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Rencontre avec Olivier Rocabois à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de son excellent premier album !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Alain Bibal

(c) Alain Bibal

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis né en 1974 dans le sud de la Bretagne, je joue de la guitare, instrument que j’ai commencé à l’âge de 16 ans environ. En autodidacte, comme beaucoup de gars de ma génération. Je joue aussi du piano, je chante, compose et écris mes textes. Comme initialement, mon projet musical était une auto-production, cela induit d’autres casquettes telles qu’arrangeur, producteur, éditeur, postier, DRH, tourneur, juriste du dimanche etc..Tu dois savoir tout faire et en même temps, savoir déléguer car t’es pas compétent ! Je trouve cela un peu ronflant de te le présenter ainsi car ce ne sont évidemment pas mes vraies fonctions même si de facto, je suis un peu tout ça et j’apprends beaucoup. Mon grand plaisir dans la vie, en dehors de la sphère privée même si tout ceci s’interpénètre : c’est la composition. Et toute la logistique de fabrication d’un album de A à Z t’éloigne du volcan créatif, ça te coupe, tu peux t’assécher car ton cerveau est saturé comme un disque dur !

Pourquoi « Olivier Rocabois Goes Too Far » a-t-il pris autant de temps pour voir le jour ?

Pourquoi ? Parce que je suis trop complexé. Le syndrome de l’imposteur est quelque chose d’assez répandu chez nous, les artisans. Le processus a été long car il a fallu que je me sente bien avec moi-même et avec Rocabois qui est mon nom de naissance car pendant des années, j’ai sorti de la musique sous des pseudonymes ; notamment avec mon ancien groupe All If. Pour qu’« Olivier Rocabois Goes Too Far » voie le jour, il a fallu enjamber des questions de nom et des questions d’estime de soi avant de se sentir assez costaud pour le faire. 

Quel a été le déclic pour réaliser ce premier album ?

Il y a deux ans, en juin 2019, j’ai sorti un premier 45 tours. Ce double single sous mon nom était un peu comme un manifeste. Symboliquement, ça m’a désinhibé, décoincé ; j’ai eu un petit peu de presse et comme les retours étaient assez encourageants, six mois plus tard ; aux alentours de Noël ; j’ai lancé un crowdfunding. De fil en aiguille, j’ai booké le studio et nous avons commencé à enregistrer l’album en février 2020 juste avant le COVID.

(c) Alain Bibal

(c) Alain Bibal

Peux-tu expliciter son titre ?

Il y a deux explications principales ! La première étant une référence à Paul McCartney qui, selon la légende, avait envisagé de publier un album solo qui se serait appelé « Paul McCartney Goes Too Far » et le sortir en 1965/1966 quand il a commencé à bidouiller et à faire des choses plus expérimentales. La seule idée qu’il aurait pu sortir ce disque en plein milieu de la folie des Beatles, je trouve ça très fort et très romanesque, d’autant plus que Lennon l’avait encouragé à faire ça. Parmi les fans, le nom circulait et d’ailleurs, qu’est-ce qu’il y aurait eu sur ce disque…Le titre de mon album est donc une référence directe à Paul et au Londres du milieu des années 60, époque que l’on peut voir comme une sorte d’âge d’or de la musique Pop. On the other hand, le motif numéro 2 est plus profond, plus personnel car le but n’était pas de singer Paul et il y avait une cohérence avec le personnage social que je me suis construit ou ce que je suis. J’ai toujours rêvé d’être ou même été parfois un peu la star de ma famille, de l’école, de mon immeuble, de mon quartier…un peu comme un roitelet (rires). Chez moi, il y a cette ambivalence ; comme chez tout le monde mais ce sont des questions de degré. Going too far, que ce soit en amour, en amitié, dans la musique…dans plein de circonstances, j’ai souvent dépassé les limites communément acceptées par tous. Moins maintenant. J’ai 46 balais, évidemment, je me suis assagi !

Musicalement, ce disque est-il un hommage à tes artistes de référence ?

Je suis allé puiser à des sources connues de tous mais j’ai cherché à personnaliser cela en y apportant un petit twist afin de rendre la chose plus singulière. Nous en parlions dans la question précédente, McCartney est une référence pour moi à plein de niveaux. J’aime beaucoup son travail et ce qu’il représente. Mais je suis une éponge depuis l’adolescence et me suis inspiré de nombreux autres artistes : David Bowie, les Monty Python, Brian Wilson, les Kinks, Neil Hannon, Jarvis Cocker, Damon Albarn

Quelles thématiques retrouve-t-on sur ton disque ?

Je dirais que la recherche de la paix intérieure revient souvent dans mes paroles. L’une de mes amies proches a décortiqué un petit peu les lyrics et elle m’a fait remarquer qu’ils y avaient des idées récurrentes qui traversaient cet album. Les thématiques de ce disque sont universelles ; il y a notamment la peur de mourir, celle de ne pas être aimé ou de ne pas être à la hauteur des attentes de ceux que nous aimons…Des trucs hyper classiques en somme ! Il s’agit de les mettre en musique, si possible avec brio, avec panache. La peur de décevoir est en fil rouge sur ce disque.

(c) Alain Bibal

(c) Alain Bibal

Comment est né ton duo avec John Howard ?

J’ai découvert la musique de John il y a quelques années grâce à un ami commun. Il faut savoir que John est né au début des années 50 dans le nord de l’Angleterre (Lancashire) et qu’il a commencé sa carrière au début des 70s. Il était contemporain d’Elton John et de David Bowie. Il s’inscrit d’ailleurs un peu à la confluence de ces mecs et c’est ce qui m’a plu au début. Maintenant que je connais bien sa discographie, je sais qu’elle n’est pas constituée que de ça. Ces dernières années, il est arrivé à composer des choses plus minérales, plus resserrées, plus concises qui me parlent beaucoup et peut-être qu’à terme, moi aussi, je ferais des morceaux en piano-voix avec beaucoup d’écho et de réverbe. En ce qui concerne le duo sur « Tonight I Need », je lui ai proposé il y a deux ans. Au départ, cette chanson n’était pas pensée comme un duo mais j’avais envie d’associer John à ce projet. Je lui ai envoyé la chanson maquettée pour qu’il l’écoute et lui propose de chanter. Une heure après, il m’a répondu  « I’d be honoured to ». Il y avait comme une double approbation symbolique de cet Anglais de 65 balais qui lui-même vient de cette école hyper féconde de songwriters anglais où l’on retrouvait  Lennon & McCartney, Bowie, Elton John, Marc Bolan dans ses premiers morceaux plus acoustiques, Ray Davies (le boss!)…Dans un second temps, à la faveur d’un échange régulier avec lui, dans une sorte de ping-pong musical et humain ; nous nous sommes rendu compte que nous nous entendions vachement bien et que nous avions des goûts en commun. John Howard a été content et fier de chanter avec moi qui suis Français et qui ne m’exprime pas dans la langue de mon pays ; même si j’aime cette langue et que je l’utiliserai très certainement plus tard pour écrire un bouquin ou des poèmes et des nouvelles.

Comment qualifierais-tu ton univers ?

Doux, humide, incandescent, irradiant/iridescent, subtilement psychédélique!

Maintenant que ton premier album est sorti, travailles-tu déjà sur le second ?

Actuellement, je termine la promo de cet album et depuis quelques semaines, j’avais quelques difficultés à finir de nouvelles choses mais récemment, j’ai réussi à terminer une petite pierre précieuse qui me remet sur les rails pour la suite.

(c) Alain Bibal

(c) Alain Bibal

Quel titre présent sur « Olivier Rocabois Goes Too Far » te définirait le mieux ?

Tes questions sont hyper subtiles car il y a encore une nuance ! Tu ne veux pas que je te dise quel est mon titre favori…Tu veux que je sois honnête ou vraiment mégalo ? (rires). Je vais te répondre « My Wounds Started Healing » qui est long de près de sept minutes. Il y a une mise en abyme dans ce titre et l’album se termine dessus. Les blessures de l’enfance, celles liées à l’amour-propre, les aléas de la vie, tout cicatrise dans ce morceau où il y a un véritable foisonnement d’un point de vue musical. Pour rigoler entre nous, durant l’enregistrement, nous l’avions appelé le péplum ! 

Le live est-il la prochaine étape pour toi ?

Oui, comme tu le sais, ça redémarre et nous sommes tous hyper contents. Il y a un gros embouteillage à prévoir mais des dates commencent à se programmer ; une dizaine pour le moment. Des showcases sont prévus cet été en Bretagne notamment à Rennes, Vannes, Auray où j’ai grandi… Des concerts sont prévus à la rentrée avec le groupe et quelques guests, notamment à Paris. La prochaine étape pour moi serait de trouver un tourneur.

Vous pouvez retrouver ici-même les dates des prochains concerts d'Olivier Rocabois ainsi que sur ses différents réseaux :

14 JUILLET - BORDEAUX, Les Vivres de l'Art (solo) + Plaisir de France & Guillaume Fédou 17 JUILLET - PARIS, Secret Garden Show / Life Is A Minestrone (duo) 23 JUILLET- RENNES, Le MeM (solo) 24 JUILLET - VANNES, Librairie Cheminant (solo) 26 JUILLET - AURAY, Bazoom BD-Musique (solo) 7 SEPTEMBRE - PARIS, L'International (full band) 7 OCTOBRE - LESQUIN, Centre Culturel (duo) + Brisa Roché & Fred Fortuny 21 OCTOBRE - PARIS, Walrus (duo) 16 DÉCEMBRE - Paris, La Dame de Canton (full band) + Pollyanna

Rencontre avec Olivier Rocabois à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de son excellent premier album !
https://www.facebook.com/ALLIFMUSIC
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