Retrouvailles avec Benoît Dorémus à l’occasion de la sortie d’« On Croit En Moi » !

Ta récente campagne KissKissBankBank a atteint 400%, comment te sens-tu au lendemain de cette très belle réussite ?

Très agréablement surpris par la réponse du public car si je me revois il y a deux mois au moment de lancer la campagne, je ne pensais pas atteindre une somme pareille. Dès le départ, le premier objectif a été atteint en 24 heures, c’était dingue et là, on a atteint quatre fois la somme fixée initialement. Beaucoup de joie et de fierté d’avoir des gens qui me suivent depuis si longtemps et qui comprennent ce que c’est d’être un artiste indépendant en 2021.

Qu’aimerais-tu dire à tes contributeurs ?

Ca tient en deux mots : merci beaucoup ! Je suis touché. Je me sens gâté. Ca a été très agréable de vivre cela avec eux pendant un mois et demi. J’étais un peu discret sur les réseaux sociaux car je n’avais pas grand-chose à annoncer mais là, il y avait un vrai objectif commun et ça m’a poussé à m’amuser aussi avec Instagram, j’ai fait des Facebook Lives ; choses que je ne faisais pas avant ; et j’ai vu que ça leur faisait plaisir. Merci de m’avoir poussé à faire ça !

« On Croit En Moi » était-il prévu ou ce titre est-il né pendant cette campagne ?

Il était déjà écrit et je me suis rendu compte quelques semaines avant la campagne qu’il était chouette pour l’accompagner. Dans tous mes albums, j’aime raconter mon parcours sur une ou deux chansons car j’aime bien les mises en abyme et les envers du décor ; j’apprécie cela chez les autres artistes.

As-tu vécu des moments de doute ou de remise en questions notamment à cause de la pandémie qui a très fortement impacté le monde artistique ?

Oui, il y a eu beaucoup de doute. Le fait de me lancer dans ce nouvel album a été le fruit de beaucoup de réflexion et d’hésitations. Déjà avant la pandémie, j’avais du mal à trouver des partenaires classiques d’accompagnement musical ; maison de disque, éditeur… ; j’étais un petit seul et il m’a fallu du temps pour me dire que j’allais refaire appel au public car ce n’est pas une démarche automatique. Ce n’est pas si simple d’inclure le public dans des considérations financières.

Durant les un mois et demi de ta campagne, tu as fait des lives, y as-tu présenté des nouvelles chansons ?

J’ai chanté « On Croit En Moi » mais je n’ai pas présenté d’autres nouvelles chansons qui seront sur l’album à venir. Certaines ne se prêtent pas du tout à l’exercice guitare-voix face à son téléphone alors que d’autres auraient pu s’y prêter mais là, c’est moi qui n'étais pas prêt encore à lâcher mes bébés. Comme ces nouvelles sont toutes neuves, je n’avais pas envie de les dévoiler en Facebook Live avec un son qui n’est pas terrible. J’ai donc préféré jouer mes chansons plus anciennes que me demandaient les gens ainsi que deux covers ; « On S’Aimait » d’Alain Souchon que j’adore et « Si Bien Du Mal » d’Hervé qui est une chanson véritablement efficace à tous points de vue.

Le clip d’« On Croit En Moi » a été réalisé par Alice et Marc de KIZ, comment vous êtes-vous rencontrés ?

J’ai rencontré Alice et Marc en 2014 lors des Rencontres d’Astaffort qui sont organisées par Francis Cabrel. Nous avions bien sympathisé lors de cette première rencontre et par la suite, nous nous sommes croisés avec beaucoup de plaisir.

Allez-vous collaboré ensemble que visuellement ou aussi musicalement ?

Les deux. C’est la pandémie qui a accéléré cette collaboration car je me suis mis à solliciter Marc qui est très fort techniquement pour faire de la musique par ordinateur. Il y a un an, il est venu me donner des leçons de MAO et nous avons composé des musiques ensemble. Nous nous sommes rendu compte que nous nous entendions bien et que nous aimions bien faire de la musique ensemble. Beaucoup de boulot et aussi de la rigolade, c’est tout ce que j’aime. Les mois ont passé et Marc m’a dit qu’il aimerait bien faire un essai sur l’une de mes chansons, il l’a fait et ça m’a beaucoup plu. Le cheminement s’est fait ainsi et après, il a intégré Alice qui est aussi coréalisatrice du futur album. Ils se connaissent par cœur et ils se complètent tous les deux très bien ; je bénéficie de leur complicité, c’est un bon mélange. En ce qui concerne les images, comme Alice et Marc font leurs clips tous seuls et qu’ils sont super forts, je me suis dit quitte à ce que l’on bosse ensemble, je leur ai demandé de m’aider à faire toutes ces petites vidéos pour alimenter la campagne.

Tu n’as pas attendu 2021 pour revenir avec du neuf…Peux-tu nous parler de tes deux titres présentés l’année dernière ?

Il y a onze ans, j’ai sorti une chanson qui s’appelait « Ne Pas Lire Avant 2020 » ; c’était une lettre que je m’écrivais à moi-même dans le futur et forcément quand nous sommes arrivés en 2020, je ne pouvais que me répondre en chanson. J’ai reçu la lettre du Benoît de 2010 et je lui ai répondu en lui disant que l’on se reverrait en 2100. C’était pour m’amuser. Dans les livres et dans les films, j’adore les voyages dans le temps et j’essaie d’en faire aussi en chanson. Ce sont un peu des retours vers le futur qui permettent de tomber face à face avec un soi plus vieux ou plus jeune. J’ai donc sorti « Ne Pas Lire Avant 2100 » début 2020 et après, notre « ami » le confinement est arrivé…Je discutais avec un copain et je lui ai dit tu te rends compte comment le monde a changé depuis mardi car tout s’était passé en quelques jours ; cela m’a inspiré une chanson et comme je l’aimais bien, j’ai décidé de la mettre en streaming.

Que peux-tu nous révéler sur ton prochain album à paraître en 2022…En jeune quarantenaire, dirais tu que c’est l’album de la maturité (rires) ?

Mais bien sûr, évidemment mais les trois premiers étaient déjà très très matures ! Je vais donc travailler avec Marc Parodi et Alice Chiaverini alias KIZ sur cet album. Comme le KissKissBankBank a bien marché, je vais pouvoir enregistrer quatorze titres et j’en suis très content. Comme je sors un album tous les cinq ans, c’est très long, j’avais envie de me faire plaisir en mettant le plus possible de mes bébés sur ce disque. Pour la première fois de ma jeune carrière, je vais faire de vinyles et j’en suis très heureux aussi car c’est un objet que j’aime bien et qui me ramène à l’enfance. Cet album sortira en février 2022 chez un distributeur indépendant qui s’appelle L’Autre Distribution. Nous avons commencé à l’enregistrer et la grosse dernière ligne droite sera septembre. Il y aura de la guitare et des sonorités un peu plus modernes car c’est ce que je recherche chez Alice et Marc.

Comment as-tu vécu cette entrée dans une nouvelle décennie sans possibilité de réellement la fêter comme il se devait ?

J’ai eu mes 40 ans juste après le premier déconfinement mais pour être honnête, ça m’a plutôt soulagé de ne pas avoir à les fêter car je ne suis pas spécialement un gros fêtard et quelque part, je me sentais un peu obligé de faire une fête pour mes 40 ans. Ça me stresse de solliciter les gens autour de moi. Comme il y avait un peu l’excuse de la pandémie, il fallait faire très gaffe d’autant que je voyais ma maman peu de temps après. Du coup, je ne l’ai pas fêté plus que ça et ça ne m’a pas dérangé.

Si je te dis espace, que me réponds-tu ?

Je vois où tu veux m’emmener ! Je te réponds Thomas Pesquet qui a tweeté depuis l’ISS qu’il écoutait l’une de mes chansons qui s’appelle « Rien A Te Mettre » et il a même mis des petites émoticônes de pantalon et de robe et ça m’a bouleversé. C’est l’un des plus chouettes trucs inattendus qui me soit arrivé de toute ma vie. J’ai pris cela comme un cadeau tombé du ciel ; c’est le cas de le dire. Je suis amateur d’astronomie, des étoiles, de physique, du bing bang, des planètes, de la vitesse de la lumière et je suis très admirateur de Thomas Pesquet qui est un véritable cosmonaute pour de vrai, il mène une vie incroyable.