Rencontre avec Eliott Jane à l’Idol Hôtel afin d’en apprendre plus sur « Liberté Chérie » !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteure et compositrice. J’écris des chansons Pop en français pour lesquelles je m’inspire énormément de mon parcours et des rencontres que j’ai pu faire. Je viens de la scène Rock, j’ai fait partie d’un groupe avec lequel j’ai beaucoup tourné durant une dizaine d’années et de ce fait, j’ai eu une vie un peu marginale et j’ai vécu en dehors des stéréotypes. Dans mes textes, je raconte toute cette expérience avec un peu de désinvolture et parfois avec tendresse, nostalgie ou mélancolie. Il y a beaucoup d’humeurs dans ma musique qui est un peu un cocktail d’émotions.

Comment expliques-tu le grand écart musical entre ce que tu faisais au sein de Jina et ce que tu présentes dans ton projet solo ?

J’ai commencé la musique à l’âge de 15 ans et à cette époque-là, je faisais déjà des chansons Pop. Ensuite, j’ai rencontré des gens de la scène Rock qui étaient beaucoup plus âgés que moi et je les ai suivis. On a habillé mes chansons notamment avec distos, j’ai beaucoup crié au lieu de chanter ; il fallait que jeunesse se fasse. Mon projet solo est vraiment un retour aux sources pour moi. A l’origine, je suis vraiment une songwriter et mes premiers coups de foudre musicaux étaient des artistes Pop ; je pense notamment à Paul McCartney et à Sting. Ce n’était pas du tout du Rock. Maintenant que je suis seule sans groupe, c’était une évidence de refaire des choses plus douces.

Pourquoi as-tu baptisé ton premier EP « Liberté Chérie » ? Est-ce que cela a à voir avec ce que nous vivons tous depuis plus d’un an ?

Et bien non ; c’est un hasard total puisque j’avais déjà prévu d’appeler mon disque « Liberté Chérie » car j’y aborde notamment le thème de la liberté sous différentes formes. Par ailleurs, ce disque est ma première prise de liberté en solo. J’ai été en totale liberté pour le créer et le nommer « Liberté Chérie » a été une évidence. Je n’ai pas remis en doute ce choix une seule seconde.

J’ai vraiment ressenti un côté road movie dans ton disque…D’où cela vient-il ?

Je suis contente que tu l’ais ressenti car j’y ai vraiment pensé en écrivant ce disque. Dans « Camden Street », il y a des images et des souvenirs de ce lieu car j’y ai beaucoup traîné avec mon groupe ; notre dernier concert s’est déroulé là-bas. Pour « Plan B », je me suis inspirée du film « Sailor et Lula » et je fais même des références cinématographiques dans ce titre. Je pense que cela vient du fait que j’adore le cinéma et que j’ai regardé énormément de films. Je regarde un film tous les jours et je te dirais que le visuel est important pour moi.

« Liberté Chérie » dans sa totalité est-il destiné à une personne en particulier ?

Non, pas forcément. Il y a différentes clés de lecture par chanson. Pour l’écriture d’« A La Vie, A La Mort », j’ai vraiment pensé à une amie mais par la suite aussi à des personnes que j’avais perdues de vue ou qui sont disparues. Dans « Plan B », je parle d’une relation vécue. Dans « Camden Street », on retrouve un mélange de plusieurs personnes car j’ai fait des rencontres un peu spéciales la nuit à Londres. Dans cet EP, il n’y a donc pas qu’une seule personne car il regroupe plutôt toutes les rencontres inspirantes que j’ai pu faire.

De quoi parles-tu sur ce disque ?

Dans « Va Voir Ailleurs », je parle de libération ; de liberté retrouvée ; j’aborde le fait de pouvoir dire à quelqu’un de partir afin qu’il ne me pourrisse plus la vie alors que dans « Violence », c’est l’inverse, j’aborde l’emprise et la liberté perdue. « Plan B » est une tentative d’évasion. Dans « Camden Street », je parle de ce quartier où j’ai un petit peu vécu et qui à beaucoup de signification pour moi.

J’ai la sensation que ton univers est intimement lié à ta personnalité…Quels adjectifs me donnerais-tu pour le décrire ?

Je te dirais que cet univers est paradoxal car il est constitué de plein de paradoxes, très Pop et cela vient de l’efficacité mélodique, coloré, nostalgique, mélancolique et libre.

Eliott Jane est un pseudo, comment vois-tu cet « autre toi » ?

Pour moi, ce pseudonyme est vraiment la rencontre entre l’enfant que j’étais et la femme que je suis devenue. C’est totalement moi et j’ai du mal à séparer les deux. D’ailleurs, je préfère quand on m’appelle Eliott que par mon vrai prénom. Pour moi, il n’y a pas vraiment de dissociation. J’habite totalement cette identité ; il n’y a pas à chier (rires) ! Par ailleurs, pour moi, Eliott représente un peu les enfants différents, c’est Elliott Smith dont j’adorais les chansons, c’est aussi Billy Eliott et le petit garçon dans « E.T ». Quant à Jane, c’est mon prénom mais angliciser. Comme avant, je chantais en anglais dans mon groupe, c’est vraiment complet et totalement moi.

Cinq titres aussi aboutis et forts donnent envie inexorablement d’en écouter plus encore ; la suite est-elle déjà écrite ?

Elle commence à l’être. Je suis rentrée en studio pour préparer plusieurs titres. Pour l’instant, rien n’est défini, la suite sera soit un deuxième EP soit un premier album…Pour être honnête, je pense que cela va un peu dépendre des partenaires qu’il y aura derrière.

Qu’aimerais-tu que le public retienne de « Liberté Chérie » ?

J’aimerais que le public retienne que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort et qu’il faut profiter de la vie car tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Nous sommes un peu sur un fil et parfois on l’oublie. J’essaie de vivre chaque jour comme s’était le dernier. J’ai vécu plein de choses dures mais aussi plein de choses super et c’est ce que j’ai voulu le retranscrire dans ce disque.

Eliott Jane en duo, ce serait avec qui ?

J’aimerais bien faire un duo avec Hoshi ; en plus, je travaille avec elle sur mes prochains titres. Je trouve qu’elle a une superbe voix hyper Rock et j’adore ce genre de voix. Je pourrais te citer plein d’autres artistes avec qui j’aimerais partager des duos…J’adore notamment Pete Doherty et Ian Caulfield.