Retrouvailles avec Joseph Chedid au Studio Luna Rossa à l’occasion de la sortie de « Souffle » !
Quelques mois après la parution de « Source », tu as dévoilé une nouvelle version de « Lumière » interprétée avec Ayo. Comment est né ce duo et l’as-tu publié à ce moment précis pour apporter de la lumière en plein confinement ?
L’idée est toujours, si possible, d’apporter un peu de lumière ; nous en avons tous besoin, moi y compris. Le jour de la sortie de « Source », je donnais un concert à Saint-Tropez dans le cadre de la Fête de la Musique et concours de circonstance incroyable, Ayo venait jouer elle aussi au festival. Ce jour-là, j’ai également appris la nouvelle de la mort tragique de Philippe Zdar que je connaissais depuis mon enfance et que je considérais un peu comme un membre de la famille. Sa disparition m’a énormément attristé. J’étais un peu déboussolé. Comme je connaissais déjà Ayo, je lui ai proposé de venir chanter avec moi sur « Lumière », elle a accepté sans connaître la chanson et sans aucune répétition, quand elle est arrivée sur scène, il y a eu un moment de grâce. Quelques jours après, j’ai vu des vidéos de ce très beau moment avec sa sublime voix d’Ayo, c’était juste incroyable, et je lui ai proposé d’enregistrer ce piano-voix. La version de « Lumière » que l’on retrouve sur « Source » est plus arrangée et je trouvais que cette nouvelle proposition épurée en piano-voix mettait vraiment à nu le message. Le fait de partager ce morceau avec Ayo justifiait vraiment de le réenregistrer. Nous l’avons fait et ce morceau est sorti à ce moment-là car il était prêt.
Le titre « Guérir » a bénéficié lui aussi d’une nouvelle version Tournesol ; avais-tu à l’esprit de publier une variation complète de « Source » ?
Non, je n’avais pas ça à l’esprit mais ça pourrait toujours être intéressant. En fait, c’est la vie qui m’a amené à faire ces nouvelles versions-là. En ce qui concerne « Guérir », j’ai été contacté par Anaïs Aidoud qui est comédienne et réalisatrice, cela faisait plusieurs années qu’elle travaillait sur un court-métrage intitulé « Le Tournesol » et elle avait le souhait de mettre « Guérir » qu’elle adorait dans son film. Cela m’a fait très plaisir et je lui ai même proposé de carrément réenregistrer le morceau pour son film. Pour sa thématique, j’avais envie d’une version plus douce afin de mettre en valeur le côté presque Bossa qu’il y a dans ce morceau plutôt que le côté Rock. Au même moment, j’ai récupéré un magnéto à bande magnétique 8 pistes et j’ai enregistré ce morceau de manière analogique ; ça a donné un son particulier à cette chanson. Ça a été une super aventure et une très belle rencontre.
De quoi parles-tu sur « Souffle » ton nouveau single ?
Les trois éléments clés dans cette chanson sont le souffle tout simplement ; ce qui relie le corps et l’âme, ce qui est la première source de vie, la respiration est la première nourriture avant même de boire et manger ; le souffle également dans le yoga, la méditation, la musique ; je parle aussi de reconnexion au corps et c’est aussi une invitation à être dans le présent, à ne pas être toujours pris par ce qu’il s’est passé ou la vision d’un futur qui peut rendre très triste même si cela reste une projection mentale.
Quelle est l’idée véhiculée dans ce titre ?
L’idée est d’être dans le présent, dans le merveilleux, dans le cadeau de la vie et arriver à un moment à s’extraire de toutes nos illusions, de toutes nos prisons mentales, de cette souffrance qui est présente qui empêche d’être heureux et de vivre. L’idée est de pouvoir se permettre d’être dans le présent sans être dans la culpabilité de se dire qu’il y a des gens qui souffrent. Il y a de l’ombre et de la lumière partout et nous avons tous besoin d’être tout simplement.
Ce titre est-il né en plein confinement afin d’« ouvrir la fenêtre sur l’extérieur » ?
