Retrouvailles avec Amaury Vassili à l’Idol Hôtel pour la sortie de « Crescendo » !
Peux-tu nous dire si le titre de ton nouvel album a un rapport avec la façon dont il a été construit ?
Un petit peu ; je n’y avais pas forcément pensé de cette manière-là mais maintenant que tu me le dis, c’est vrai. Quand il y a des chansons que j’aime par-dessus tout et que je sais qu’elles peuvent s’adapter à ma voix, j’ai pour habitude de les noter dans un petit calepin. Le travail sur ce disque a commencé tranquillement par cette liste de chansons dans mon coin pour arriver finalement sur une « explosion » de travail et de musique et en cela, on peut parler de crescendo.
Quelle a été ta volonté première avec « Crescendo » ?
Je voulais revenir à mes premières amours avec ce disque qui est un véritable retour aux sources. Cet album est presque un album de duos avec un orchestre symphonique ; c’est un peu comme cela que je l’ai vu. Il y a la puissance organique des cordes, des vents et de tous les instruments qui sont présents et la puissance de ma voix qui vient se poser et rebondir sur ces arrangements. Ce disque est très majoritairement constitué de reprises et il était important pour moi de respecter les partitions originales.
Tu partages plusieurs duos sur cet opus dont un avec Chimène Badi, peux-tu nous dire comment est née cette collaboration ?
J’ai rencontré Chimène à plusieurs reprises tout au long de ma carrière et elle était même venue chanter à mon premier Olympia. Il y avait donc déjà un lien qui existait avec Chimène et j’ai voulu pousser le trait un peu plus loin en partageant une chanson avec elle sur mon album. Je trouve que nos deux voix coïncident bien. Je savais déjà quelle chanson j’allais lui proposer et d’ailleurs, à aucun moment il y a eu une hésitation sur les duos chantés sur ce disque. Chimène ayant un emploi du temps chargé, j’ai eu un peu peur mais dès qu’elle a entendu la chanson, elle a accepté et elle m’a même dit que c’était un sacré challenge vocal. On sentait qu’elle avait envie d’aller chercher ces notes super aigües que nous sommes obligés d’atteindre tous les deux dans cette chanson.
Comment expliquerais-tu qu’il y ait plus de duos sur « Crescendo » par rapport à tes précédents disques ? Peux-tu nous en dire plus sur cette envie de partage avec d’autres artistes ?
Cette envie est venue du fait que je regrette de ne pas avoir pu enregistrer plus de duos sur mes précédents albums mais à vrai dire, ce n’est pas toujours évident de faire coïncider les emplois du temps. En dehors de cela, auparavant, je n’avais pas la main sur la production de mes albums ni sur les demandes d’autorisations auprès des artistes et de leurs labels. Parfois, ma maison de disques faisait dans l’intérêt de l’album mais ce n’était pas forcément toujours ma volonté première et si ça avait été moi, je pense que j’aurais contacté Chimène plus tôt pour faire un duo. Pour « Crescendo », j’ai eu la charge de créer cet album de a à z et cela m’a permis d’être libre et de ne pas avoir d’obstacles hormis le délai pour l’enregistrer qui a été mon seul impératif.
« Crescendo » possède-t-il un concept ? Il me semble que plusieurs titres sont en lien avec le cinéma…
Effectivement, il y a plusieurs titres qui sont en lien avec le cinéma mais nous ne l’avons pas fait sur l’idée d’un album « Amaury Reprend Les Plus Grands Titres Du Cinéma » ; on le fera peut-être ultérieurement…On se garde des choses (rires). Pour « Crescendo », tout a été une question d’affect. Sur les bandes originales de films, on retrouve souvent des sons symphoniques et orchestraux qui sont extraordinaires et j’adore ça. Quand on regarde un péplum, le son emplit la pièce et « Gladiator » en est le plus bel exemple. Nous avons tous entendu la musique de ce film et nous la connaissons tous. La scène où Russell Crowe caresse les blés est mythique pour moi tout comme cette chanson « Now We Are Free ». J’ai découvert qu’il y avait une version Italienne qui s’intitule « Nelle Tue Mani » qui a été interprétée par Andrea Bocelli. Quand je l’ai entendue pour la première fois, j’ai trouvé ça magique et j’ai tout de suite demandé à Dominique Spagnolo qui a arrangé « Crescendo » et qui est un très grand spécialiste de la musique classique et de la musique en général qu’il essaie d’apporter ce côté Hollywoodien.
Pour rester dans la thématique du cinéma qui semble être l’une de tes passions ; te verrais-tu évoluer devant la caméra en tant qu’acteur ?
C’est une sacrée question ! L’instinct dirait oui mais le cerveau qui prend du recul et qui réfléchit beaucoup à ça dirait que c’est un tout autre métier. Je pense avoir enfin trouvé la maîtrise totale de ma voix et de la façon dont je veux l’utiliser et du coup, le jeu d’acteur est une chose qui fait très peur car cela remet tout en question. On peut avoir du talent pour une chose mais on n’a aucune certitude d’en avoir pour d’autres même si par la simple logique, ça peut être une évolution possible. Si j’y arrive, je pense que j’aimerais réussir en jouant dans un film au cinéma mais ça pourrait être aussi dans une série ou une sitcom…Je ne me mets pas de barrières mais pour le moment, je suis encore très focus sur la chanson et les métiers qui tournent autour comme la production d’artistes.
