Retrouvailles avec Vivian Roost au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de l’EP « Colours » qui a déjà dépassé le million d’écoutes sur Spotify !
Tes projets musicaux ont-ils tous plus ou moins un concept ?
Oui, complètement. Composer, c’est comme se nourrir pour moi, je le fais vraiment tous les jours. Quand j’ai l’idée d’un EP ou d’un album, je pars de ce que l’on peut appeler un concept ; effectivement. Sur « The Seasons », je suis parti sur cette idée de travailler un peu comme Vivaldi ; dans mon inconscient, au fur et à mesure que je jouais du piano, les morceaux sont arrivés en fonction du concept.
As-tu déjà une idée bien précise en tête quand tu commences la composition d’un album ou d’un EP ou les « thèmes » viennent-ils par la suite ?
Je ne pars jamais dans le flou. Globalement, mon inspiration part toujours d’une idée qui peut être très très large. Certains morceaux peuvent être composés avant le concept mais quand une idée émerge, je vais me rappeler qu’ils rentrent bien dedans. Comme je compose de la musique instrumentale, les mélodies ne sont pas inspirées par des textes et donc, la pièce maîtresse ; le fil rouge ; est un thème et après, il se développe au fur et à mesure. Je pars toujours d’un mot ou d’une couleur et ensuite, ça évolue et ça s’affine.
Qu’as-tu voulu développer dans ton nouvel EP baptisé « Colours » ?
Mon EP précédent « The Memory Of Time » et « Colours » sont nés durant la période d’isolement que nous avons tous connue durant les confinements. A ce moment-là, nous ne pouvions pas encore complètement sortir librement et je suis resté assez dans cette énergie-là ; je me suis habitué à ne pas sortir. Créativement, j’avais du temps. Ces deux EPS ont un lien en commun car ils « parlent » un peu de ce que je voyais de ma fenêtre. « Colours » illustre les moments clé d’une journée quand on compose dans son salon ; le lever et le coucher du soleil, les choses qui marquent en durée comme les déjeuners et les diners…
« Crépuscule » a été sobrement mis en images, qu’apprécies-tu le plus dans cette période après le coucher du soleil ?
La notion de lumière m’a toujours inspiré et je compose souvent le soir. J’apprécie ces moments durant lesquels tous les sons s’arrêtent ; les gens rentrent chez eux, le temps se calme et se pose. Du crépuscule au début de la nuit, on est plus face à soi-même, on n’a plus tous ces bruits aux alentours qui peuvent nous parasiter.
Quelle couleur donnerais-tu à ton nouvel EP et pourquoi celle-ci en particulier ?
La couleur orange qui est entre le rouge et le jaune. C’est un entre-deux comme le crépuscule, on sait que ce moment est éphémère et qu’il faut l’apprécier à sa juste valeur.
Comment décrirais-tu l’ambiance de cet EP ?
Relaxante et positive. Mon précédent EP était dans une mélancolie enjouée alors que « Colours » représente plus la sortie du confinement, le plaisir de revoir les gens, l’énergie qui revient.
Qu’aimerais-tu offrir/apporter aux auditeurs avec ton nouveau disque ?
De la sérénité. Ces dernières années, le mode d’écoute a beaucoup évolué, on est passé des albums physiques au streaming et maintenant, les gens peuvent écouter de la musique un peu partout, souvent dans des moments bruyants notamment dans les transports mais ils peuvent s’isoler dans leur bulle grâce à certains casques qui coupent le son de l’extérieur. Je sens que les gens ont envie de se poser et cela se voit sur les plateformes au niveau des playlists, le piano est très plébiscité et cela a surpris les maisons de disques.
Au-delà de tes deux derniers EPS, as-tu beaucoup composé durant les divers confinements ?
Énormément. J’ai très bien vécu le premier mois de confinement. Je me suis retrouvé dans un moment d’isolement que les artistes vivent en général dans les phases de composition. Le fait de voir que tout le monde était dans le même mood, ça m’a donné une certaine sérénité. J’étais bien et je me suis mis à composer. J’avais la chance de démarrer des musiques pour deux documentaires dont un sur Burt Lancaster. En revanche, je ne m’étais pas préparé au deuxième mois de confinement ; ça a été un revirement de situation et j’ai accusé le contrecoup. Je m’étais focalisé sur ces musiques que je venais de terminer mais après, je n’avais rien d’autre. Les reworks des Gymnopédies d’Erik Satie ont mûri à ce moment-là et je les ai composées au mois de mai 2020. Comme j’aimais bien ce que j’avais fait et que je n’avais rien à perdre, j’ai envoyé ces morceaux à Deutsche Grammophon en Allemagne avec qui j’avais contact. Le confinement m’avait donné un lâcher-prise total. Une semaine avant mon anniversaire, j’ai reçu un mail dans lequel ils disaient être intéressés par mes reworks et ils me proposaient un contrat. Je suis donc passé de la déprime à l’excitation la plus totale. Ensuite, ça s’est super bien enchaîné, nous avons été déconfinés, un clip a été tourné à Meschers-sur-Gironde où la mairie m’a même proposé un concert avant le second confinement. 800 personnes sont venues, la scène était sur la plage et il y avait un très beau coucher de soleil. Ensuite, le second confinement a amené d’autres projets.
Quel serait ton plus grand rêve artistique ?
Faire de belles salles en France et à l’étranger. La Cigale serait l’un de mes rêves…la Salle Pleyel, La Philharmonie ; un jour…Continuer à faire mon art tout en ayant plus de temps à consacrer à la musique et moins à tout ce qu’il y a autour. J’aimerais bien bosser mon piano durant huit heures par jour mais je n’ai pas ce luxe au quotidien car il y a beaucoup de choses importantes à gérer autour de la musique.
Qu’écoutes-tu au quotidien ces derniers temps ?
J’écoute beaucoup de musiques qui sont dans le même style que le mien, des musiques de films, beaucoup de playlists, des artistes tels qu’Ólafur Arnalds, Nils Frahm, Max Richter…Tous ces artistes à leur manière ont dépoussiéré un petit peu ce qu’évoquait le classique pour les non initiés. J’écoute finalement peu de musique chantée ou sinon des artistes plus anciens comme Sigur Rós et Massive Attack qui sont très cinématographiques. J’ai besoin de voyager quand j’écoute de la musique, je ne prête pas forcément attention aux textes car je n’ai pas envie de réfléchir quand j’écoute de la musique et c’est aussi pour cela que j’aime bien quand c’est en anglais. Je suis plus attiré par l’énergie, l’atmosphère, la vitesse, les instruments et comment sont posées les choses.
Quels sont tes prochains projets ?
Comme je vais très prochainement emménager à Paris, ça va clore le chapitre de tout ce que j’ai enregistré chez moi dans mon salon et j’ai pour idée de réunir mes deux derniers EPS dans un même album qui devrait s’intituler « From Home ». Il y a trois nouveaux morceaux qui se rajouteront à l’ensemble. J’espère pouvoir sortir ce troisième album en vinyle et en CD à la fin de l’année. J’ai très envie de mélanger le piano avec du violon, des cordes, d’y ajouter de la rythmique pour que cela soit plus cinématographique ; peut-être que mon prochain projet en 2023 sera plus dans cette veine-là. J’ai déjà des choses en tête…
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