Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rencontre avec La Bronze afin d’en apprendre plus sur son nouvel album intitulé « Vis-Moi » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Adrian Villagomez

(c) Adrian Villagomez

Peux-tu nous présenter tes différentes casquettes dans l’artistique ?

Je suis auteure, compositrice, interprète. Je joue un peu de piano, un tout petit peu de guitare, surtout des percussions notamment de la batterie en format réduit comme lors de mes concerts. Je suis également actrice et animatrice.

Animatrice de ta propre émission ?

J’ai animé une série de six documentaires pour TV5 Québec Canada. « Jeunesse Arabe, Yallah ! » a été diffusée en novembre 2019. Pour cette émission, nous sommes allés dans six pays du monde Arabe afin de faire découvrir cette jeunesse qui est stigmatisée dans les médias et nous l’avons montrée sous un nouveau jour ; c'est-à-dire le vrai. Nous avons montré à l’image les jeunes des communautés Arabes qui vivent la même chose dans leur quotidien que les occidentaux. J’avais vraiment à cœur de montrer cela car mes parents sont d’origine Marocaine et cela me fait mal de voir que les peuples Arabes sont déshumanisés dans l’inconscient collectif. J’ai eu envie d’insuffler quelque chose qui était à l’opposé de cela

La musique a-t-elle été très tôt une évidence pour toi ?

En fait, c’est le théâtre qui a été une évidence très tôt. J’ai commencé à en faire très jeune. Au-delà du fait de vouloir devenir actrice, j’ai toujours eu envie de chanter mais je ne l’assumais pas. J’étais très timide par rapport au chant. J’ai d’abord été actrice et j’ai été rattrapée par la musique. J’ai commencé en jouant des percussions au sein d’un groupe dans lequel il y avait des musiciens d’autres horizons qui jouaient dans des formations de la scène underground montréalaise et ça m’a un peu introduite à ce milieu. Petit à petit, j’ai commencé à assumer le fait que je voulais chanter jusqu’à ce que cela devienne mon métier.

(c) Adrian Villagomez

(c) Adrian Villagomez

D’où te vient ton nom de scène ?

On s’attend à quelque chose d’extravagant mais en fait, l’histoire est plutôt boring. J’étais avec un ami en train de me demander quel devrait être mon nom d’artiste et lui avait déjà eu un projet qui s’appelait Bronze ; il m’a dit tout simplement qu’il n’y avait pas meilleur nom et comme son projet n’existait plus, que je pouvais prendre le nom. J’aimais la sonorité, ce que cela évoquait, la couleur, le côté un peu rugueux du métal mais lisse à la fois, j’étais touchée par la poésie qui émanait de ça. Le choix de ce nom de scène a été très instinctif et je l’ai juste féminisé.

Comment décrirais-tu ton univers ?

Cet univers est très hétéroclite. Je vais dire qu’il est introspectif, festif, mystique, éclaté, affranchi, souverain, lumineux, ardent, sensuel, velouté. Au-delà de tout cela, je dirais également qui ose.

« Vis-Moi » est-il dans la continuité musicale de ton précédent album baptisé « Les Corps Infinis » ?

Oui, absolument, cet album est dans la continuité du précédent dans le sens où je m’intéresse toujours à la Pop Electro, aux accords très viscéraux et aux synthés bien scintillants. Si ce nouveau disque est dans la même lignée que « Les Corps Infinis », j’ose espérer qu’il est peut-être plus mature ou plus abouti car j’ai évolué en tant que personne et c’est normal que mon art suive cette évolution personnelle.

(c) Adrian Villagomez

(c) Adrian Villagomez

« Vis-Moi » est-il ton disque le plus personnel voire même le plus viscéral ?

On peut dire cela dans le sens où je me révèle dans cet album mais en temps, ce disque ne parle pas que de moi puisque j’y aborde également des choses que j’ai observées et qui ne concernent pas que moi. Il y a une part de moi sur cet album mais aussi une part de société. 

Peux-tu nous en dire plus sur « Quantum Parfait » ?

« Quantum Parfait » ; qui est un interlude ; est un message vocal que j’avais envoyé à une coach qui m’avait appris une technique incroyable à savoir la somatique du corps grâce à laquelle on apprend à voir les émotions désagréables comme des images ou des textures qui vont évoluer jusqu’à ce que l’émotion se transforme de grande tristesse à grande joie. Cet outil incroyable à marcher pour moi et comme cette alchimie de l’émotion me fascinait, j’ai eu envie de la partager sur ce disque.

Quelles thématiques abordes-tu sur cet album ?