Il a été créé un peu post-confinement mais dans une période où les concerts se déroulaient encore en plein COVID, c’est-à-dire avec des masques et des jauges. Au final, nous étions semi-confinés. Ce morceau est vraiment venu après un concert. J’ai senti que les gens avaient vraiment besoin ; et finalement, sans m’en rendre compte moi aussi ; d’être dans des concerts, de souffler et de changer d’air. J’ai senti ce besoin d’être connecté à son corps, d’être dans l’instant et de vivre comme si ça avait été très perturbant de ne pas pouvoir le faire durant tous ces mois de pandémie. Nous avons tous besoin de souffler et de nous recharger.
« Souffle » précède l’arrivée d’un EP, sera-t-il aussi solaire que ce premier extrait ?
Oui, j’ai voulu que cette chanson soit joyeuse et courte comme cet EP à paraître. Dans un moment où l’on pourrait parler de choses très sombres, j’avais envie d’aborder des choses joyeuses, j’avais à cœur de parler d’espoir, j’avais envie que quelque chose d’entraînant et de solaire afin d’amener de la lumière.
Comment as-tu pensé cette chanson d’un point de vue musical ?
J’ai souhaité mélanger l’acoustique, l’électrique et l’électronique. J’avais envie qu’il y ait cette dimension du chant en français et que ce soit solaire, entraînant et sincère. L’EP dont est issu cette chanson marque un petit changement d’air dans ma carrière car j’ai fait les mixages de ce disque, cela m’a permis d’aller plus loin dans la démarche et dans la personnalisation. Je suis encore plus allé au bout de mes idées.
Cet EP est-il une « parenthèse » entre deux albums ?
Complètement et d’ailleurs, j’ai écrit un album pendant le confinement. Ce disque contiendra beaucoup de titres. Il y aura une vraie histoire qui se racontera et qui traversera cet album mais pas forcément dans les chansons…Au bout d’un moment, j’ai eu besoin de faire une petite pause. J’ai décidé de faire de nouvelles chansons et cet EP comme une petite respiration. J’ai laissé cet album de côté afin d’y revenir avec beaucoup plus de fraîcheur et de spontanéité. « Souffle » est une amorce à un album qui sera encore différent et qui arrivera ensuite.
Que fais-tu quand tu ressens le besoin de faire un break et donc de souffler un peu ?
Partir de chez moi me fait du bien, ce que l’on peut appeler communément partir en vacances et je me rends compte de plus en plus que j’ai plus besoin de partir régulièrement plutôt que longtemps. Comme j’ai mon studio chez moi et que j’y fais beaucoup de choses ; écrire, produire, jouer ; je reste dans mon énergie et il faut être assez organisé afin de ne pas se perdre. Avoir des petites respirations comme des vacances régulières, cela fait vachement de bien et c’est ce qui permet de garder le cap. Pour souffler et se sentir bien, il faut s’octroyer des moments de liberté où l’on ne travaille plus du tout.
Quel pourrait être un nouveau souffle pour toi musicalement parlant ?
C’est l’objet d’un album que je n’ai pas encore écrit mais que j’envisage de faire probablement après l’album à venir. Souvent quand j’aborde un disque, je me donne des règles du jeu qui sont assez différentes. Pour moi, « Souffle » est un nouveau courant tout comme l’album qui suivra et ainsi de suite. Ce qui pourrait m’exciter dans le futur, ce serait de faire un album en utilisant plus du sampling ; plus à la manière de certains producteurs de Hip-hop ; afin de voir où cela pourrait amener ma musique.
Le dessin est un autre moyen d’expression pour toi, une exposition est-elle bientôt prévue ?
J’ai fait des peintures pour « Source » et j’ai fait la pochette de « Souffle ». Le rapport au dessin est tout le temps là. En ce moment, je dessine plus que je ne peins. Pour l’album à venir après l’EP, le dessin aura un rôle important. Il n’y a pas d’exposition prévue mais j’ai un projet de lithographies qui seront mises en vente ; une série limitée de la pochette de « Souffle ». Je pense que je me remettrais à la peinture un peu plus tard…peut-être avec mes boucles de sampling.
Va-t-on te retrouver en live pour défendre ton EP ?
Oui, il y aura des concerts d’été dans des festivals. Il y aura cinq-six dates assez chouettes et après, nous verrons comment cela va se décanter…L’idée serait que ces concerts estivaux amènent d’autres dates à partir de la rentrée.
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Souffle - Single par Joseph Chedid
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