Rencontre avec Steban à l’Idol Hôtel afin d’en apprendre plus sur le premier album de Diogène Théorie !
Comment s’est formé Diogène Théorie ?
Diogène Théorie existe depuis deux ans ; en tout cas, en ce qui concerne la conception de l’album. Je joue avec les autres membres du groupe depuis longtemps puisqu’auparavant, nous avions un projet qui s’appelait Je Vous Déteste mais comme nos nouvelles chansons étaient assez différentes de ce que nous faisions, nous avons créé un nouveau groupe.
Qui fait quoi au sein du groupe ?
Malek est guitariste, il fait plutôt les solos de guitare et les riffs répétitifs, Nico est à la guitare rythmique, Alexis est à la batterie, Rémy qui est un vieil ami de 30 ans et avec qui je fais de la musique depuis 20 ans est à la basse, Claire qui jouait auparavant notamment dans PPFC est au violon et elle nous a fait toutes les parties de cordes sur l’album, Renaud est au piano et moi Steban, je chante, j’écris les textes et je suis parfois aidé par mon ami Toma qui a aussi fait la pochette de l’album.
Pourquoi avoir choisi Diogène Théorie comme nom de scène ? Est-ce parce qu’il y a du cynisme dans vos chansons ? (Diogène étant appelé le Cynique).
Oui, il y a de cela mais c’est un cynisme de son époque que nous essayons de pratiquer et non celui comme on l’entend aujourd’hui puisque le cynisme actuel serait globalement les riches qui se moquent des pauvres. Nous, nous essayons plutôt de faire l’envers. Quand nous nous sommes retrouvés avec Nico et Malek à faire ces chansons, nous avons cherché le nom du groupe et nous avons été assez d’accord pour dire que Diogène était quand même le philosophe le plus rigolo de l’antiquité. Ce nom nous permet de donner un sens plus global à toute notre création ; sans vouloir employer les grands mots.
Quelle est donc cette théorie de Diogène ?
C’est plutôt de considérer le monde du point de vue de ceux qui n’en ont pas grand-chose à faire d’être ni riches ni puissants et d’être dans l’action, la création et d’essayer de poser des questions à ceux qui se démènent pour qu’au final leurs actions en bout de chaîne finissent par donner que de la merde. C’est essayer de questionner ces gens-là et donner du sens à tout cela.
Ce disque a-t-il été pensé comme un album concept ?
Au départ, pas tant que cela. Nous avions créé un peu moins d’une vingtaine de morceaux et après pour faire l’album, il a fallu choisir. Pratiquement tous les morceaux qui parlaient de mythes anciens ont été retenus et ça n’a pas été le cas de ceux en anglais. Nous avons suivi les conseils de notre label et nous verrons pour la suite.
Quels sont les grands thèmes de « Besoin De Rien » votre premier album ?
Il y a justement cette Diogène théorie qui est incarnée par la chanson qui donne son titre à l’album. Ce n’est pas une pause de dire que nous n’avons besoin de rien dans le monde actuel ; nous sommes lucides et nous savons bien que ça reste justement théorique. Comme on dit, en théorie, tout se passe bien mais dans la pratique, c’est un peu différent. Nous musiciens, nous sommes les premiers à avoir besoin de plein de choses ; des guitares, des instruments…Par contre, se passer du superflu, du non-nécessaire, du dangereux, du criminel, ça paraît important. Nous parlons également de cette irrévérence envers les puissants qui est mise en scène dans la chanson. Ensuite, sur cet album, on va retrouver des chansons qui sont inspirées de mythes de l’antiquité Grecque que nous avons fait résonner avec des choses actuelles sans les remettre au goût du jour. Nous avons voulu raconter des histoires telles qu’elles l’étaient dans la mythologie Grecque mais avec un vocabulaire actuel et un point de vue très contemporain.
Comment nous décrirais-tu l’atmosphère de ce disque ?
Tu me poses une colle car je n’avais jamais réfléchi dans ce sens-là pour définir l’album…En philosophie, on définit les choses par leur contraire alors je vais penser à ce qu’il n’est pas. Ce disque n’est pas spécialement léger et je dirais qu’il est en tension entre le passé et le présent, entre l’idéal et la réalité.
Dans le clip qui illustre « Besoin De Rien », vous mettez en avant le Street Art, l’utilisez-vous pour faire passer des messages en dehors de votre musique ?
C’est une activité que nous essayons de pratiquer mais en ce moment avec le confinement et le couvre-feu, c’est compliqué. Avec les copains, nous ne prenons pas le risque de payer des amendes. Actuellement, nous préparons car nous ne dessinons pas directement sur les murs, nous collons des créations. Nous avions à cœur que ces collages ne soient pas une sorte de campagne de pub pour l’album, ce sont vraiment deux choses séparées mais ça reste dans l’univers du groupe. Souvent, nous partons de statues de l’antiquité pour faire un pochoir comme sur la pochette de l’album et ensuite, nous accompagnons cela de messages qui ne sont pas forcément tirés de nos chansons. Cela peut l'être mais cela peut aller complètement à côté et cela peut déborder car nous ne sommes pas cantonnés à la philosophie antique. Globalement, Diogène résonne pas mal avec Albert Camus. Sur notre site Internet, il y a des petits exemples de ce que l’on fait.
La réalisation du clip d’« Une Seule Étoile » vous a-t-elle donné envie d’approfondir dans cette voie-là notamment pour la scénographie de vos prochains concerts ?
Nous allons entrer en résidence cet été pour préparer la scénographie et effectivement, nous allons peut-être penser à des choses comme ça pour habiller la scène en plus de la musique et de la prestation. Nous avons envie de faire des concerts en tension et nous avons envie de les faire dansants même si en écoutant l’album, on se demande comment on va faire (rires). Je pense que tout le monde à envie de danser et quand les concerts vont reprendre, ça va être la folie. C’est Nico le guitariste qui a réalisé ce clip et effectivement, nous allons peut-être mêler un peut tout ça derrière nous sur la scène.
Quelles sont les références musicales du groupe ?
Notre référence en France serait plutôt Bashung et plus généralement à l’international, je suis un grand fan de Nick Cave. J’espère qu’il y a un peu des deux dans cet album tout en essayant de ne pas trop faire de citations.
Qu’aimerais-tu que les auditeurs retiennent de ce premier pas discographique ?
Déjà, j’aimerais que leur écoute soit tranquille et intégrale et qu’après ils aient envie d’aller chercher des références. Pour ma part, j’ai découvert plein de poètes et de bouquins grâce à la musique que j’écoutais et aux chanteurs que j’appréciais et qui en parlaient. Si cet album peut ouvrir des portes ; comme disait l’autre…Ce disque pourrait être un nœud dans le rhizome qu’ils pourraient emprunter afin d’être amenés ailleurs.
Diogène Théorie - Une Seule Etoile
Une Seule Étoile - Diogène Théorie - Clip officiel Réal : Nicolas MétroAlbum : Besoin de rienSite officiel : https://diogenetheorie.frSuivre sur Instagram : ...
Besoin de rien par Diogène Theorie
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