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Rencontre avec Spelim lors de la soirée Dime On Music Club à La Boule Noire !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Spelim / Déco rino.tsk

(c) Spelim / Déco rino.tsk

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je m’appelle Martin Domas, mon nom de scène est Spelim, je suis beatmaker, auteur, compositeur, chanteur, je joue du piano, de la guitare et je « bricole » sur tous les autres instruments en autodidacte. Je m’occupe également de toute la partie visuelle dans mon projet car pour moi, tout à de l’importance, la musique bien évidemment mais les images aussi. Je fais les photos moi-même car j’ai les moyens techniques et les compétences pour le faire et je fais beaucoup partie de la real de mes clips également. En fait, je suis un petit couteau suisse pour mon projet.

Quels ont été tes tout premiers pas dans la musique ?

Pour te la faire totale, je suis né avec une malformation, je n’avais pas de muscles dans les paupières, on m’en a greffé à l’âge de 3 ans et à partir du moment où j’ai pu voir, j’ai commencé à jouer du piano avec mon frère. A partir de là, j’ai joué quasiment une heure de piano tous les jours jusqu’à mes 16-17 ans. C’est ainsi que j’ai appris la musique ; à composer et à reproduire mes morceaux classiques sur un piano chez moi.

Quel a été le déclic pour tenter l’aventure en solo ?

Depuis une dizaine d’années, je chante au sein du groupe Païaka mais devoir faire des compromis comme dans chaque formation, cela génère des petites frustrations. C’est une histoire hyper classique dans un groupe mais peu de gens l’avouent. Pour ma part, je peux en parler librement car je n’en veux à personne, je n’avais juste pas envie de faire de compromis dans ce projet-là d’où l’idée de partir seul afin de faire mes erreurs et mes propres choix.

(c) Spelim / Déco rino.tsk

(c) Spelim / Déco rino.tsk

Ton projet solo s’inscrit-il dans la continuité musicale de Païaka ?

C’est une très bonne question ! Oui et non car la frustration dont je parlais dans la question précédente a créé des envies chez moi. Païaka étant un groupe de Reggae/Roots ; donc très codé ; je pouvais difficilement faire des choses qui sortaient des clous. Avec Spelim, j’ai voulais créer quelque chose qui m’appartienne à moi.

Spelim est l’anagramme de simple, ce nom renvoie-t-il à ce que tu es dans la vie et/ou ce que tu as envie de véhiculer dans ta musique ?

Les deux mon capitaine ! A vrai dire, je pense que personne n’est simple mais on peut aspirer à l’être et c’est un peu mon délire. Dans ce projet, je suis sincère, je ne cherche pas à jouer un rôle, je présente vraiment qui je suis et c’est pour cela que j’attache de l’importance au fait de m’occuper moi-même de tous les pendants artistiques. Dans mes chansons, je raconte des choses très simples de ma vie mais aussi des choses assez dures ; je parle notamment du décès de mon père et des problématiques que j’ai eues avec mes yeux. Je peux aborder des choses très simples comme les couleurs car j’aime ça mais aussi des choses plus profondes. Je ne cherche donc pas à véhiculer une image dans ce projet qui représente ce que je suis ou ce que j’essaie d’être en tout cas.

Comment qualifierais-tu ton univers ?

Sincère, coloré, chevelu et groovant.

(c) Spelim / Déco rino.tsk

(c) Spelim / Déco rino.tsk

De quoi parle plus en détail ton nouveau titre « Colorz » ?

Cette chanson parle concrètement de couleurs dans le texte, du fait qu’elles se mélangent et que cela donne très souvent des trucs trop cools. Je parle de mélange dans « Colorz » et je suis bien placé pour en parler car c’est quelque chose qui m’a touché depuis que je suis tout petit. Je kiffe le contraste que les couleurs ont entre elles et je trouvais que c’était une belle métaphore pour parler un peu du monde dans lequel on vit à l’heure actuelle.

Le jaune était déjà très présent dans le clip de « Simple », serait-ce la couleur qui te définirait le mieux ?

