Rencontre avec Johan de Det Var au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur ce projet musical très prometteur !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Mon nom de scène est Johan Henser, je suis chanteur, producteur et instrumentiste pour Det Var. C'est un projet que j’ai lancé il y a un an et demi avec mon ami Thomas Annson. J’ai fait des études d’ingénieur du son pendant cinq ans, ce qui m’a amené à effectuer un stage au Studio Luna Rossa. J'y travaille depuis sept ans maintenant. Durant mon parcours musical, j’ai fait pas mal de concerts, d’enregistrements et j’ai joué de la basse ou de la guitare dans plusieurs de groupes de Rock et de Métal.

Comment as-tu rencontré Thomas avec qui tu partages le projet musical Det Var ?

Il y a deux ans, l’une de mes amies m’a conseillé de rencontrer Thomas car elle pensait qu’il y aurait une véritable alchimie entre nous. Thomas est venu chez moi, nous avons parlé musique et nous nous sommes rendu compte que nous recherchions vraiment le même projet musical. Ensuite, nous avons réfléchi à ce que nous voulions présenter dans ce projet ; des chansons longues ou courtes, un univers poétique, guerrier, chantant…Cette période a duré environ 1 an: nous avons acheté des instruments, travaillé les sonorités et la façon d’enregistrer.

Que signifie votre nom de groupe ?

Nous nous sommes mis d’accord sur le fait que nous voulions partir sur un esprit poétique, nous avions à cœur de raconter des histoires et de partager des belles choses et Det Var signifie tout simplement c’était en Norvégien.

Qui fait quoi dans Det Var ?

Nous avons chacun une part très différente dans ce groupe. Je fais les instruments rythmiques, la voix grave et l’aspect son ; je pense notamment au choix du micro pour enregistrer, l'arrangement et le mixage. Quant à Thomas, il écrit les textes et il trouve les mélodies principales. A nous deux, nous arrivons à créer des chansons pour Det Var mais séparément, il nous manque quelque chose à chacun.

Comment a été élaboré votre premier disque ?

Contrairement à beaucoup de groupes, nous ne sommes pas allés dans un studio d’enregistrement pendant une semaine, nous avons préféré tout enregistrer chez moi en prenant notre temps. Nous avons enregistré titre par titre durant des mois et cela nous a permis de supprimer et de refaire certaines versions dont nous n’étions pas pleinement satisfaits. Sur ce premier disque, on peut entendre sept instruments différents ; Le Talharpa, la lyre Kravik, le tambour chamanique, des bâtons, des bois de cerf sur un os, une grosse caisse et des toms graves. Nous avons enregistré les instruments et les voix un par un. Thomas initie les premières voix aigües et moi, j’enregistre les voix graves par-dessus.

Peux-tu nous en dire plus sur le choix de la langue dans laquelle vous vous exprimez ? Pourquoi ne pas avoir choisi l’universalité de l’anglais ?

En faisant ce style-là, nous avions plusieurs choix mais en tout cas, pas celui du français ou de l'anglais. Toutes les têtes d’affiche de la Folk Nordique s’expriment quasiment tout le temps en ancien norrois ; c’est une langue morte aujourd’hui mais elle était chantée et parlée par les anciens Norvégiens ; je pense à des groupes tels que Wardruna dont le chanteur Einar Selvik a lancé ce style il y a une vingtaine d’années, Skáld, Heilung…Cependant, nous ne sommes pas historiens, encore moins archéologues ni linguistes, et nous ne souhaitons pas nous limiter au thème viking dans les textes. Simplement faire une évocation de la culture orale nordique. Thomas a commencé à étudier le norvégien il y a quelques années, par passion. Le choix de cette langue a donc semblé logique, cette musique nous venant directement de là-haut. De plus, la mélodie de cette langue se marie à merveille avec cette musique. Mais nous souhaitons garder un pied dans le monde moderne. Sur scène, par exemple, nous ne serons pas habillés avec des tenues traditionnelles, nous allons plus nous inscrire dans quelque chose d’élégant.

Comment qualifierais-tu de manière synthétique votre univers ?

Poétique et nostalgique ; pas du temps passé mais de choses qui nous sont arrivées dans nos vies.

Les deux premiers titres que vous avez présentés au public ont quelque chose de très chamanique…De quoi parlent-ils ?

« Vergen » est certainement le morceau le plus important au niveau sentimental de notre premier disque. Ce titre parle d’un fils qui soutient son père dans le deuil. C’est un texte très profond et très personnel écrit par Thomas. « Vi Red Sammen » parle du fait de s’appuyer sur quelqu’un, de se faire aider avant de voler de ses propres ailes.

Musicalement parlant, Det Var s’inscrit-il dans ce qui a fait ta culture musicale ?

De base, je suis issu du Rock. J’ai joué de la basse dans des groupes de Rock avant d’être guitariste dans des formations de Metal et de Death Metal ; des trucs très énervés. Au fil du temps, comme je finissais par bien connaître le Metal, je me suis intéressé à des groupes tels que Wardruna et Heilung. Je suis devenu fan et ensuite, quand j’ai découvert cette musique en live, j’ai trouvé ça vraiment fantastique. Au final, j’écoute ce style en boucle ; beaucoup trop ; depuis pas mal d’années. J’adore vraiment ce que nous faisons dans Det Var.

Que mettrais-tu en avant chez Thomas ?

Que ce soit musicalement ou humainement, Thomas est incroyable. Musicalement parlant, je suis extrêmement exigeant car j’ai enregistré, côtoyé et joué avec énormément de musiciens et Thomas m’a bluffé à certains moments tellement il est bon. Il comprend et enregistre les choses très aisément. Au-delà de cela, c’est quelqu’un de très vrai et de très sympathique. Je me suis fait souvent avoir dans ma vie, cela m’a amené à m’endurcir mais Thomas m’aide à continuer à croire en de belles choses et à voir le positif. C’est vraiment un bon type qui possède un côté poétique qu’il cache un peu et beaucoup de profondeur. Nous nous complétons beaucoup dans notre bonté.

Votre plus grand rêve de live serait-il d’aller jouer sur des terres Nordiques ?

Ce serait un immense plaisir ! Nous adorons voyager. Pour ma part, je suis déjà allé en Norvège et je vais en Islande cet été. Quant à Thomas, il a aussi voyagé dans ces pays ainsi qu’en Suède. Tous les deux, nous sommes fans de la culture Nordique ; que ce soit les paysages, la langue, les gens, l’histoire…Faire un concert là-bas, ça serait un grand plaisir mais pour l’instant, nous y allons pas à pas comme nous le faisons depuis le début.

Maintenant que le premier EP est sorti, comment imaginez-vous la suite ?

La suite a déjà commencé ; nous ne sommes pas en train de nous endormir ; le premier titre du prochain disque est déjà enregistré. Nous commençons à réfléchir au live, nous aurons avec nous cinq musiciens qui sont en train d’apprendre les partitions. Nous prévoyons de donner notre premier concert cet été. Il y aura d’autres clips également et tout est fait maison. Le projet va avancer à son rythme sans pression. Dans l’ordre, il y aura des concerts, des clips et un second disque.