Sur « Toi », je parle d’affranchissement par rapport à la peur. « Briller » aborde le regard que les autres ont sur nous. Je parle de liberté sur « Haram ». « Vis-Moi » aborde les hauts et les bas de la vie ; dans cette chanson, il y a la volonté de lâcher prise sur tout et de se laisser vivre par quelque chose de plus grand d’où le titre de cet album car parfois, c’est trop dur de me vivre moi-même alors fais-le pour moi. Sur « Sois Ferme », je parle de la pression sociale sur le corps de la femme pour qu’il reste jeune et ferme alors que l’on est souvent plus clément avec celui de l’homme. « Océan » est la chanson sexy de cet album ; elle s’inscrit dans de la sexualité consciente comme lorsque l’on vit des moments de grâce quand les énergies des personnes impliquées ne font plus qu’un. « L’Habitude De Mourir » parle des relations vouées à l’échec mais dans lesquelles on plonge quand même ; je pense que tout le monde a déjà vécu ça. « Eaux » aborde le fait d’être dans le flow de la vie. « Monument Érigé » parle d’un ami qui consommait les filles pour trouver quelque chose qui était en lui mais cette quête n’était jamais assouvie car il cherchait cela à l’extérieur. J’aborde le racisme dans « Adieu ». « Viens » parle de noirceur transformée en lumière, du fait d’accueillir les choses telles qu’elles sont.

(c) Adrian Villagomez

(c) Adrian Villagomez

« L’Habitude De Mourir » est l’un des plus beaux titres de « Vis-Moi » et il a été mis en images il y a quelques temps. Peux-tu nous parler de ce clip ? Pourquoi y-a-t-il de la danse notamment ?

J’ai toujours aimé la danse, c’est quelque chose de naturel. Pour moi comme pour beaucoup de gens, la musique génère la danse. J’ai eu envie de faire un duo avec le danseur Nicolas Archambault et c’est sa femme ; Wynn ; qui a chorégraphié ce clip qui a été réalisé par Adrian Villagomez. J’ai été entourée de personnes très talentueuses pour ce clip dont je suis hyper fière d’autant que cette chanson est très chère à mon cœur. A l’image, nous avons voulu présenter une métaphore de ces relations vouées à l’échec. Dans ce clip, deux personnes qui s’aiment mais dont le lien reste flou décident d’aller vivre les derniers moments du monde avant l’apocalypse dans une maison recluse.

Il y a quelques années, tu as adapté « Formidable » de Stromae en arabe, pourquoi ce titre en particulier et peux-tu nous dire si tu as eu un retour de l’artiste ? Une collaboration entre vous pourrait-elle voir le jour prochainement ?

Je rêve de rencontrer Stromae ; sans vouloir avoir l’air d’une complète creep, je pense que c’est l’une de mes âmes sœurs artistiques. J’ai décidé de reprendre « Formidable » car j’ai été happée par cette chanson. Je n’avais rien entendu d’aussi beau probablement depuis « Ne Me Quitte Pas » de Jacques Brel. J’ai écouté cette chanson en boucle et j’ai eu envie de la reprendre de façon originale et comme je n’avais jamais chanté en arabe, j’ai opté pour cette langue. Le choix a été très instinctif et ludique. Je n’ai pas eu un retour car cette adaptation est sortie durant la période où Stromae s’était mis en retrait de la scène. Si Stromae veut revenir vers moi pour me donner son avis ou pour que l’on fasse une collaboration, c’est mon rêve ; je le manifeste à l’univers et je crois que ça va arriver…Allez mec, cesse de résister à ton destin ! (Rires)

Quels sont tes prochains projets ?

Je joue dans la série Doute Raisonnable au Québec. Je vais jouer aussi dans le prochain court-métrage de la réalisatrice Junna Chif ; je vais incarner une travailleuse du sexe qui offre des services d’accompagnement sexuel pour les personnes en situation d’handicap ; ce projet est très respectueux, il y a eu beaucoup de recherches et pour une fois, les travailleuses du sexe ne seront pas montrées comme des victimes mais comme étant des femmes en pleine possession de leurs moyens. Je vais faire partie d’une pièce de théâtre qui sera mise en lecture au Festival du Jamais Lu à Montréal. Le lancement de mon album se fera le 14 avril au National à Montréal. J’ai préparé ce show avec Wynn qui a chorégraphié le clip de « L’Habitude De Mourir ». J’espère revenir très bientôt en Europe pour présenter mon album sur scène. Il se passe plein d’autres choses…je suis très contente et pleine de gratitude envers cette vie !

https://www.facebook.com/labronzemusique
Commenter cet article