Quand je me suis mis à la photo, j’ai acheté plusieurs fonds de diverses couleurs, je les ai testés et il s’est avéré que le jaune s’est retrouvé face à moi naturellement car en voyant les images, je me suis dit immédiatement dit que c’était ça que je voulais. Par la suite, j’ai essayé de comprendre un peu pourquoi et je pense que c’est tout simplement parce que cette couleur est solaire et qu’elle donne le smile. En dehors de cela, les gens osent beaucoup plus le jaune maintenant ; ce n’était pas le cas il y a deux ou trois ans et ce côté décalé me plaisait bien aussi. J’espère avoir une musique qui donne le sourire, envie de danser, qui met du baume au cœur et je trouve que le jaune est une très bonne couleur pour représenter ça.  

Comment réagis-tu quand tu entends encore parler de question de couleur de peau en 2021 ?

Je pense être assez tolérant pour comprendre qu’il y a des gens qui ne pensent pas tout à fait la même chose et que ces personnes se posent des questions. Je crois sincèrement que ce sont des problèmes de forme mais pas de fond. On a tous un pote un peu raciste qui dit « lui, je l’aime bien même s’il est noir. C’est un pote, donc, ce n’est pas grave ». Je crois qu’il n’y a pas beaucoup de gens qui sont profondément racistes ou qui ont des problèmes avec la couleur de peau et sinon, on les voit vraiment. Pour moi, tout le reste est ridicule et puéril car il n’y a pas de fond et on s’en rend compte quand on discute deux secondes avec les gens.

(c) Spelim / Déco rino.tsk

(c) Spelim / Déco rino.tsk

Puises-tu majoritairement tes influences musicales dans le Reggae ?

En fait, je n’ai pas trop le choix ; c’est un peu mon histoire (rires). Naturellement, j’essaie de m’en éloigner mais ma culture en ramène toujours un peu dans le ton de ma voix et je pense que c’est ce qui créé un univers musical et artistique un peu différent. Je présente une musique dans laquelle il y a de la Pop, de l’Electro et du Hip Hop et on retrouve effectivement du Reggae dans ma voix et dans mon flow ; tout ceci créé mon truc à moi mais ce n’est pas volontaire. Je suis hyper influencé par ce que peut faire Damon Albarn avec Gorillaz mais aussi par General Elektriks, Jain ; même si c’est plus entouré de Reggae ; Stromae

Sur quelle scène et/ou dans quel festival aimerais-tu présenter ta musique ?

C’est une question très compliquée car je pense que tous les musiciens ont de l’ambition ; moi y compris. Pour te répondre, je pense que j’aimerais créer mon propre festival pour inviter des copains et des gens que je vénère artistiquement et musicalement. Avoir la possibilité de faire ça un jour, ça serait franchement mortel. En ce qui concerne la scène, je dois dire que j’ai récemment découvert le spectacle de rue et honnêtement, je crois que c’est l’un des trucs qui m’éclate le plus. Avec le COVID, j’ai dû développer une version Street Show et je me suis rendu compte que jouer dans la rue permettait d’avoir les gens au plus près en face de soi ; si ça ne leur plait pas, ils te le disent cash, tu peux lire les réactions sur les visages, il y a des échanges de regards, tu peux discuter avec eux…L’immédiateté est trop cool. Le spectacle de rue est une très bonne école.

Quels sont tes prochains projets ?

Je serai en concert au MaMA Festival le 14 octobre et la tournée est en train de se mettre en place. Les concerts en amènent d’autres. Mon EP sortira le 19 novembre et un prochain single en sera extrait. En ce moment, je passe pas mal de temps dans mon studio et j’ai déjà composé trois nouveaux morceaux pour la suite. Sinon, j’ai pour projet de voyager un peu, j’aimerais bien aller notamment à Londres pour voir s’il ne pourrait pas se passer des trucs, retourner en Thaïlande, bouger en Chine…chopper des influences un peu partout.

https://www.facebook.com/SpelimMusic
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