Julie est monteuse et elle s’est mise à dessiner un peu avant le COVID me semble-t-il.  La mise en images de « Si Les Enfants Tranquilles » colle un peu au texte mais ce n’était pas l’idée et c’est là que le double sens entre en ligne de compte car je ne voulais pas montrer quelque chose de plombant ou de cliché. Je souhaitais une mise en images assez belle et mélancolique. Dans cette animation, on voit des jeunes qui se baladent, qui font du vélo et du skate, qui ne savent pas trop quoi faire et parallèlement, il se passe quelque chose dans le ciel mais on ne sait pas trop ce que c’est…Petit à petit, on va commencer à comprendre le rapport avec ces jeunes désœuvrés.

Quel genre d’enfant étais-tu toi-même ?

Je crois que j’étais un enfant insupportable (rires). Je pense avoir eu une enfance rêvée et j’en remercie mes parents. J’ai vécu dans le Gers ; à la campagne ; avec mes deux frères et nous pouvions vraiment faire ce que nous voulions. Sauf quand il fallait aller à l’école, nous prenions nos vélos et nous partions nous balader toute la journée. Nous embarquions notre petit frère qui devait avoir cinq ans à l’époque, nos parents nous faisaient absolument confiance et rien ne nous est jamais arrivé.

« Idée Fixe » synthétise-t-il bien tes références musicales ?

J’ai tellement de références musicales que j’aurai du mal à les synthétiser dans un disque. En revanche, je peux synthétiser la mélancolie de ce que j’écoute et de ce que j’aime. Dans la mélodie, dans le texte, dans tout ce que ça va engendrer, la mélancolie me plait vraiment ; ça me procure quelque chose d’assez physique et d'assez chouette ; et j’essaie de retranscrire cela dans tous mes morceaux. Sinon, musicalement, j’écoute de tout, je peux passer de John Coltrane à Nick Drake en passant par Led Zeppelin et Fishbach.

Quels sont tes prochains projets ?

J’ai prévu de dévoiler un single par mois, deux autres clips verront le jour et l’album paraîtra début 2023. En décembre, nous allons tourner une session live de plusieurs morceaux dans un studio et avec ma tourneuse, nous sommes en train de travailler sur la programmation de dates à Paris et en province afin de présenter l’album sur scène en 2023.