Rencontre avec Alexis Gomart au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Let Me Out Of My Mind » !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis musicien ; je joue principalement de la guitare et un peu de piano ; j’écris des chansons et je les interprète également. Je suis aussi réalisateur pour d’autres artistes ; c’est une activité que j’ai débuté récemment car j’ai un petit home studio. Sortir des émotions de moi afin qu’elles forment des morceaux, c’est quelque chose qui me vient assez naturellement et c’est ce qui me botte dans la zik.
Tu t’es exprimé dans un premier temps en français, pourquoi lui as-tu préféré l’anglais pour ton nouvel EP ?
Quand j’écris des chansons, je fais souvent confiance à la première intuition et pour cet EP, il se trouve que l’anglais est venu plus facilement. Il n’y avait pas une volonté spécifique de faire de l’anglais ; ce n’était pas stratégique ; les mots pour ces chansons-là me sont venus dans cette langue.
On a l’impression que chacun de tes projets à une « couleur différente », est-ce une façon de ne pas t’enfermer dans un style en particulier et/ou de pouvoir tenter toujours de nouvelles choses ?
Oui, je pense qu’il y a un peu de cela. J’ai déjà réfléchi au fait de cloisonner cela en prenant pourquoi pas un alias pour des morceaux un peu plus Ambient. Finalement, je me dis que le fait de tout sortir sous le même nom a l’avantage de ne pas trop conceptualiser ce que je fais et si un jour, il me vient l’envie de faire un EP un peu différent, je ne serai pas dans l’obsession de la cohérence. Les grands artistes que j’admire le plus ; Bowie, McCartney, Gainsbourg ; ont fait énormément de choses successives dans des styles très différents tout au long de leur carrière. J’aime cette idée de réinvention et j’y suis hyper attaché. Dans un premier temps, même si cela parait moins clair et que l’on ne sait pas trop ce qui se passe, je préfère cela afin de me laisser de la liberté plutôt que de m’enfermer à priori dans un style.
Ton nouvel EP s’intitule « Let Me Out Of My Mind », ce disque est-il intime/introspectif comme son nom pourrait le laisser entendre ?
Je pense que toute musique est intime à partir du moment où le compositeur s’y implique suffisamment. C’est une manière d’exprimer des choses qui sont potentiellement difficiles à dire avec des mots ou difficiles à partager dans le quotidien ; souvent, cela me vient en chanson et de manière fulgurante. Je vois ça un peu comme des mini consultations thérapeutiques. Je prends ma guitare et je vois ce qui se passe ; il y a des jours sans où je n’ai rien à dire et d’autres où d’un coup, les bons mots sortent comme s’il y avait eu besoin d’un temps de traitement et là, en général, j’ai tendance à faire confiance. On en revient à l’une des questions précédentes par rapport au français et à l’anglais. Il y a comme une sorte d’alchimie magique entre les mots, le rythme, le langage, la formule et cela forme la base d’une chanson. Il y a un côté très spontané.
De quoi parles-tu sur cet EP ?
Le thème principal de cet EP est le fait de lâcher prise ; d’essayer d’être moins bloqué dans son esprit. Plusieurs chansons tournent autour de la surinterprétation et la déconnexion entre le mental et les émotions.
Musicalement parlant, comment l’as-tu voulu ?
Je l’ai voulu aussi spontané et naturel que possible. Avec Philippe Thuillier qui a réalisé ce disque, nous avons opté pour un son assez sec et dépouillé avec des inspirations du début des années 70. Nous n’avons pas utilisé d’instruments virtuels ; il n’y a quasiment pas de claviers ; il y a beaucoup de guitare et de premières prises sur ce disque. Nous avons voulu que le son soit le moins traité possible.
Peux-tu nous parler de la mise en images d’« If I Had The Chance » notamment la signification de ces grandes mains rouges ?
Ce clip a été tourné au Lac Daumesnil et il a été réalisé par mon petit frère Maximilien. Comme pour la pochette qui illustre l’EP, ces grandes mains rouges ont été la première idée que j’ai eue. Une fois de plus, cela va avec l’idée de spontanéité ; je ne me suis pas trop posé de questions. Quand j’ai réfléchi au clip, je me suis dit qu’il me fallait de grandes mains afin de représenter l’inadaptation/la maladresse. Même si je n’y avais pas pensé à la base, les gens qui ont vu ce clip m’ont dit qu’il y avait quelque chose d’« Edward aux Mains d’Argent ». Par ailleurs, j’aimais bien l’idée graphique du rouge.
Quels ont été les retours les plus fréquents des auditeurs sur ton EP qui est sorti le 1er juillet ?
Globalement, ils ont apprécié la vibe sonore de cet EP. Les gens m’ont dit qu’ils gardaient facilement les mélodies en tête et que ce disque s’écoutait bien que ce soit tranquille chez soi ou en bagnole. On m’a dit que le flow était agréable. Les auditeurs n’ont pas trop intellectualisé cette musique et c’est d’ailleurs ce que je recherchais. Moi, j’y ai beaucoup réfléchi mais je voulais qu’elle soit relativement immédiate.
Quel genre d’univers aimerais-tu développer au long terme avec ton projet musical ?
Authentique, sincère, libre, éclectique et avec de l’émotion.
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
David Bowie, Simon and Garfunkel, Pink Floyd, Led Zeppelin, The Beatles chez qui j’apprécie vraiment la possibilité d’avoir une double lecture ; on peut les écouter et juste kiffer leurs mélodies mais quand on cherche un peu plus, on se rend compte qu’il y a tout un travail de symbolique et de recherche harmonique derrière. Le bread and butter de ma culture musicale, ce sont ces artistes-là et tout le Rock et la Pop entre 1965 et 1975. En dehors de ces artistes, j’ai beaucoup écouté ce qu’a fait Peter Gabriel en solo et je suis un grand fan de Talk Talk. Plus récemment, j’aime bien des chanteurs tels qu’Andy Shauf et Mac DeMarco. Même si je l’écoute un peu moins maintenant, j’ai été marqué par Steven Wilson dans le passé ; même si je m’en suis un peu détaché, je pense que cela continue de faire partie de mon univers.
Comme avant « Let Me Out Of My Mind », tu avais sorti « Guérison » un EP instrumental qui s’inscrivait plus dans l’Ambient, as-tu également des références dans ce style-là ?
C’est marrant car j’approche cela quasiment moins comme de la musique et plus comme de la sonothérapie. Je me suis mis à en écouter car j’avais parfois de fortes migraines, ça me permettait de mettre un fond sonore assez relaxant afin de me recharger un peu en faisant une sieste. Je me suis pas mal plongé dans le Japon des années 80 car il y a des artistes incroyables dans ce style ; notamment Takashi Kokubo et Toshifumi Hinata. On retrouve un peu ce genre de sons dans les bandes originales des films de Miyazaki. Par ailleurs, il y a bien sûr Brian Eno ! Je compte continuer à l’avenir ces séries de morceaux Ambient car ça me parle ; c’est naïf, accueillant, kitsch mais assumé et très premier degré.
Quels sont tes prochains projets ?
Quelques concerts sont déjà prévus en fin d’année et début 2023 principalement à Paris et d’autres dates devraient se programmer dans les prochains mois. Je suis déjà en train d’enregistrer un nouvel EP qui devrait être un peu plus Rock et inspiré de la New Wave. Je pense que ce disque sortira en 2023…Il devrait y avoir du contenu vidéo prochainement.