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Rencontre avec Nicolas Séguy au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Le Monstre » !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec Nicolas Séguy au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Le Monstre » !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ? Peux-tu nous résumer un peu ton parcours ?

J’ai 39 ans, je suis auteur, compositeur et interprète. Je fais de la musique quasiment depuis que je suis né. Ma mère est pianiste amatrice mais très éclairée et avant même d’en faire, j’ai toujours adoré la musique. J’ai commencé à jouer du violon à 5 ans et du piano à 6 ans. J’ai pris des cours depuis la primaire jusqu’à ce que je sache jouer « Dangerous » de Michael Jackson et ensuite, j’ai pris la décision d’arrêter de suivre un apprentissage scolaire. Au collège, je me suis passionné pour le Hip Hop ; j’ai beaucoup écouté les premiers albums d’Oxmo Puccino et d’Ideal J et c’est là que j’ai commencé à composer de la musique.  J’ai monté plusieurs groupes de Rap avec mes amis et j’y ai fait mes premières armes en tant que compositeur et auteur ; il y a eu Face Cachée et Energu-Men Posse. Ces projets musicaux ont été mes premiers grands bonheurs extra-familiaux. Durant mes études dans l’audiovisuel, j’ai rencontré un super pote qui jouait de la guitare Blues et moi qui venait du Rap, je me suis rendu compte que c’était possible de mêler les styles. J’ai commencé à travailler avec des mecs qui faisaient du Rock et du Blues, j’ai développé mon travail autour du clavier, je rappais déjà et mes refrains devenaient un peu plus chantonnés. Comme dans l’école où j’étudiais, il y avait une section cinéma, j’ai composé de la musique pour des courts-métrages mais aussi pour du théâtre. J’ai toujours rencontré plein de gens dans plein d’univers différents et c’est ce qui m’a permis de toujours travailler depuis 2005. Au début des années 2000, Sancho qui est l’un de mes meilleurs potes avec qui je faisais déjà du Rap depuis longtemps m’a proposé d’aller sur des scènes Slam et ça m’a beaucoup séduit. Dès lors, j’ai composé pour Grand Corps Malade, Ami Karim, Rouda, Lior, Souleymane Diamanka…C’est mon propre producteur Adel Kaddar qui m’a dit qu’il fallait que je pense à moi car il savait que j’écrivais depuis longtemps mais j’avais du mal à me mettre en avant. Les tournées de Grand Corps Malade et de Kery James en tant que pianiste m’ont permis de m’asseoir. Mon premier EP est sorti en 2008 et mon premier album en 2011 sous le pseudo de S Petit Nico. En plus de mon projet solo, j’ai un groupe qui s’appelle Le Riff avec mon « binôme musical » Pierre Caillot.

Pourquoi as-tu repris ton véritable nom à partir de la parution d’« Équilibre Instable » ? Est-ce parce que S Petit Nico avait grandi ?

Ce pseudo a évolué vers mon véritable nom sur les conseils d’Adel qui m’a dit que bien que S Petit Nico soit un peu farfelu et marrant et que dans le Slam et le Rap tout le monde avaient des noms un peu chelou, il savait que ma particularité était d’être très honnête, d’essayer d’être moi-même et cela se sent dans mes chansons.

« Le Monstre » s’inscrit-il dans la continuité musicale de son prédécesseur ?

« Le Monstre » est une étape cool dans mon parcours car ces dernières années, j’ai eu l’impression de toujours dire un peu la même chose,  d’être toujours dans quelque chose que je savais faire mais qui ne me stimulait plus et pour créer de la zik ou des textes, j’ai besoin d’avoir une sorte d’énergie qui me dépasse afin d’être excité comme un petit gamin. Sur ce disque, j’ai souhaité ne pas écrire tous mes textes. Comme j’avais un réservoir de ouf d’auteurs dans le Slam, j’ai sollicité Sancho, Nico K, Ami Karim, John Banzaï et Arnaud Gazaignes que j’avais rencontré aux Rencontres d’Astaffort. Ces collaborations m’ont permis de me concentrer sur la zik et la prod. Ce qui est rigolo, c’est que depuis que ce disque est sorti, j’écris énormément. Musicalement, il y a une évolution entre chacun de mes albums. Entre « Équilibre Instable » et « Le Monstre », je me suis posé la question de la prod afin de faire une musique variée qui demeure authentique.

Rencontre avec Nicolas Séguy au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Le Monstre » !

Qui est ce monstre qui donne son titre à ton nouvel album ?