Est-ce une évolution que tu envisages à l’avenir ?
Ayant réussi le challenge de faire un album symphonique en un mois et demi, je me dis clairement que je suis capable de réaliser des albums pour d’autres artistes. J’aimerais beaucoup m’orienter sur dans ce domaine-là. Cela fait douze ans que je fais ce métier, j’ai énormément regardé les gens qui travaillent autour de moi et j’ai beaucoup appris d’eux. Fort de cette expérience, je me sens capable de prendre à bras le corps des projets qui peuvent concerner d’autres artistes.
Quel serait le fil rouge de ton nouveau disque ?
L’orchestre. Je voulais que ce disque résonne de manière intemporelle. Quand j’ai réécouté la version originale de « Vivo Per Lei » que j’adore, j’ai trouvé que l’on y sent une époque ; les sons sont très années 90 notamment les synthés ; et avec « Crescendo », mon souhait a été de retirer cette notion de temps et cela a été rendu possible grâce à l’orchestre symphonique.
Peux-tu nous parler des deux chansons originales qui figurent sur « Crescendo » ?
« Nord » que j’interprète en duo avec Davide Esposito a été un heureux hasard. J’étais en train de préparer la chanson « Crescendo » et je l’ai appelé pour lui demander un texte en italien. Comme je suis vraiment amoureux de ses mélodies et de tout ce qu’il compose, je lui ai dit qu’il pouvait également m’envoyer d’autres chansons s’ils les trouvaient assez lyriques. J’ai retrouvé « Nord » dans mes mails ; 2012, quand même, ça remonte ; c’était une chanson que nous avions enregistré en duo pour son propre album mais il n’est jamais sorti. En réécoutant cette chanson, je suis de nouveau tombé sous son charme. Nous avons réarrangé « Nord » de manière symphonique car à l’origine, elle était plus Pop. Ça fait une petite respiration dans mon album car c’est une chanson un peu légère malgré tout. Pour moi, ça a été un moyen de faire revenir Davide sur l’un de mes projets et pour un retour aux sources, je trouvais cela essentiel. En ce qui concerne la chanson « Crescendo », je l’ai composée avec mon ami François Chapirot en Normandie. A la base, j’avais composé la mélodie de cette chanson pour mon précédent album mais elle était trop Lyrique-Pop et elle ne rentrait pas forcément dans le cadre de l’album d’avant. Nous l’avons retravaillée avec Dominique et en ce qui concerne le texte, j’ai demandé à Davide qu’il écrive sur la paternité car je vais être papa dans peu de temps. Cette chanson parle du souhait de voir grandir son enfant et de l’accompagner dans les étapes de sa vie.
Est-ce que le fait de devenir père t’inspire dans la composition ?
En tout cas, ça m’inspire dans le fait de vouloir développer ma musique, mes sociétés, ma vie personnelle en règle générale ; ça donne une perspective plus claire de ce que sera l’avenir tout en laissant des zones de flou que seuls les parents peuvent éclaircir avec leurs choix de vie. Dans ma musique, ça m’inspire un petit peu mais je pense que ça m’inspirera encore plus après. Je pense qu’il y a quelque chose d’égoïste dans une carrière solo, on prend plaisir à être sur scène, on a envie de donner à son public mais quel plaisir c’est de recevoir aussi mais à l’avenir, mes albums, mes concerts, le pourquoi je continuerai, ça sera pour que je puisse apporter tout ce dont j’ai envie à mon enfant mais sûrement comme tous les parents.
Peux-tu nous en dire plus sur « You’ll Never Walk Alone » qui clôt ton album ?
Je suis un grand fana de foot et j’ai découvert cette chanson en regardant la Ligue des Champions. L’équipe de Liverpool était sur le terrain et tout le stade chantait ce titre. Ça m’a marqué et je pense que tous les fans de foot ont déjà eu des frissons en voyant ces images-là. J’ai eu envie de reprendre cette chanson car je trouvais ça très original et en même, très adapté au registre parce que telle qu’ils la chantent, nous sommes dans quelque chose de lyrique, de vocal et de puissant et cela correspondait totalement à toutes les autres chansons de « Crescendo ».
Sur le même principe des Trois Ténors, avec qui te verrais-tu partager l’affiche ?
J’ai lu récemment qu’Andrea Bocelli était un peu considéré comme le quatrième ténor de l’origine. Je pense que s’il y avait quelque chose à faire, ce serait avec lui car c’est la plus grande star de ce crossover d’univers musicaux qui a été initié par Luciano Pavarotti. Avec des chansons comme « Con Te Partiro » et « Vivo Per Lei », Andrea Bocelli s’est imposé à travers le monde entier comme la figure de proue de la musique classique populaire. J’ai eu la chance de voyager beaucoup et de rencontrer des ténors du monde entier et je dois dire qu’il y a tellement de magnifiques voix ailleurs que je ne pense pas qu’un autre chanteur pourrait faire la bascule…ce qui serait parfait, ça serait un Italien, un Français et un Anglais. Je pourrais citer notamment Paul Potts…Ca pourrait être un trio populaire, international et d’âges différents.
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