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Rencontre avec Sohan Pague au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Moins Que Vous » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Nell Crapart

(c) Nell Crapart

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

J’ai 23 ans, je suis originaire de Toulouse et maintenant, j’habite dans le 93. J’ai commencé à travailler plutôt comme comédien quand je suis arrivé Paris tout en faisant un peu de la musique à côté. J’ai publié mon premier EP en 2020 ; dessus, j’étais auteur, co-compositeur et interprète. « Moins Que Vous » qui vient juste de sortir est le premier extrait de mon second EP. J’ai produit, réalisé et monté les deux clips qui sortiront pour défendre ce nouveau projet.  J’aime bien toucher à tout.

Qu’est-ce qui a fait que tu te sois intéressé à la musique après le cinéma ?

En réalité, je m’y suis intéressé avant car je fais de la musique depuis mon plus jeune âge ;  je joue de la guitare et j’écris des chansons depuis un moment déjà ; mais je ne l’envisageais pas forcément comme quelque chose de professionnel. Si j’ai sorti mon premier EP pour moi, je suis dans une autre optique maintenant car j’aimerais pouvoir vivre aussi de la musique. Je pense que ce qui a retardé le moment où je me suis mis vraiment à fond dans la musique, c’était l’obstacle de se dire que c’est trop compliqué car il y a énormément de choses à gérer surtout quand on est un artiste indépendant. Finalement, je me rends compte que cette indépendance me plaît et que c’est faisable.

Dirais-tu que ton envie première serait d’éveiller les consciences avec ta musique ?

Non car mon envie première ; en vrai ; serait de transmettre des émotions ; c’est vraiment mon but ; peu importe l’émotion. Je ne me donne pas forcément comme défi d’éveiller les consciences mais j’aimerais aider les personnes à se remettre en question, à se déconstruire, à se comprendre mieux elles-mêmes. Je sais que mon morceau « Dorian » a fait du bien à pas mal de personnes Trans. C’est une des envies que j’aie mais ce n’est pas forcément la première.

(c) Nell Crapart

(c) Nell Crapart

Comment vois-tu ton évolution musicale depuis la parution d’« Azur » ?

Je me suis testé avec ce premier EP pour lequel je n’ai pas vraiment fait de promo alors que deux ans plus tard, je suis dans une toute autre optique et je vais commencer à faire des concerts. Par ailleurs, ma musique s’est affinée ; je pense notamment à mon attachement à certains instruments comme la guitare qui ça sera beaucoup plus marqué dans le deuxième EP. Je trouve aussi que les textes sont beaucoup plus variés.

Comment décrirais-tu ton univers ?

Mélancolique dans la majeure partie des sons car c’est ce qui me touche et assez introspectif. Il y aura beaucoup de storytelling dans le second EP, je vais raconter des histoires dans lesquelles je ne serai pas le personnage mais ça fera partie de mon introspection.

De quoi parle « Moins Que Vous » ton nouveau titre ?

« Moins Que Vous » raconte l’histoire d’une jeune fille lesbienne qui est mise à la porte par ses parents et dans cette chanson, on suit son parcours après cette révélation faite à sa famille.

(c) Nell Crapart

(c) Nell Crapart

Peux-tu nous en dire plus sur le clip qui l’illustre et que tu as réalisé ?

Dans ce clip, je voulais coller au texte mais aussi le porter plus loin. Cette partie images/artistique est très importante pour moi. J’avais envie de pousser le propos. La scène avec le cœur devait être quelque chose de très angoissant car cela est déjà présent dans la musique avec la partie chuchotée et je trouve que cela prend beaucoup plus d’ampleur avec le clip. J’ai eu la chance d’être très bien entouré pour cette mise en images.

T’es-tu inspiré de vécu ?

En tout cas, pas du mien car même si j’ai vécu l’homophobie-la transphobie au sein de la famille, j’ai eu la chance de ne pas être mis dehors ; cela vient plus de témoignages que j’ai pu entendre. C’est un sujet dont j’avais vraiment envie de parler en racontant un peu les pires histoires. Je ne voulais pas que mon personnage soit dans le déni. J’avais envie de montrer cette nouvelle génération qui a conscience que l’homophobie que l’on peut subir dans sa famille ou en dehors n’est pas quelque chose de normal. Dans cette chanson, le personnage souffre certes de l’incompréhension de ses parents mais elle sait qui elle est.

(c) Nell Crapart

(c) Nell Crapart

Pourquoi as-tu choisi le spoken word pour t’exprimer ?

C’est venu très naturellement. Si j’ai beaucoup d’attrait pour le Rap et le Slam, je n’avais pas forcément envie de faire du Rap car je trouvais que ce n’était pas mon identité, je me suis donc tourné vers le Slam/le spoken word car c’est une façon très brute de dire les choses même si j’essaie d’enjoliver les mots. Pour moi, c’est plus simple que de chanter pour transmettre une émotion ; même si je chante sur les refrains et que j’ai quelques morceaux chantés.

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

Je suis très Chanson Française et Rap Français. Diam’s est vraiment une artiste incroyable et c'est celle qui m’a le plus inspiré ; ma vie a complètement changé juste en écoutant ses musiques. Parmi les artistes que j’écoute beaucoup, on retrouve Georgio, Gaël Faye, Alain Bashung, Francis Cabrel…J’accorde beaucoup d’importance aux textes. En dehors de cela, mon père était très Punk Anglais ; à la maison, nous avions notamment les disques des Stooges et des Ramones ; ça fait aussi partie de ce que j’écoute.

(c) Nell Crapart

(c) Nell Crapart

Peux-tu nous dire ce qui t’a séduit dans la série Skam mais aussi ce que tu partagerais en commun avec Max le personnage que tu y incarnes ?

J’ai été séduit par les thématiques abordées dans Skam ; le fait que ce soit des sujets tabous dont on ne parle pas forcément aux jeunes. Quand on m’a proposé de prendre plus d’importance dans la saison 7 après avoir eu un petit rôle dans la saison précédente et que l’on m’a dit que le déni de grossesse allait être abordé, je me suis dit que je n’avais jamais rien vu là-dessus. Pour moi, ce sujet était important tout comme celui de la précarité dans la saison 8. C’est une série qui permet d’ouvrir les esprits et pas uniquement ceux des jeunes. En ce qui concerne Max, c’est l’ancien moi qui partage des choses avec lui. Quand je le jouais, il était plus jeune que moi, il avait encore beaucoup de questionnement par rapport à son corps, à comment se faire accepter, quel chemin prendre… Je ne m’y reconnais pas du tout aujourd’hui mais Max peut ressembler au moi d’il y a quelques années.

Quels sont tes prochains projets ?

Un second single suivra « Moins Que Vous » en octobre et l’EP sortira en novembre. Je travaille déjà sur mon prochain clip que je co-réalise avec un ami et qui sera dévoilé après l’EP. Je vais me focaliser sur les scènes ouvertes. J’ai un premier set prévu le 15 octobre au Velvet Moon à Montreuil. En ce qui concerne le cinéma, j’ai tourné dans « L’Un Chante, L’Autre Pas » un super court-métrage de Rémi Dayre. Je suis très heureux de ce projet. J’attends de débuter le tournage d’un autre court-métrage et on verra ce qui suivra…

Rencontre avec Sohan Pague au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de « Moins Que Vous » !
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