Rencontre avec Pierre et Kevin de Balm à l’Idol Hôtel à l’occasion de la sortie de « Basement Tales » !
Pouvez-vous présenter Balm à nos lecteurs et nous dire qui fait quoi au sein du groupe ?
Pierre : Balm est un groupe qui a 3 ans maintenant et qui vient de la région parisienne ; de Rueil-Malmaison exactement. Nous sommes quatre musiciens ; Valentin Ramos est chanteur et guitariste, Martin Commandeur est bassiste, Kevin Vergobbi ; ici présent ; est claviériste et chanteur et moi-même Pierre Meurisse, je suis à la batterie et aux percussions.
Comment est né Balm ?
Kevin : Pierre et moi faisons de la musique ensemble depuis quinze ans à peu près et nous avons eu plusieurs projets musicaux. Les âges avançant, nos anciens compagnons de route se sont un peu rangés dans la vie ; certains ont eu des kids, d’autres sont devenus avocats et ils n’avaient plus trop le temps de faire de la musique alors que nous, nous avions toujours l’envie de continuer à fond. Nous n’avons jamais perdu cette envie de jouer et de créer. Du coup, nous nous sommes rapprochés de deux autres musiciens un peu plus jeunes ; Valentin et Martin ; avec qui nous avions de très grandes affinités musicales. Nous savions que musicalement, nous parlions le même langage. Assez naturellement, nous avons commencé à trois puis à quatre et nous avons crée le groupe qui est assez récent.
P : Même si nous avions déjà fait de la musique tous les deux, Balm n’est pas le projet de Pierre et Kevin qui sont allés chercher des musiciens, l’opportunité s’est présentée en rencontrant Valentin et Martin ; l’un étant le frère d’une copine et l’autre étant un copain de mon frère ; et nous avons vraiment créé un groupe à quatre.
Votre nouvel EP « Basement Tales » est-il dans la continuité de « She » ?
K : Il est totalement dans la continuité de « She ». Nous avons mis pas mal de temps à trouver le son que nous voulions pour notre premier EP, ce n’était pas pour changer de manière trop radicale six mois après. Nous avons donc gardé les bonnes bases que nous avions pour « Basement Tales » qui a été un disque un peu plus instinctif.
P : Nous nous sommes servis du premier EP pour être beaucoup plus efficaces sur le deuxième. Fréquemment, nous avons eu parmi les retours sur le premier EP qu’il y avait une patte Balm en termes d’énergie, d’humeur, qu’une mélancolie ressortait un peu des morceaux et je crois qu’on la ressent toujours sur ce second EP.
K : Nous avons conservé le petit grain de folie que nous pouvons avoir sur certains titres un peu plus faciles car nous sommes des êtres joviaux et cela se voit dans notre communication sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, nous aimons la musique qui a du sens et qui raconte de belles choses et nous avons conservé cela également.
Aviez-vous dès le début du projet votre direction musicale ?
K : Balm a 3 ans mais cela ne fait qu’un an que le groupe existe « vraiment » car durant un et demi, nous avons cherché notre style et nous avons composé des premiers titres.
P : La direction musicale est beaucoup venue de nos références musicales communes et c’est ce qui a fait que nous avons parlé musique tous les quatre et que l’on s’est dit go. Nous avons les mêmes goûts et même si nous nous sommes fait découvrir des choses, nous avons un socle commun. Quand nous avons pris nos instruments pour improviser, rapidement, nous sommes allés aux mêmes endroits. La symbiose est bien passée et nous nous sommes suivis très naturellement car nous avions les mêmes réflexes. Nous avons parlé de Rock Alternatif qui veut tout et rien dire et qui est la musique que nous aimons de manière générale et ça a été hyper instinctif à vrai dire. Nous avons été tout de suite hyper contents de là où les autres nous amenaient.
Était-ce une évidence de vous exprimer en anglais ?
K : Oui, ça a été une grosse évidence. J’ai toujours imaginé la musicalité d’une langue associée à une musique ; quand tu écoutes de la Bossa Nova, tu ne t’attends à entendre un mec qui chante en chinois ; et le Rock, c’est Anglais. Nous n’avons la prétention de dire que nous avons une plume extraordinaire comme peuvent avoir certains groupes de la scène Française pour nous exprimer dans notre langue. Si demain, nous avons un groupe de Pop, peut-être que nous réfléchirons au fait de chanter en français. J’ai un projet solo en parallèle à Balm et pour la première fois, j’ai écrit un titre en français parce qu’il m’est venu naturellement comme cela ; la musique m’évoquait quelque chose en français.
Quelles thématiques retrouve-t-on sur « Basement Tales » ?
K : La thématique du conte est le fil rouge de cet EP d’où son titre. « The Leaf » est un peu le pendant de « Frayer » présent sur notre premier EP ; ce titre parle de l’urgence climatique et du fait que toute ressource n’est pas éternelle. « Pair Of Glasses » est une réflexion un peu plus « adolescente », c’est une sorte de figuration du fait que pour comprendre son voisin, ce serait juste magnifique de lui emprunter ses lunettes afin de voir le monde à travers ses yeux. « Dummy » parle de notre rapport aux choses matérielles. Dans cette chanson, le personnage se rend compte qu’il est de plus en plus possédé par les choses qu’il détient ; quitte à la fin à devenir son propre pantin ; clin d’œil à Pinocchio. « Neverland » ; c’est le pays imaginaire et Peter Pan ; ce morceau parle d’une personne qui se retrouve à un endroit et qui se demande durant toute la chanson si elle y est vraiment où si elle est ailleurs.
P : Ce sont des thématiques très contemporaines mais nous aimions bien l’idée du conte qui permet d’avoir une approche assez douce presque enfantine pour parler de sujets quand même sérieux et de notre époque.
