Rencontre avec Tellma au Walrus afin d’en apprendre plus sur ce duo talentueux !

Pouvez-vous présenter Tellma à nos lecteurs ?

Bertrand : Nous sommes un duo et nous venons de la région de Bordeaux ; plus précisément du Libournais. Pour avoir des repères faciles, nous avons une forme qui ressemble à celle de Simon & Garfunkel. Nous sommes tous les deux auteurs, compositeurs et chanteurs ; Laurent a la voix la plus haute alors que moi, je suis plus dans la partie basse ; nos deux timbres se complètent assez bien. Je suis également guitariste.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

B : Nous nous sommes rencontrés par le biais d’un groupe de Rock dans lequel jouait un ami commun, Laurent en faisait partie et ils m’ont invité à me joindre à eux. Nous nous sommes amusés avec ce groupe et au bout d’un certain temps, j’ai fait part de mon envie d’essayer des choses plus acoustiques à Laurent. Par ailleurs, comme je commençais à faire des secondes voix dans ce groupe dont Laurent était le chanteur principal, nous nous sommes rendu compte que nos deux timbres se mariaient assez bien et que quelque chose se passait. Ça nous a donné envie de faire un essai en mode duo afin d’explorer une façon de composer un peu différente et un peu plus intimiste.

Pourquoi avoir baptisé votre projet musical ainsi ?

B : Au moment de monter ce nouveau projet, nous étions tous les deux un peu dans un trip de recherche spirituelle, de réflexions sur la vie ; nous nous intéressions pas mal au chamanisme. Nous voulons lu beaucoup de littérature presque ésotérique et nous écoutions beaucoup les sonorités des mots. Dans Tellma, on retrouve beaucoup de choses qu’il y avait dans d’anciennes croyances ; dans Amen notamment et dans certains mantras comme Om mani padme hum. Nous avons fusionné tout cela avec l’envie d’entendre un son et nous avons aussi recoupé cela avec l’Abbaye de Thélème citée par Rabelais et dont la règle était « Fais ce que voudras ». Nous nous retrouvions tous les deux dans cette sorte d’analogie à la vie qui correspondait aussi à notre démarche dans la composition car nous voulions explorer des faces un peu moins censurées de nous-mêmes ; nous voulions essayer de ne pas remettre en question artistiquement ce qui nous venait naturellement.

Laurent : C’est tout à fait cela, nous voulions éviter de nous mettre des barrières musicalement parlant.

Pourquoi avoir attendu plus de quatre ans pour donner une suite à « Swansong » ?

B : Il y a eu l’effet COVID… Nous avons sorti « Meteorite » une première fois en digital début 2021 mais nous étions en plein marasme dû à la pandémie et nous avons été stoppés dans notre élan alors que nous faisions beaucoup de live à ce moment-là.

L : Durant la pandémie, nous nous sommes interrogés sur ce que nous allions faire ; sur ce que nous allions devenir dans la vie. Nous avons vraiment l’habitude de travailler ensemble et là, à cause des confinements tous les quatre matins ; forcément ; nous avons fait moins de musique. Le fait d’être chacun de son côté a été très compliqué pour nous.

B : Nous avons préféré attendre que tout cela se tasse un peu pour refaire une sortie physique plus accompagnée. Au-delà du COVID, il y a une autre raison à ce laps de temps entre nos deux disques…j’ai eu un petit garçon et une petite fille et j’ai voulu me consacrer à ma vie de famille.

Ces dernières années, avez-vous affiné et/ou affirmé la direction musicale de votre projet ou avez-vous exploré de nouvelles voies ?

B : Il y a eu un peu de tout cela durant ces quatre ans. Au départ de ce projet, nous sommes partis sur de la composition autour d’une guitare acoustique et nous avons vraiment exploré le travail des deux voix ; notre premier disque est né ainsi. Ensuite, nous avons voulu élargir en mélangeant tout ce que nous aimons dans nos influences qui sont très 80’s et Anglaises, la Pop progressive et l’Art Rock. Nous avons pris le temps de faire le mixe des instruments que nous voulions marier sans se mettre du tout de barrières. Nous avons mélangé des vieux synthés, de l’acoustique, de la fretless, des voix harmonisées plus Pop…

L : « Swansong » était plus Folk et « acoustique » alors que pour « Meteorite », nous sommes allés chercher vraiment plus dans les sons ; dans des sonorités qui nous rappelaient quelque chose de notre enfance et cela a pris beaucoup de temps.

