Rencontre avec Cesar Chouraqui au Studio Luna Rossa afin d’en apprendre plus sur son projet musical !

Comment est né ton projet musical en compagnie de The Idem Colony ?

J’ai crée ce projet musical avec un pote d’enfance ; Aghiad Ghanem ; nous avons travaillé avec Sébastien Farran mais ça n’a pas pris tout de suite et nous avons préféré prendre des chemins différents. Aghiad m’a laissé les clés du projet que j’ai continué à tenir en solo avec l’aide de mes deux producteurs. Par la suite, j’ai reformé le groupe avec mon ami Vassili Schneider et des musiciens.

Dirais-tu que tu es venu à la musique sur le tard ou as-tu toujours été intéressé par cela en parallèle au cinéma ?

En fait, je suis venu à la musique avant le cinéma qui est une histoire de famille. Nous regardions tout le temps des films à la maison et je dois avouer que le métier d’acteur n’était pas du tout quelque chose qui me branchait à la base. Inconsciemment, je pense que je me disais que c’était compliqué et je ne me voyais pas passer ma vie à être dans la peau de quelqu’un d’autre. Je me suis mis à la musique à l’âge de 13 ans avec un pote qui est maintenant devenu réalisateur sans savoir jouer d’un instrument ni l’un ni l’autre. Nous chantions en playback sur les disques de Queen.

Aviez-vous votre direction musicale dès le départ ou expérimentez-vous toujours pour la trouver ?

Je crois que la musique que je fais aujourd’hui est celle que je voulais faire au début sans vouloir l’accepter complètement. A 16-17 ans, on a tendance à vouloir se marquer dans un profil et cette époque-là correspond au moment où j’ai découvert Bon Iver et tout cet univers Folk Indé. Comme c’était le truc le plus branché que je pouvais trouver, j’ai voulu faire pareil mais en fait, ce qui m’a toujours intéressé, ce sont des groupes comme Joy Division, Queen, New Order, Arcade Fire…Je crois que je suis revenu à ce que je voulais faire à la base.

Comment décrirais-tu votre univers ?

C’est difficile de se labéliser surtout que nous ne nous mettons pas de barrières. Ce qui est certain, c’est que j’essaie toujours de conserver un fil conducteur afin de ne pas perdre les gens. Dans cet univers, il y a du romantisme et des illusions car je fantasme pas mal.

Tous les morceaux de votre premier EP baptisé « Everything I Hear » ont été mis en images, le visuel fait-il partie intégrante de votre projet musical ?

Oui, c’est important. Comme je suis comédien, le cinéma fait partie intégrante de ma vie et je voulais rallier les deux bouts dans ce projet. En France, j’ai l’impression que les gens ont un peu de mal à comprendre qu’un acteur peut également être musicien, qu’un musicien peut aussi être écrivain et qu’un écrivain peut s’illustrer dans d’autres domaines. Pour ma part, j’avais besoin de trouver une plateforme pour faire comprendre aux gens qui écouteraient le projet que cela pouvait fonctionner d’où le clip de « There’s Fire » pour lequel je suis allé chercher les copains du cinéma pour faire un clip-métrage de science fiction qui demeure quelque chose de très important pour moi. L’univers un peu fantasmagorique de Philip K.Dick me parle. Au-delà de cela, j’avais envie de m’éclater dans ce projet et l’image permet ça.

A quoi faire référence le chiffre de votre dernier titre paru cet été ?

C’est une référence à Jésus qui est mort crucifié à 33 ans. Les grands héros tragiques m’ont toujours passionné. Il incarnait la pureté et en même temps, c’était un homme venu pour prendre tous les péchés de l’humanité qui en a pris plein la gueule. C’est un peu ce dont j’avais envie de parler dans cette chanson.

Justement, de quoi parle « Thirty Three » ?

« Thirty Three » parle d’un mec qui se sent un peu assiégé de tous les côtés par ses démons intérieurs et extérieurs. Dans ce titre, je dis que dans la vie, on va en prendre un peu plein la gueule, on va faire du mal aux autres mais au final, est-ce que cela nous fait vraiment du bien. Il y a plein d’idées dans cette chanson et je me rends compte qu’elles sont difficiles à synthétiser d’autant plus que je ne m’étais jamais posé la question.

T’exprimer en anglais a-t-elle été une évidence ?

Ce sont les fantasmes de jeunesse. J’écoutais plus New Order que Johnny Hallyday. Il s’avère que je suis bilingue et j’ai pu le faire. Se lancer en français dans ce style de musique, je trouve cela très courageux car ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir faire des titres comme The Smiths dans notre langue et je n’avais peut-être pas ce courage-là ; c’était aussi une façon de me protéger un peu. Au-delà de cela, c’était peut-être aussi mon incapacité à m’ouvrir complètement…mais, j’ai commencé à travailler des chansons en français. L’anglais restera toujours la base car je peux le faire et c’est ce qui m’éclate.

Ton écriture est-elle plutôt directe ou imagée ?

Ca dépend vraiment des chansons.

Que peux-tu nous révéler sur votre premier album à paraître prochainement ?

A priori, il sortira avant la fin de l’année mais comme je suis également comédien, nous ne sommes pas à l’abri qu’un tournage tombe et qu’il faille décaler la parution de ce disque. Nous nous posons toujours des questions sur les titres qui figureront sur ce disque et aussi sur ce qui concerne l’image. En tout cas, nous avons l’ambition de défendre cet album en France et à l’étranger en 2022.

Quels sont tes prochains projets ?

Un prochain titre intitulé « Photobooth » sortira prochainement. Un EP arrive avec un nouveau clip. Il se pourrait que des remixes voient le jour. Je travaille avec The Punishment sur une nouvelle chanson. Nous serons en concert le 30 septembre au Supersonic. Nous ferons la première partie d’Electric Pyramid le 22 novembre au Nouveau Casino. D’autres dates pourraient se confirmer d’ici là…