Rencontre avec Petite Gueule à l’Idol Hôtel afin de vous présenter son univers !
Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?
Je m’appelle Manon, je suis auteure, compositrice, interprète et également comédienne. Dans le processus de création pour mon projet Petite Gueule, je compose d’abord mes morceaux et ensuite, j’écris mes textes en écoutant la musique. Je suis pianiste ; j’ai étudié l’instrument de manière classique mais j’ai fait également beaucoup de musique Cubaine ; je suis partie à Cuba et j’ai appris ici en France avec des musiciens de musique Latine. Avant Petite Gueule, j’ai sorti un disque en compagnie de Philippe Patois et Aldo Gilbert sous le nom de L’Oreille Fougueuse De La Voisine. Philippe était l’auteur des textes, j’ai cosigné les musiques avec eux et nous interprétions les chansons ensemble.
Comment est né ton projet Petite Gueule ?
Je pense que Petite Gueule n’existerait pas aujourd’hui sans ce précédent projet car c’est le fruit de tout un cheminement mais je dois dire que c’est le fait d’avoir trouvé ce blase qui a été un élément déclencheur. Il est arrivé un peu comme un Eurêka car ça faisait longtemps que je cherchais un nom pour me lancer dans le Rap mais je n’osais pas le faire et je ne prenais pas le temps. Pendant le premier confinement, j’ai osé me lancer dans l’écriture.
Pourquoi avoir choisi ce nom de scène ?
Tout simplement car je trouvais qu’il me correspondait bien. Je suis petite, je fais 1m55 ; même 1m54 exactement, je triche un peu (rires) ; j’ai un tempérament assez énergique, je suis assez bavarde et expressive. J’ai un côté grande gueule. Dans ce nom de scène, on retrouve de la malice mais aussi une certaine fragilité ; c’est assez complémentaire et de ce fait, Petite Gueule reflète bien mon univers.
Le Rap a-t-il été une évidence comme moyen d’expression ?
Oui car depuis longtemps, je trouvais que le Rap était un endroit de rencontre assez idéal entre la hargne qu’il peut y avoir là-dedans, l’interprétation et l’amour des mots, de la musique et du rythme. J’étais certaine que c’était un bon endroit pour moi du fait de mon énergie mais jusqu’alors, je n’osais pas trop.
Tes références musicales se situent-elles principalement dans le Rap ?
Je ne dirais pas principalement car j’écoute des choses très variées mais il est vrai que je puise certaines de mes références dans le Rap conscient comme celui de Swift Guad, Paco, Lautrec, Kery James ; j’ai écouté Diam’s quand j’étais adolescente…Au-delà de ces artistes, j’affectionne les chanteurs à texte comme Brel, Barbara, Brassens et la chanson Française d’aujourd’hui, notamment Babx, Camelia Jordana, Mathieu Chedid…C’est certainement le mélange de tout cela qui se reflète dans mes chansons.
Quelle serait ton envie première au niveau des textes ? Serait-ce de faire passer des messages ?
Je ne me vois pas porter des messages politiques notamment car je ne me sens pas légitime sur certains domaines. J’aime m’exprimer sur les relations humaines, des valeurs, des choses plus philosophiques et je suis contente que mes textes parlent aux gens mais au départ, je n’avais pas cette ambition-là. Plus que des messages, j’ai envie de transmettre de l’authenticité et de l’intégrité afin que ça ne se perde pas de vue dans notre société.
Petite Gueule, est-ce plutôt de l’introspection ou de l’observation ?
C’est un peu un mélange des deux. Je parle de ma perception des choses, de ce que je connais et en même temps, de ce que je vois, d’expériences de vies, de ce qui peut me toucher mais en tout cas, rien n’est prémédité, tout part de la musique.
Quelles sont les thématiques de tes premières chansons ?
Elles sont variées. Pour en citer quelques unes, « Petite Gueule » est une présentation, c’est une éclosion, il y a le côté ah bon, je suis petite mais attendez, je vais l’ouvrir. Dans ce morceau, j’aborde la place que l’on a et celle que l’on prend. « Ciel Rose » est un titre écrit en hommage à ma grand-mère qui est morte du COVID pendant le premier confinement. « Dentelle » parle de la découverte de ma féminité à travers un cours de danse et la musique classique. « Pourquoi ? » aborde le fait d’être vrai et c’est un thème important pour moi. « Moi J’Crois Aux Fées » parle des relations humaines. Plusieurs chansons parlent de nostalgie, de la musique mais aussi du confinement car elles ont été composées dans ce contexte-là ; la peur de l’après et ce que cet enfermement a créé.
La vidéo semble être un outil de communication important dans ton projet me semble-t-il…
Au début, c’était un peu un délire ; avouons-le. Tous les clips ont été faits avec mon copain Nicolas Guillemot. Nous avons filmé le premier clip au téléphone portable dans ma chambre et petit à petit, nous nous sommes pris au jeu. Au fur et à mesure, nous avons fait plus de montage et ça a pris de l’ampleur. Pour le premier morceau, je m’étais dit que ça marcherait mieux s’il y avait de l’image et nous avons fait quelque chose de rigolo avec un mauvais cadrage comme si je ne rentrais pas dans le cadre du fait de ma taille. Il y avait un mélange de sincérité et d’humour.
Le public peut-il déjà se procurer tes titres ou est-ce que ton premier EP/album est encore en préparation ?
Nous sommes en train de travailler dessus mais pour l’instant rien n’est disponible en dehors des clips sur Youtube, Facebook et de certains morceaux sur Soundcloud. Jusqu’à présent, j’ai tout fait dans ma chambre avec les moyens du bord mais je suis actuellement en studio afin de tout refaire techniquement mais en gardant l’essence même de mon projet. Nous sommes au tout début mais un EP ou un album est en cours…
Tu sembles très attachée à Montreuil…Que représente cette ville pour toi ?
C’est la ville de mon enfance. J’y ai grandi jusqu’à mes 23 ans avant d’aller vivre dans le 18ème durant huit ans avant de revenir à Montreuil qui est une ville très agréable et j’étais contente de la faire découvrir à mon copain. Mes parents et pas mal de mes amis y vivent toujours. J’adore cette ville, je m’y sens bien, j’aime son état d’esprit, il y a un côté très humain et très chaleureux ; les gens se parlent sans se connaître. J’apprécie sa mixité sociale dont j’ai besoin. Il y a des parcs, le cinéma Le Méliès, c’est très riche culturellement parlant…On peut ne vivre qu’à Montreuil, c’est autosuffisant (rires) ! C’est une ville assez incroyable.
Pourquoi te présentes-tu comme la « Amélie Poulain du Rap Français » ?
Je trouve que cela va bien avec le côté poétique et touchant de mon univers. J’adore ce film que j’ai vu quand j’étais adolescente et je pense qu’il m’a influencée. Je l’ai revu il y a peu et je trouve qu’il y a une féerie dans ce film qui me parle et c’est quelque chose que j’aime bien amener dans ma musique car souvent le Rap est plus sombre que ce que je fais. Pour ma part, j’ai eu envie d’amener quelque chose d’enfantin, de malicieux, de tendre et de lumineux et on retrouve cela dans « Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain ».