Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rencontre avec Grimme à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de son nouvel album !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Anne-Laure Etienne

(c) Anne-Laure Etienne

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je m’appelle Victor, je viens de Lyon, j’habite en région parisienne depuis un peu plus de dix ans maintenant mais je suis quand même Lyonnais et j’y tiens et je chante sous le nom de Grimme. Je fais beaucoup de chose dans ce projet solo ; je suis auteur, compositeur, interprète et je joue de tous les instruments comme sur scène ; je suis multi instrumentiste. En parallèle à mon projet, je réalise des disques et j’écris des chansons pour d’autres artistes ; j’ai écrit notamment pour Pomme. Je fais également de l’art numérique avec des amis depuis une quinzaine d’années et nos installations tournent dans le monde entier. Tout cela remplit bien mes jours !

Pourquoi as-tu choisi Grimme comme pseudo ? Est-ce une sorte d’alter ego et si oui, que te permet-il ?

Quand j’ai commencé à chanter mes chansons, je le faisais en anglais et je m’appelais tout simplement Victor mais très rapidement, c’est apparu incohérent pour moi et mon tourneur de l’époque m’a dit que ce serait bien que je trouve un nom pour ce projet dans lequel à ce moment-là j’écrivais les textes avec un londonien. J’ai choisi Grimme qui est une sorte de jeu de mots ; les deux M sont une référence aux Frères Grimm car j’ai toujours été fasciné par le monde de l’enfance, l’onirisme, les contes et le E renvoie au verbe grimer car dans mon premier EP, il y avait l’idée de grimer le monde autour de soi avec ses rêves et ses espoirs quand on le trouve gris. Ensuite, je me suis mis à chanter en français, le nom est resté et donc non, Grimme n’est pas un alter ego, c’est moi, c’est mon nom de scène.

« Un Manteau Pour l’Hiver » est-il une continuité d’« Un Hôtel, Une Étoile » ?

Non, « Un Manteau Pour l’Hiver » est loin d’être une continuité, c’est clairement une rupture avec ce précédent album. « Un Hôtel, Une Étoile » a été mon premier album en français et je l’ai fait très rapidement. Je me suis donné un an pour faire ce disque et il a été enregistré dans un gros studio avec plein de gens alors qu’habituellement, je fais mes disques dans mon studio en autarcie. Sur « Un Hôtel, Une Étoile », je me suis essayé au français mais je n’ai pas pris vraiment le temps de creuser. Avec le recul, je dirais qu’« Un Hôtel, Une Étoile » est un peu un album qui se cherche alors qu’ « Un Manteau Pour L’Hiver » est le premier album où je me reconnais vraiment à 100%. Il faut savoir qu’auparavant je travaillais avec des auteurs alors que sur ce nouvel album, ce sont vraiment mes mots et j’ai fait ce disque tout seul dans ma bulle.

(c) Anne-Laure Etienne

(c) Anne-Laure Etienne

Comment expliquerais-tu que ton nouveau disque ait vu le jour « aussi rapidement » ?

Je n’avais pas du tout prévu de faire ce disque à ce moment-là car j’ai fait une belle dépression comme nous pouvons tous en faire à des moments de nos vies. Au-delà de cela, il faut savoir qu’entre le moment où un album est fini et celui où il sort, il peut y avoir un long laps de temps ; « Un Hôtel, Une Étoile » est sorti en 2020 mais je suis sorti du studio en janvier 2019. Par ailleurs, j’avais enregistré mon premier album tout seul chez moi et je n’ai rencontré mon label et mon tourneur qu’après que le disque ait été fini, de ce fait, il y a eu du temps pour que la tournée se mette en place et ensuite, il y a eu beaucoup de dates. Cela a poussé jusqu’en 2018 année où j’ai écrit « Un Hôtel, Une Étoile » qui n’est sorti qu’en 2020 et « Un Manteau Pour L’Hiver » a été écrit pendant cette attente de parution, il a été enregistré durant le premier confinement et il est sorti récemment.

Pourquoi as-tu décidé de poursuivre ton aventure musicale en française dès ton second disque ?

En fait, j’écoute très peu de musique francophone ; elle ne fait pas partie de ma culture ; et à la base, je suis vraiment musicien et non auteur. Quand je compose pour d’autres personnes, je fais la musique et non les textes ; je collabore et j’adore cela. Au début, je ne me suis même pas posé la question de chanter en anglais car c’était mon identité musicale. J’ai terminé mon premier album qui a eu un joli petit succès d’estime et une belle tournée. Ce disque allait dans une catégorie de musique déjà connue où j’avais ma place. Quand j’ai eu envie d’en faire un deuxième et que je me suis remis à la composition, j’ai eu l’impression que je n’avais rien à dire de plus en anglais par rapport au premier. A l’époque, j’avais 32 ans et je me suis dit que ce n’était pas possible d’avoir déjà dit tout ce que j’avais à dire. Je me suis questionné sur le rôle d’un artiste qui décide de sortir des choses afin d’être entendu et pour moi, c’est de se livrer et de se mettre à nu un peu plus sur chaque œuvre ; c’est le travail d’une vie. Au stade où j’en étais, il fallait assumer d’où je viens, qui je suis et donc ma langue.  Le français s’est imposé et de ce fait, j’ai arrêté de me cacher derrière une langue qui n’est pas la mienne. Sur « Un Hôtel, Une Étoile », ça a été la langue et sur « Un Manteau Pour l’Hiver », ça a été le fait d’écrire mes textes moi-même.

Quels thèmes abordes-tu sur « Un Manteau Pour l’Hiver » ?

