Rencontre avec Coline Rio au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de son premier EP solo !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je suis nantaise, musicienne, chanteuse, auteure et compositrice. Je fais partie du groupe Inuït dans lequel nous sommes six musiciens et j’ai lancé mon projet solo depuis 2019. Mon premier EP que j’ai coréalisé avec Stan Neff sortira le 17 juin. Je joue principalement du piano mais aussi de la guitare, des percussions et je fais beaucoup de MAO. Je dirais que je fais de la chanson française cinématographique entre électronique, organique et acoustique. En parallèle à la musique, je fais du théâtre, de la danse et je suis fan de cinéma.
Serait-ce le confinement dont tu parles dans « Horizon » qui a été le déclic pour ton premier EP ?
Ça n’a pas été le déclic pour cet EP mais ça en a été un pour ce premier single qui a vraiment été écrit durant le confinement. Dans cette chanson, je parle de ça, du manque de l’autre, des perspectives d’avenir, de la peur de ce qui va se passer ensuite. En ce qui concerne l’EP, j’ai toujours voulu faire un projet solo et si c’est arrivé maintenant, c’est un peu « grâce » au confinement qui a stoppé la tournée avec Inuït. En soi, nous avions envie de faire une pause et cela m’a permis de prendre un vrai temps pour moi afin de me concentrer sur mon projet.
Lourd et délicat, ces deux adjectifs qui baptisent ton EP synthétisent-ils la façon dont tu vois ton univers ?
Ces deux adjectifs représentent le cœur et l’émotion et en ce sens, ça dépeint mon projet dans lequel je parle de moi de manière très sincère ; j’aborde mon émotivité et mon hypersensibilité. Dans « Lourd et Délicat », je parle du cœur et de la tachycardie et je trouve que ça représente bien ce que je veux présenter, quelque chose de doux, d’agréable, de sensible, de sensitif mais j’aime aussi aller dans le brut, l’organique, le frontal car il y aura parfois des choses crues dans mes textes afin d’aller toujours plus dans l’intime et dans la vérité. Le paradoxe ; la dichotomie ; entre lourd et délicat me correspond bien. Quand on me voit dans Inuït et que l’on découvre mon projet, on peut se dire que ce sont deux personnes différentes mais pourtant c’est bien moi. Nous sommes tous plusieurs choses à la fois.
Comment as-tu voulu habiller musicalement tes premières chansons ?
Je suis partie d’une base piano-voix. A partir de là, j’entendais plein d’arrangements de cordes, de voix, de rythmiques notamment à partir du corps, de respirations, des boites à rythmes, des reverbs, de la matière sonore, plein de choses qui lient un peu les mots et les instruments entre eux. Je voulais que ça sonne cinématographique et qu’il y ait de l’espace dans mes morceaux afin que l’on soit dans une profondeur.
Quelles thématiques abordes-tu sur ton EP ?
Sur cet EP, je parle pas mal d’intimité, de qui je suis, d’expériences vécues, d’amour ; d’histoires d’amour mais également d’amour pour soi, ce qui n’est pas toujours simple. Cet EP est une prise de parole. J’ai l’impression de me délivrer et d’essayer de m’envoler avec un peu avec ce disque ; il y a un saut.
Ton EP est-il une porte d’accès vers un album qui serait déjà +/- prêt ?
Il y aura un album, j’ai déjà écrit beaucoup de chansons mais ce disque n’est pas encore terminé. J’ai encore envie de me laisser la possibilité de créer. Pour l’instant, ce qui est certain, c’est que l’on entrera en studio à l’automne afin de sortir cet album en 2023. Ce disque sera une continuité de l’EP.
A quoi inviterait « Lourd Et Délicat » selon toi ?
J’aimerais que cet EP provoque une envie d’action. Il y a un fourmillement dans cet EP qui est très positif et plein de vie. J’aimerais que ce disque donne envie de rêver, que les auditeurs puissent se projeter dans un imaginaire, qu’ils aient envie de danser, chanter, faire des choses qu’ils n’osent pas faire, prendre la parole, s’affirmer. Il y a une notion de pause dans ce disque et cela invite à se rencontrer soi-même.
Avant de te lancer en solo, tu as fait « tes armes » au sein du groupe Inuït, est-ce grâce à cette expérience collective que tu es devenue l’artiste que tu es aujourd’hui ?
Effectivement, je pense qu’Inuït a fait l’artiste que je suis aujourd’hui. J’ai été forcément changée, modelée, grâce à cette expérience très forte qui m’a beaucoup appris. Je ne suis plus même par rapport à celle que j’étais avant d’entrer dans le groupe. En revanche, ma musique était déjà présente avant que je n’intègre le projet et en ce sens, j’avais déjà beaucoup de choses à dire avant de faire partie d’Inuït qui m’a apporté une énorme expérience de la scène. Inuït m’a appris le métier ; ça a été très formateur.
Vas-tu faire cohabiter carrière solo et aventure en groupe ?
Peut-être…Je n’ai rien prévu pour l’instant. Inuït n’est pas terminé ; nous nous aimons beaucoup, nous sommes une vraie team d’amis, nous avons encore plein de choses à nous dire et nous nous donnons la possibilité de le faire mais dans l’immédiat, je vais me concentrer sur mon projet solo et eux me soutiennent à fond ; c’est génial. Nous sommes tous épanouis en ce moment, chacun à ses projets. Quoi qu’il en soit, nous ferons bien les choses et nous tacherons de faire en sorte que je ne fasse pas deux tournées en même temps !
Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?
Yann Tiersen, René Aubry, Duke Ellington, Barbara qui est une inspiration quotidienne, Agnes Obel, Patrick Watson, Danyèl Waro, Arthur H, Bon Iver, Gabriel Fauré, M.I.A, Radiohead à fond…Je pourrais ne jamais m’arrêter !
Quels sont tes projets à venir ?
L’EP « Lourd Et Délicat » sortira le 17 juin et la release party se fera le 30 juin aux Trois Baudets. Cet été, je serai aux Francofolies le 13 juillet et il y aura pas mal de concerts à la rentrée. J’ai très envie de faire des sessions live car j’adore ça. Je continue de composer pour mon premier album que j’aimerais sortir en 2023.