Rencontre avec Grand Garçon au Studio Luna Rossa à l’occasion de la parution de son premier EP !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteur, compositeur et interprète. A côté de la musique, je travaille dans un cabinet de stratégie mais mon projet personnel, c’est Grand Garçon.

Évolues-tu dans la musique depuis un certain temps ou est-ce que Grand Garçon est ton premier projet professionnel ?

Avant Grand Garçon, j’ai fait d’autres choses mais c’était plutôt du DJing. J’ai fait partie du duo Why Silicone ? avec le plasticien Jean-François Guillon ; nous avons commencé en créant des ambiances musicales qui alliaient musique et dialogues de films dans les Soirées Nomades de la Fondation Cartier et de fil en aiguille, nous avons été repérés par le milieu des galeries d’art contemporain à Paris et nous nous sommes un peu promenés dans cet univers-là lors de vernissages et de soirées. Nous avions même joué au Printemps de Cahors. En revanche, Grand Garçon est mon premier projet musical qui sort sous forme de disque.

Comment est né ton premier EP baptisé « Pas Que Toi » ?

J’avais en tête ce projet-là depuis assez longtemps mais je suis un trainard, j’ai pris mon temps et finalement, c’est le premier confinement dû au COVID qui m’a permis de passer à l’acte. Souvent, je dis que c’était un peu comme une éruption. Tout était là, tout était présent et tout est sorti à partir du moment où je me suis mis réellement sur le projet et c’est là que Grand Garçon est né.

As-tu tout fait tout seul sur ce premier disque ?

Non, « Pas Que Toi » a été produit par Guilhem Hatt à qui j’avais fait écouter mes maquettes et qui avait été plutôt emballé. Guilhem qui a fait partie du groupe WeAreKnights et qui a bossé notamment avec Kitsuné est déjà bien implanté dans le milieu de la musique parisienne et à Reims. C’est vraiment un gars extraordinaire qui m’a aidé à donner naissance à Grand Garçon car même si tout était là, il m’a permis de donner une dimension plus professionnelle à ce projet.

De quoi parles-tu sur cet EP ?

Sur ce disque, on retrouve des thèmes universels dont le rapport à soi ; « De Niro » fait référence au film « Taxi Driver » dans lequel l’acteur est devant sa glace et s’invective ; les relations amoureuses ; « Pas Que Toi » raconte l’histoire d’un mec qui pense qu’il est absolument détaché de quelqu’un alors que finalement , il s’aperçoit qu’il attend juste un signe pour s’engager totalement ; « L’Aventure » raconte l’incroyable aventure d’avoir un premier enfant…Je parle de choses très humaines qui peuvent arriver à tout le monde.

Quels adjectifs emploierais-tu pour qualifier l’univers de ce disque ?

Je dirais que c’est un drôle de mélange entre un univers un peu dark et quelque chose de dansant, de fun, de lumineux qui donne envie de danser. J’avais à cœur de faire se rencontrer ces deux galaxies. Je pense que cela vient sûrement de toute l’expérience de DJing que j’ai eue auparavant ; du rapport au mix avec le besoin de faire danser les gens.

Vois-tu le EP « Pas Que Toi » comme une « expérimentation », une étape, ou est-ce que ce disque cristallise la direction musicale de ton projet ?

L’ADN est posé même si je pense qu’il y a toujours des chemins de traverse. Globalement, tout est là. J’ai envie de suivre une trajectoire avec cet univers présenté sur ce disque et de le mélanger avec des guitares un peu dures comme le riff presque de Metal que l’on retrouve sur « De Niro » tout en gardant une ambiance Electro très « dance » et des paroles chantées en français au plus près de l’oreille ; comme susurrées.

D’autres morceaux ont vu le jour durant le confinement, que va-t-il advenir d’eux ?

Effectivement, j’ai encore une dizaine de chansons dans ma hotte qu’il va falloir produire bientôt. Jusqu’à présent, j’ai tout autoproduit et maintenant, mon objectif est de trouver un label qui aurait envie de faire grandir Grand Garçon afin de continuer le projet. Par ailleurs, il y a la question scénographique, comment ce projet peut-il exister sur scène et là-dessus, tout est possible.

Pourquoi as-tu choisi de garder une grande part de mystère autour de ta personne dans ce projet, est-ce parce que tu préfères que les auditeurs se focalisent plus sur tes textes et ta musique ?

Effectivement, ça m’amuse de développer cette personnalité qui est moi sans l’être et donc de jouer avec les images plutôt que de me représenter car ça n’a pas grand intérêt. Je suis plus intéressé par la personnalité que construit de manière virtuelle Grand Garçon. En ce qui concerne le live, c’est en cours de réflexion…Est-ce que je serai visible ou pas ? Pour l’instant, je ne sais pas ; mystère, j’en discute avec moi-même…

Peux-tu nous en dire plus sur le clip qui illustre « Pas Que Toi » ?

Ce clip a été réalisé par Soze(Guillaume Sauzey) qui a développé tout un univers qui est très esthétique et très fashion d’une certaine manière. Je suis tombé sur son travail sur Instagram alors que j’étais en studio durant la phase de production de l’EP. Je n’avais pas encore pensé à l’imagerie mais j’ai été interloqué par le travail de Soze car d’une certaine façon j’y ai reconnu ce que je faisais musicalement. Je l’ai contacté, je lui expliqué ce que je faisais et je lui ai proposé de travailler ensemble pour un premier clip s’il était intéressé. Dans son univers, j’aime le côté dark, un peu mystérieux mais également assez sunlights et fashion. Nous avons beaucoup échangé ensemble, parlé cinéma et de choses sur lesquelles nous étions en accord. Pour le clip de « Pas Que Toi », je lui ai laissé un maximum de liberté pour qu’il puisse s’exprimer car je trouvais que tout était là, dans son travail. Ça a été une super collaboration et j’espère que nous la poursuivrons sur d’autres titres.

Qui retrouve-t-on dans tes influences musicales ?

New Order qui a ouvert un passage entre le Rock et la musique pour danser, My Bloody Valentine qui a inventé une sorte de mur du son, Actress et Metronomy dans le rapport à l’Electro et l’envie de faire bouger les corps, pour les paroles et les vocaux, Daniel Darc, Étienne Daho et aussi Gainsbourg d’une certaine façon.

La langue d’expression de Grand Garçon restera-t-elle uniquement le français à l’avenir ?

Absolument ! Je pense qu’il y a plein de choses à faire. Je ne passe pas des heures carrées à écrire des textes, ça me vient assez naturellement. Parfois, des mots ou des phrases me viennent, je construis autour de cela et j’aime beaucoup ça. C’est une sorte d’enquête linguistique qui est assez intéressante.Il y a encore tellement de choses à faire avec la langue française !