Les thèmes de ce disque sont introspectifs. « Un Manteau Pour l’Hiver » parle de la traversée d’une dépression ; comment se sortir d’une dépression pour en tirer du positif au final afin que ce ne soit pas juste une perte de temps d’un an ou deux. Cet album parle de mes questionnements durant ce temps de dépression ; on y retrouve notamment mon rapport au temps, au sens des actions que nous menons ; il y a un peu un côté bilan de vie dans ce disque qui parle également de rupture de vie, de transition, de retour à la simplicité.

(c) Anne-Laure Etienne

(c) Anne-Laure Etienne

Comment décrirais-tu l’atmosphère de ce disque ?

Contemplative, planante, très calme, presque méditative. Il faut savoir qu’« Un Manteau Pour l’Hiver » n’est pas seulement un disque, c’est aussi un film et j’ai écrit les deux en même temps. Quand j’écrivais les chansons, j’avais des images dans la tête et inversement. Ce disque est un hommage aux grands espaces et à un retour à la nature. Comme ce disque traite aussi de perte de foi mais dans le sens où j’arrête de croire à des chimères, je dirais qu’il y a quelque chose d’un peu mystique mais pas dans le sens religieux du terme.

Musicalement parlant où te situerais-tu ?

J’ai une façon d’écrire qui est de l’ordre de la Folk Music en français ; ce qui teinte un peu différemment ; et j’ai une esthétique très Pop synthétique. Quand j’étais plus jeune, j’ai fait beaucoup de musique électroacoustique. J’utilise beaucoup les synthés modulaires et les synthés analogiques et la bidouille audio ; j’aime enregistrer des sons, les sampler, les déformer, les ralentir, les mettre à l’envers, les passer dans des effets…J’aime dire que je fais de la Synthfolk car mes chansons Folk sont traitées avec de l’électroacoustique notamment au niveau des voix. 

Qui retrouve-t-on dans ta culture musicale ?

C’est très vaste mais j’ai découvert la musique avec le rock’n’roll. J’étais un très grand fan de Kurt Cobain et de Nirvana. Il faut savoir qu’avec mes premiers groupes, j’ai fait du Punk et de la musique industrielle. Je pourrais te citer des groupes comme Nine Inch Nails et Sonic Youth que j’écoutais durant mon adolescence. En parallèle à cela, j’ai découvert la musique des années 60 et je suis tombé en amour total avec les Beatles, Pink Floyd, Jimi Hendrix, Grateful Dead, Jefferson Airplane, Syd Barrett, The Doors…Ensuite, j’ai découvert la musique électronique dans un squat où j’ai vécu de mes 19 à mes 25 ans. J’ai commencé en écoutant la scène electronica londonienne notamment Aphex Twin et ensuite des artistes tels qu’Amon Tobin, Venetian Snares…En parallèle à cette musique, j’avais besoin d’un contrepoint et c’est là que j’ai découvert la Folk Music. Quand tu viens du Rock’n’Roll, c’est souvent en t’assagissant, tu es un peu moins venere et c’est alors que le Rock se transforme en Folk. A cette époque-là, j’ai découvert des chanteurs comme Bob Dylan, Neil Young et Nick Drake et ça ne m’a jamais lâché. La Folk est la musique que j’écoute le plus et c’est celle qui m’inspire le plus. Dans ma culture musicale, Radiohead est un groupe hyper important car il mélangeait la chanson et les expérimentations électroniques à partir de « Kid A » tout comme Björk. Ils ont fait ce que j’essaie de faire aujourd’hui ; mélanger une tradition d’écriture Folk/chanson avec des expérimentations sonores.

(c) Peter MacConnel

(c) Peter MacConnel

Peux-tu nous parler du film « Un Manteau Pour l’Hiver » ?

Ce film présente un personnage que j’incarne et qui est enfermé dans une ville en carton ; nous avons fabriqué tous les décors avec l’un de mes meilleurs amis Guillaume Genetet qui est directeur photo. Il ne sort plus de chez lui, il s’est construit un microcosme, il a peur du regard des autres mais il va se libérer afin de retourner à la nature. Il va traverser un désert de neige et d’hiver pour finalement se transformer en arbre et n’être plus qu’un arbre parmi la forêt. Il rejoint son enfance et son moi véritable dans la nature. Je suis en train de finaliser le montage de ce film qui pour l’instant n’a pas de date de sortie officielle.

Quels sont tes prochains projets ?

Finir mon film déjà car cela demande un temps incroyable. En parallèle, je suis en train de monter Le Phare qui est une installation interactive en espace public avec deux de mes amis. Je suis dans un rush de créa énorme avec car nous allons jouer pour la première fois en juillet au Festival Chalon dans la rue. Ce phare monumental de neuf mètres de haut va projeter un jeu vidéo que le participant pourra contrôler avec une barre de bateau et cette création sera sur la thématique de l’écologie que l’on retrouve au cœur de pas mal de mes projets. En dehors de cela, je suis en train de me construire une maison en bois dans les bois ; justement ; dans ma région en Rhône-Alpes. Je suis en train de monter un gros studio au milieu des sapins. Mon prochain album devrait probablement parler de cette transition radicale…Je vais présenter les chansons de mon nouvel album le 25 juin à Lyon à la salle de spectacle À Thou Bout d'Chant, le lendemain, je serai à Montbrison au Festival Poly’sons et toute une tournée est en train de se monter entre 2021 et 2022.

Rencontre avec Grimme à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de son nouvel album !
https://www.facebook.com/GrimmeMusic
Commenter cet article