Rencontre avec Mat Hilde au Studio Luna Rossa pour la sortie de son nouvel EP !

Pourquoi as-tu attendu cinq ans pour donner une suite à « Caméléon » ?

J’ai eu mon premier enfant ; Raphaël ; en 2017 ; ça a été un gros chamboulement mais j’ai quand même fait des concerts enceinte pour défendre « Caméléon ». Ensuite, nous nous sommes focus ; Thomas et moi ; sur notre bébé et nous avons bossé sur MonteRosso de 2017 à 2019. Après cela, Maya ; mon second enfant ; est née.

Musicalement, « Vies » est-il dans la continuité de son prédécesseur ?

Non, je n’en ai pas l’impression. « Vies » est beaucoup plus intimiste et il a été fait avec peu d’éléments. Ces chansons sont nées en guitare-voix et sur ce disque, j’ai voulu faire quelque chose de très organique. On retrouve de la basse, une vraie batterie et des cordes ; je voulais des envolées dans ces morceaux.

Vas-tu alterner projets en solo et disques avec MonteRosso ?

Oui car je pense que cela serait dur de faire les deux à la fois. Nous allons alterner comme tu dis. Nous allons nous y remettre l’année prochaine pour MonteRosso. Pour l’instant, j’ai vraiment envie de me centrer sur ce projet solo mais nous y reviendrons.

Est-ce la naissance de ton second enfant qui a déclenché l’écriture de « Vies » ?

Oui, complètement. J’avais écrit une chanson pendant que j’étais enceinte de Raphaël en 2017 mais sans trop pousser la chose et quand Maya est née, j’ai composé « Blues Baby » à ce moment-là. Ensuite, j’ai fait une chanson sur le confinement qui m’a pas mal inspirée également. Cette période a été dure avec des enfants en bas âge mais aussi hyper positive quand même car nous étions comme dans un cocon.

La maternité est la thématique centrale de ton EP, comment la détailles-tu dans tes chansons ?

J’ai fait ces quatre chansons dans un laps de temps assez étendu ; de ma première grossesse à la naissance de mon second enfant. Quand j’ai écrit « Blues Baby », je me suis rendu compte que mes autres chansons étaient dans la même lignée et que tout avait un sens ; c’est là que je me suis dit que ces chansons étaient faites pour être ensemble et qu’elles pourraient former une belle histoire. On part donc de ma première grossesse jusqu’à l’allaitement de Maya ; ce n’est pas hyper commun d’aborder ce sujet dans une chanson mais c’est une expérience assez forte sur laquelle j’avais envie de m’exprimer.

Vois-tu « Vies » comme un témoignage d’amour destiné à tes enfants ?

Tout à fait. Je me dis que plus tard, ils trouveront peut-être ça cool d’écouter ces chansons et de regarder ce clip. C’est un témoignage d’amour fou !

Qu’aimerais-tu qu’ils te disent sur ce disque dans quelques années ?

Pas la même chose que maintenant car pour le moment, ils n’en ont rien à faire (rires). J’aimerais qu’ils me disent qu’ils trouvent que je chante bien, qu’ils soient touchés par ce petit message et qu’ils en soient fiers.

Les enfants prennent souvent des traits de caractère de leurs parents…Qui ressemble à qui dans votre famille ?

Maya me ressemble clairement physiquement et même au niveau du tempérament. Maya a un fort caractère, elle va là où elle a décidé coûte que coûte peu importe ce qu’on lui dit. C’était tout à fait moi quand j’étais petite mais maintenant, je suis plus posée. Quant à Raphaël, c’est incroyable la ressemblance qu’il a avec son père. Il est hyper curieux et débrouillard.

Comment réagirais-tu si l’un de tes enfants ; ou les deux ; t’annonçait vouloir se lancer dans la musique dans x années ?

Je ne suis pas vraiment à fond pour qu’ils fassent de la musique, je ne vais pas les pousser à en faire même si Raphaël est inscrit à l’éveil musical au conservatoire. Bien évidemment, comme nous, nous connaissons ça, j’aimerais bien qu’il ait des bases, un peu de piano, un peu de guitare mais j’ai envie que ce soit naturel pour eux et qu’ils aillent où ils le souhaiteront. Quoi qu’il en soit, en ce qui concerne la musique, je les orienterai et je leur dirai que c’est un métier qui n’est pas simple et qu’il faut assurer ses arrières. Je leur dirai de laisser libre court à leur créativité.

Quels ont été les retours de Thomas sur « Vies » ?

J’ai toujours été soutenue à fond par Thomas. Il est toujours aux premières loges et il est toujours prêt à m’aider. C’est mon meilleur supporter et assistant aussi car il m’a beaucoup aidée sur le projet ; les démos, les arrangements, il me conseille sur plein de chose. Même si ce n’est pas des choses qu’il écouterait de lui-même, quand j’ai fait ces chansons, il a aimé les écouter ; c’était hyper encourageant.

Pourrais-tu développer « Vies » à l’écrit pour partager encore plus tes expériences en tant que maman ?

Pour le moment, je n’y ai pas du tout pensé car j’ai quand même toujours besoin d’avoir le support de la musique pour m’accompagner. Après, pourquoi pas ; un jour ; car j’aime beaucoup l’écriture…D’une autre manière, ça pourrait être possible même si j’aime bien quand même ornementer tout cela avec de la musique.