Retrouvailles avec Jean-Marc Sauvagnargues au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Ton Piano Danse Toujours » !

Pourquoi as-tu choisi de rendre hommage à Michel Berger au travers d’un album entier dédié à son répertoire ?

J’ai l’habitude de dire que la musique de Michel Berger est un peu la bande originale de ma vie pour plein de raisons. Nous sommes nés le même jour à 20 ans d’écart ; un 28 novembre. Mes parents avaient un orchestre de bal et ils jouaient beaucoup du Michel Berger et du France Gall. J’ai joué moi-même du Berger avec le premier groupe que j’ai monté à l’âge de 12 ans avec un ami pianiste. « Celui Qui Chante » est le premier morceau que j’ai joué à la batterie. Toute ma vie, les chansons de Berger m’ont accompagné. Je pense que c’est le chanteur qui m’a toujours le plus ému à tous les niveaux ; mélodies et textes.

Comment est né ce projet d’album de reprises de Michel Berger ?

J’avais envie de faire cet hommage à Michel Berger depuis très très longtemps mais je me l’interdisais car je ne m’en sentais pas les capacités. J’ai toujours pensé que pour jouer Berger, il fallait le faire au piano. Ce n’était pas un chanteur pur mais un musicien-chanteur. Auparavant, je pianotais mais assez mal. Quand nous avons été confinés en 2020, tout s’est arrêté dans ma vie et je me suis dit que j’allais avoir le temps pour me mettre au piano. J’en ai fait tous les jours durant des heures car j’étais devenu désœuvré par la force des choses. Au bout de quelques mois, je me suis rendu compte que cet album hommage devenait possible. J’ai organisé un crowdfunding qui pour moi est un moyen de ne plus revenir en arrière. Je me suis encore plus mis au piano et je suis rentré dans ce projet corps et âme.

Qu’appréciais-tu le plus chez cet artiste phare de la chanson française ?

C’est sa sensibilité à fleur de peau qui me touche le plus. Grosso modo, il n’a fait que des chansons d’amour et j’ai toujours aimé cela ; d’ailleurs, mes deux précédents albums étaient constitués de chansons d’amour. Michel Berger était dans la nostalgie et la mélancolie et c’est ce qui me plait le plus dans la chanson. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles je me sens aussi proche de toutes ses chansons. Ses mélodies étaient sublimes.

Quel serait ton premier souvenir lié à Michel Berger ?

Quand j’ai demandé à mon ami Jean-Pierre ce que nous allions jouer quand nous avons monté un premier groupe à l’âge de 12 ans et qu’il m’avait répondu du Michel Berger. Pour la petite anecdote, cet ami ressemblait beaucoup physiquement à Michel Berger. A 12 ans, cela a été ma première grosse confrontation avec les chansons de Michel Berger.

Et le meilleur ?

Je pense que ça va être celui que je vais me faire en faisant un premier concert piano-voix autour de lui.

L’avais-tu vu en concert ?

Non, je n’ai jamais vu Michel Berger sur scène. Ou j’étais trop jeune ou je ne l’ai jamais vu passer par chez vous. Je vivais en province et il a fait très peu de tournées car il était plutôt traqueur à priori. Il s’y est mis tard et il a donné peu de concerts dans les années 80. A cette époque-là, j’allais très peu voir des concerts.

Comment as-tu voulu reprendre quelques unes de ses chansons ?

Tout d’abord, la contrainte obligatoire était le fait de ne pas pouvoir changer une note de la mélodie ni un mot du texte. C’est quelque chose que je me suis imposé mais de toute façon, la SACEM et les ayant droits te l’imposent aussi. La question était de savoir comment reprendre les chansons de Berger sans le trahir et en y apportant un petit peu de moi. J’y ai réfléchi pendant des heures et j’ai partagé mes idées avec Guillaume Stelly qui a réalisé l’album avec le pianiste Vincent Vidal. Ils ont réussi à démêler ce qu’il y avait dans ma tête et cet album ressemble à 100% à ce que je souhaitais. Ces deux mecs exceptionnels qui m’ont accompagné ont compris où je voulais aller juste avec des mots. J’avais conscience qu’il fallait que cet album soit bon et que les gens reconnaissent Berger. Je ne suis pas chanteur comme Michel Berger mais j’ai une voix ultra douce qui pouvait faire passer les émotions de ses chansons. J’avais assez conscience de cela.

Les dix chansons qui composent « Ton Piano Danse Toujours » sont-elles tes préférées de Michel Berger ?

Non, ce ne sont mes chansons préférées. Je suis parti des dix albums de Michel Berger et j’ai fait une sélection entre quelques unes de mes préférées et quelques unes que je me sentais obligé de faire dans cet album. C’est pour cela que j’ai très envie qu’il y ait un volume 2 afin de finir de mettre mes préférées même s’il faudrait peut-être au moins cinq volumes. Certaines de mes chansons préférées ne figurent pas sur « Ton Piano Danse Toujours » car je n’ai pas trouvé la bonne solution pour les amener un petit peu ailleurs aussi. Je pense notamment à « Seras-tu Là » qui est l’une des mes quatre chansons préférées.

As-tu fait parvenir ton projet à son fils afin d’avoir son retour ?

J’ai envoyé deux lettres et un mail à Raphaël avec les deux premiers titres « Mademoiselle Chang » et « Quelques Mots D’Amour » mais je n’ai eu aucune réponse. Il semblerait qu’il ne réponde pas trop en ce qui concerne l’œuvre de ses parents. Je le regrette beaucoup.

Au sein des Fatals Picards, tu es batteur mais partages-tu avec Michel Berger l’amour du piano depuis toujours ?

Non même si ma mère jouait du piano et que l’on m’y avait mis petit. Ça s’était très mal passé avec la prof de piano, j’ai tenu trois mois quand j’avais dix ans, elle m’a dégouté de cet instrument et c’est pour cela que j’ai bifurqué sur la batterie guère plus tard. J’adore le piano mais ce n’est pas mon instrument. Par contre, je suis en train de l’intégrer totalement en ce moment.

Quel artiste actuel se rapprocherait le plus de Michel Berger selon toi ?

Sincèrement, aucun. Il existe certainement des gens qui ont ce talent-là ; je n’en doute pas. Je connais beaucoup de gens qui sont de talentueux auteurs-compositeurs mais pas de grands mélodistes comme Michel Berger qui savait marquer les gens avec des chansons simples qui touchaient avec peu de mots.

Te verrais-tu rendre pareil hommage à un autre artiste à l’avenir ?

Ah non, à aucun. En revanche, je me vois faire un deuxième album hommage à Michel Berger.

Quels sont tes prochains projets ?

Le clip de « Mon Piano Danse » que je suis allé tourner dans le Sud arrive dans quelques jours. Le 27 mai, nous sortons le dixième album des Fatals Picards et nous allons le défendre en tournée notamment dans des Zéniths. L’album « Ton Piano Danse Toujours » sort le 03 juin. J’ai dans l’idée de mettre en images « La Déclaration D’Amour » et peut-être un autre titre en plus…Je vais présenter cet album sur scène ; une première date est prévue le 28 janvier 2023 au Zèbre de Belleville. Je me suis lancé comme défi de tenir un concert complet en piano-voix et je travaille actuellement comme un dingue pour y arriver. Je ne dirai pas que je me suis transformé en pianiste mais en tout cas, je suis devenu totalement Bergeriste.