Pouvez-vous nous parler du clip de « Pair Of Glasses » qui en est le premier extrait ?
P : L’idée globale du morceau est de changer de point de vue. Nous nous étions dit qu’il fallait que nous puissions associer plusieurs décors différents ; nous voulions de la mer et de la campagne et si possible, un peu de forêt et un peu de ville. Rapidement, nous avons opté pour la Normandie qui nous permettait d’avoir les quatre ; d’autant plus que nous avions des facilités pour aller là-bas car j’y ai de la famille et nous avons été accueillis par l’un de mes cousins. Comme dans notre entourage, nous connaissons pas mal de vidéastes et réalisateurs qui auraient bien voulu faire des choses avec nous, nous avons proposé à Paul Callet de travailler avec nous sur le clip de « Pair Of Glasses ». Nous avons écrit un scénar ensemble sur cette illustration de différence de point de vue. Nous nous sommes dit que nous allions jouer sur les paysages ; notamment avec une falaise qui nous permettait d’être en haut et en bas ; mais aussi sur les couleurs avec cette paire de lunettes qui permet de changer de perception entre les moments où on la met et ceux où on l’enlève. Ce personnage qui se balade dans tout cet univers connait une évolution sur lui-même grâce au fait qu’il ait changer de point de vue.
Maintenant que vous avez deux EPS à votre actif, allez-vous commencer à penser à un premier album ?
P et K : C’est le sujet du moment !
P : C’est en discussion, nous n’avons pas encore décidé. Le format EP est sympa, il permet de sortir des choses régulièrement. Le format album est génial, c’est quand même comme cela qu’on nous a appris la musique. Nous avons toujours pris un album de dix ou douze titres comme une histoire qui nous était envoyée et nous nous sommes toujours dit que la création artistique derrière devait être géniale. Nous avons hyper envie de prendre du temps pour faire un album mais nous sommes conscients que la scène musicale est en train de changer ; les gens attendent de l’instantanéité et du régulier.
K : Au-delà de cela, la notion moderne de l’album aujourd’hui n’est plus sur un format de treize titres. Globalement, notre composition est relativement généreuse, nous ne faisons pas des morceaux de 2 minutes 30 ; Radiohead a fait un très bel album de huit morceaux « The King Of Limbs » ; nous pourrions très bien faire un album de huit titres, ce qui représente au final ce que nous avons produit en un an. Nous sommes capables de le faire…Ce qui est certain, c’est que nous ne reviendrons pas avec un EP de quatre titres ; le prochain disque sera un format plus long.
Que mettriez-vous en avant chez chacun des membres du groupe ?
P : Le côté émerveillé et positif de Valentin, il fait sourire tout le monde en un quart de seconde et ça fait du bien la bonne humeur.
K : Son énergie très positive est importante en termes d’équilibre pour le groupe. Nous avons trente piges et nous trouvons ça très cool que Valentin ait réussi à garder son regard d’enfant sur les choses. Je dirais également qu’il a un côté comédien, il est très drôle.
P : Martin est le dernier à être arrivé dans le groupe mais j’aurais envie d’employer le terme patron pour le désigner. Il a appris à jouer de la basse pour nous. C’est un très bon musicien de base qui a énormément de bonnes idées au niveau de la composition, de la création et de la structuration des morceaux. Martin fait des études pour travailler le son et techniquement, il commence à avoir un bagage assez solide.
K : Martin est très doux, c’est une force tranquille, il ne s’énerve jamais, il a un côté très pilier et en même temps, il est imperturbable.
P : Je dirais que Kevin est méticuleux, il a le souci du détail, c’est celui qui a la plus grosse formation musicale au sein du groupe, il a des idées, des concepts et quand nous travaillons sur les arrangements, il sait quels fils il faut tirer et c’est pour cela que c’est un bonheur de travailler avec lui.
K : Je pense que si Pierre n’était présent dans Balm, nous ferions une musique beaucoup plus tranquille et plus Folk. Il y a quelque chose de très brut dans sa façon de composer et de jouer de la batterie. Il est très efficace et il ne perd pas dans quinze-mille arrangements. Pierre, c’est la caution Rock du groupe.
Qui retrouve-t-on dans vos références musicales ?
P : S’il devait y en avoir qu’une seule, ce serait Radiohead.
K : Radiohead en Top 1, Phoenix, Jungle, Tame Impala.
P : The Strokes, Arcade Fire.
Votre premier disque est sorti en pleine pandémie, avez-vous déjà pu jouer vos morceaux sur scène et le faire à l’étranger serait-ce la prochaine étape ?
K : Il y a un an et demi juste avant le COVID, nous avions commencé à faire toute une série de concerts qui fonctionnaient bien mais nous avons été stoppés par la pandémie.
P : Nous avons enfin pu rejouer récemment notamment au Musée Sauvage ! Ça nous a fait du bien de retravailler pour le live car cela faisait un an que nous bossions en studio ; composition, arrangements et enregistrement.
K : En revanche, nous n’avons pas encore joué à l’étranger ; nous n’avons pas de tourneur, pour l’instant, nous saisissons les opportunités qui s’offrent à nous.
P : Nous avons fait très peu de concerts avant les divers confinements, là, ils reprennent et nous avons donc déjà envie de nous faire connaitre en France qui sera la première étape avant l’étranger ; bien évidemment ; qui nous fait grave kiffer.
K : Belgique, Suisse, Italie, Angleterre…les pays où l’on écoute du Rock !
Balm - Pair of Glasses | Official Video
"PAIR OF GLASSES" est le premier extrait de l'EP "Basement Tales".🎧 Listen & Enjoy : https://alterk.lnk.to/Basement-Tales🎬 Balm remercie pour ce clip :~ Pa...