Rencontre avec Zaoui à l’occasion de la parution de son premier EP solo !

Comment as-tu vécu la fin de Thérapie Taxi ? T’es-tu dit que tu allais devoir « repartir de zéro » ?

J’ai très bien vécu la fin de Thérapie Taxi car c’était une très belle fin. La tournée d’adieux s’est extrêmement bien déroulée, il y a eu de belles émotions, c’était super de terminer l’aventure ainsi et je ne me suis pas dit que j’allais repartir de zéro car je savais que tout ce que j’avais fait auparavant ne s’était pas dissipé en un claquement de doigt.

Portais-tu en toi depuis longtemps cette envie de t’exprimer en solo ?

Pas tellement, j’y pensais de temps en temps mais ce n’était pas très concret avant la séparation.

Musicalement parlant, as-tu su directement la direction que tu allais suivre ?

Musicalement, j’ai envie de plein de choses et c’était déjà le cas avec Thérapie Taxi. Je ne me pose pas trop la question. Je fais les choses assez instinctivement. Quand j’ai envie de faire quelque chose, je cherche le moyen de le faire bien. J’essaie de ne pas trop surpenser sur ce que je dois faire comme style. Je me dis que chacune de mes chansons mérite son univers surtout qu’aujourd’hui, j’ai l’impression que l’on peut vraiment se permettre de passer à des choses très différentes. Je réfléchi plutôt chanson par chanson.

Tout en restant quand même cohérent ?

La cohérence vient de ma manière d’écrire, de ma voix, des choix que je fais inconsciemment, de ce qui me plaît.

Ton premier EP s’intitule « Mauvais Démons », les combats-tu ou les embrasses-tu sur ce disque ?

Ça dépend des jours ! C’est exactement ce que raconte cet EP ; il y a des moments où je les combats et d’autres où je les embrasse.

Quels sont ces mauvais démons ?

Mes pulsions de vie qui sont un peu trop fortes parfois et ma peur de l’ennui qui est un peu trop débordante. Tout sauf l’ennui, ça peut conduire à beaucoup de choses…

Comment as-tu pensé cet EP ?

Cet EP est un peu à l’image de la série « 24 Heures Chrono ». On suit quelqu’un qui a la pression et qui va décompresser en allant faire la teuf. Le lendemain, il se rend compte que finalement ça ne va pas s’y bien et que ce qu’il disait la veille en teuf, ce n’est pas si simple. A la toute fin, les kicks repartent à 120-160 BPM et on sent que l’on va peut-être retourner dans la teuf comme si c'était une espèce de boucle.

« Mauvais Démons » est-il un avant goût de ton premier album solo ?

C’est difficile de répondre à cette question car mon premier album solo n’est pas encore précisé. Je ne sais pas encore à quoi il va ressembler…J’imagine que cet EP est forcément un avant gout puisqu’il y aura autre chose après. C’était important pour moi de faire ce premier EP car je voulais prendre du temps, je ne voulais pas me mettre trop de pression. J’aime les formats courts qui permettent des choses. J’avais envie de recommencer sous ce format-là et je l’ai tout de suite un peu imposé aux personnes que je rencontrais et à mon label. Cet EP pose le personnage et me permet de réfléchir plus longuement à l’album.

Adé s’est lancée aussi en solo quelques semaines après toi, peut-on espérer vous voir collaborer ensemble de nouveau sur vos projets respectifs ?

Ce ne serait pas très intéressant, ni pour l’un ni pour l’autre. Nous avons passé cinq ans à collaborer ensemble et peut-être que nous le referons un jour mais parce que ça sera marrant et que ça sera bien de le faire en mode remember.

Comment est née ta collaboration avec Michel avec qui tu partages « C La Base » ?

Michel est un pote artiste. La collaboration s’est faite très simplement. J’avais cette chanson et je trouvais qu’il collait très bien avec l’instru et avec ce que ça racontait. Un couplet était libre pour lui, je lui ai dit de se faire plaisir, il a posé un 16 et tout a été très fluide.

Quel univers as-tu à cœur de développer avec ton projet solo ?

Un univers intimiste, festif, sincère, authentique, contrasté…Dans les grandes lignes, j’aime beaucoup faire des chansons qui font danser les gens ; dans l’idée des tubes Pop ; mais j’aime aussi beaucoup les ballades un peu deep et tristes. On retrouve ces deux choses-là dans mon univers et je trouve qu’elles vivent bien ensemble ; ce sont les deux faces d’une même pièce. Je pense que je vais me challenger au niveau des thématiques afin de ne pas trop tourner en rond sur les mêmes facilités ; parler de la teuf et de l’amour. Je pense que je vais essayer d’aborder des thèmes un peu plus marrants et plus inattendus.

Qu’est-ce qui a fait ta culture musicale ?

J’ai beaucoup baigné dans le Punk-Pop de ma génération ; des groupes tels que Sum 41 et Blink 182. Dès que j’entends des artistes comme Avril Lavigne, ça me replonge dans mon adolescence. C’est une vraie madeleine de Proust.

Quels sont tes prochains projets ?

Un troisième extrait de l’EP sortira à la rentrée et il sera clippé. Mon focus principal est de bosser le live ; je veux que ce soit vraiment bien et cela demande beaucoup de boulot. J’ai trop hâte de repartir en tournée. En flux tendu, je continue à écrire, j’essaie de faire les meilleures chansons possibles pour un futur premier album.