C’est tout d’abord un texte envoyé par mon pote Sancho. Il est arrivé au moment où j’avais envie de sortir de ma zone de confort afin d’ouvrir le spectre. J’ai pris un plaisir fou à mettre ce texte en musique. Dès lors que j’ai pris acte de ce qui était dit dans ce texte, ça m’a fait cogiter. Ce monstre dit qu’il a peur et qu’il fait peur alors qu’il n’a jamais fait de mal à qui que ce soit. Ce texte a donné le titre a cet album car je me suis rendu compte qu’il représentait l’étape où j’en étais dans ma vie. J’ai toujours été en quête de perfection mais je suis à un moment de ma vie où le monstre est ce gars qui comprend quelles sont ses propres failles et qui les accepte pour en faire une force ; un moteur. Lorsque Jason Destrait ; le visual artist de chez Artside ; a eu l’idée de faire un collage avec des bouts de mon visage tout déformé pour la pochette, ça m’a beaucoup plu. Il y a une évocation de l’art abstrait et de Picasso mais aussi l’idée qu’il y a un peu de chacune des personnes avec lesquelles j’ai travaillé même si ce n’est que moi dans ce patchwork. Malgré le contexte actuel, si je parviens à remonter sur scène, je me suis dit qu’il y avait tout un concept à développer autour de cela. Je me vois bien sur scène avec mes claviers, des tubes à essai et de la fumée, comme si c’était un laboratoire un peu monstrueux. J’aime cette idée de pouvoir aller vers un personnage sur scène, chose que je n’ai pas fait jusqu’à présent car j’étais trop timide. C’est un début de piste qui me permettrait de concilier mon moi véritable et une démarche artistique divertissante.

Ton disque commence par « Le Monstre » et il se termine par « La Fin du Monstre », y-a-t-il un fil rouge ou une histoire contée du début jusqu’à la fin de cet album ?

Au fil des titres, ce monstre évolue. A la base, il a peur des autres et de lui-même mais au final, il se dit que ce n’est peut-être pas lui le problème. Tout au long de cet album, il évoque les problématiques qu’il traverse. En étant ce monstre, il peut se jouer de ses problèmes-là et en rire. Le fait de presque terminer cet album avec « Les Solitudes Clandestines », c’est le début de la suite, c’est quoi qu’il en soit un retour à ce que je suis ; un mec qui sera toujours concerné par les problèmes du monde dans lequel nous vivons. 

Quels thèmes abordes-tu sur ce disque ?

La peur de l’autre, la connaissance de soi, la création artistique, le couple, la solitude, la possibilité de découvrir des trésors insoupçonnés dans des endroits à priori inappropriés…

Rencontre avec Nicolas Séguy au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Le Monstre » !

« Les Solitudes Clandestines » a-t-il été un premier single évident pour annoncer « Le Monstre » ?

Oui, c’était un lien ; une transition ; entre ce que j’ai toujours fait jusqu’à maintenant ; à savoir quelque chose de très réaliste et premier degré avec un regard sur le monde ; et ce qui allait se passer car j’ai eu envie de faire péter toutes les normes que j’avais construites jusqu’à présent sur ce disque.

Comment décrirais-tu ton univers ?

Coloré, ouvert, libre, évolutif, authentique et citoyen.

Le piano est très présent chez toi, comment incorpores-tu cet instrument au sein de tes créations ?

Dans le temps, je me suis rendu compte que j’avais un rapport vraiment particulier au piano et par extension aux claviers. Au début, c’était surtout du piano-voix. Au fil des années, je me suis équipé en claviers et aujourd’hui, je fonctionne beaucoup avec ça. Les claviers sont mes outils ; ce sont mes contraintes créatives. Je suis bien avec ce monde-là même quand ce sont des émulations de synthés dans mon ordi.

Rencontre avec Nicolas Séguy au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Le Monstre » !

Qui peuple ta culture musicale ?

Mon terreau de mes 0 à 20 ans serait constitué de Chopin, Kery James, Oxmo Puccino, DJ Premier, Schubert, Dr. Dre, Keith Jarrett et de Thomas Newman.

Quels sont tes prochains projets ?               

Le clip qui illustre « Le Monstre » va bientôt sortir et d’autres mises en images sont prévues dans les prochains mois. Depuis que l’album est sorti, j’écris beaucoup, je mets de la matière de côté pour la suite. Des collaborations pourraient voir le jour…Il pourrait y avoir un EP avec des morceaux au piano que j’ai enregistrés durant les confinements. J’ai composé la musique de « Mais Regarde Toi ! » une pièce de théâtre très intéressante du Collectif Quatre Ailes qui traite de l’entrée dans l’adolescence. Avec Pierre, nous allons composer un second album pour Le Riff. Nous jouons tous les deux sur la tournée de Kery James qui passera par Paris le 04 février à La Philharmonie. Par ailleurs, j’aimerais composer davantage pour le cinéma…

Rencontre avec Nicolas Séguy au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur « Le Monstre » !
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