Comment décririez-vous votre univers ?

B : Onirique, intemporel ; pas au sens présomptueux du terme mais au sens perte de repères de temps.

L : Il y a clairement des sonorités des années 80 mais quand on écoute notre disque, on n’arrive pas quand même à se situer dans le temps. C’est totalement intemporel. Est-ce que c’est dans le passé ou dans le futur, on ne sait pas trop mais il y a quelque chose qui se passe. Au-delà de cela, j’ajouterai qu’il y a une part de rêverie dans nos morceaux.

Quelles thématiques abordez-vous sur « Meteorite » ?

B : Le temps et les voyages dans le temps, la réincarnation…

L : …l’amour, la recherche de soi.

B : C’est assez philosophique et ésotérique également. Nous ouvrons le champ à beaucoup de choses. La notion de réalité est un thème cher à notre duo depuis le début.

Le titre « Quelques Fois » qui clôt « Meteorite » ouvre-t-il la porte à un prochain disque en français ?

B : Oui, clairement, ça pourrait…

L : Nous y réfléchissons, en tout cas, c’est une possibilité.

B : Même si nos influences sont Anglo-Saxonnes, quand nous avons fait ce morceau, le français est arrivé très vite presque comme une évidence. Ce titre nous a permis d’explorer la poésie de la langue Française et cela nous a donné envie d’en faire d’autres.

Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?

L : Comme nous nous côtoyons depuis longtemps, nous nous connaissons très très bien et humainement, nous nous ressemblons quand même beaucoup.

B : Je vais mettre en avant sa sincérité, sa bienveillance naturelle, son humanisme, sa délicatesse et artistiquement, il a une voix que je trouve extraordinaire ; avec une vraie identité.

L : Bertrand est très intelligent, très érudit et ce que j’aime chez lui, c’est sa part de folie. Humainement, il est inqualifiable et musicalement, c’est dur de choisir quelque chose en particulier avec tout le package qu’il a…Je vais dire son hypersensibilité artistique qui est assez prodigieuse.

Votre culture musicale est-elle plutôt commune ?

B : Il y a des choses que nous nous sommes fait découvrir l’un l’autre mais nous nous sommes très vite rendu compte qu’il y avait un gros tronc commun. Nous sommes quand même issus du Rock tous les deux ; il faut le préciser car cela apporte des choses.

L : Nous écoutons tous les deux des artistes tels que Kate Bush, Peter Gabriel, David Bowie, Tears For Fears…

B : Nous avons une culture musicale commune très forte. Ces repères sont aussi importants pour l’un que pour l’autre.

Avez-vous d ‘autres activités en parallèle à Tellma ?

B : A côté de notre projet musical, je suis aussi vigneron à Saint-Emilion. Je suis gérant d’un vignoble qui appartient à ma famille depuis mon arrière-grand-père et j’ai à cœur de continuer à l’exploiter du mieux possible. Produire du vin ou de la musique, c’est la même chose pour moi, ce sont deux passions et les deux me font vivre. Nous avons aussi un groupe de Rock qui s’appelle Animals avec lequel nous faisons des covers du groupe Tool mais également des compositions dans la même veine.

L : Je suis menuisier bois de métier et pour moi aussi, c’est une forme d’art.

Quels sont vos prochains projets ?

B : Nous avons quelques nouveaux morceaux en cours afin d’essayer de faire rapidement un autre disque. Le clip de « Quelques Fois » est en passe d’être filmé ; on aimerait le dévoiler à la rentrée. Le live reprend ; le contexte s’y prêtant. Nous nous produisons à deux ; ce qui permet d’avoir une proximité avec le public et de jouer dans des endroits très variés ; mais également à quatre avec nos amis Benoît à la basse et Yuc à la batterie. Nous avons quelques dates cet été dans le Sud-ouest et d’autres sont en train de se caler.