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Rencontre avec Ojûn à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de son premier album !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec Ojûn à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de son premier album !

Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Guillaume et je suis compositeur. Dans Ojûn qui est mon projet personnel, je joue de la guitare et de la clarinette et ensuite, je mélange cela avec des sons de synthétiseur sur mon ordinateur. Je pratique ce que l’on appelle du field recording ; c’est tout simplement de l’enregistrement de terrain. J’enregistre des sons de nature, de ville, d’instruments traditionnels, de chants, des gens qui discutent…l’idée étant de documenter l’espace dans lequel j’étais pour composer.

Pourquoi avoir choisi Ojûn comme nom de scène ? Que signifie ce terme ?

En Iakoute qui est un peuple de Sibérie, ojûn signifie chaman mais on peut également le traduire par sauter/bondir/jouer et je trouvais que c’était un terme qui m’allait bien. Je souhaitais travailler sur des musiques traditionnelles car je suis passionné de musiques rituelles dont le chamanisme fait partie.

Pourquoi as-tu décidé te planter le décor de ton premier album « Bat Karé » à La Réunion ?

Tout simplement car j’y ai vécu jusqu’à l’âge de 7 ans. Je ne suis pas né là-bas mais La Réunion a toujours été présente dans mon histoire et j’ai toujours fait vivre cette racine-là. Cela faisait longtemps que je pensais faire un projet en voyage ; vraiment en mouvement ; en allant glaner le son là où il est. Je sentais que j’avais besoin d’aller à La Réunion, de retourner sur cette île, pendant quelques mois au moins. De manière personnelle, j’avais des boucles à boucler et c’est aussi pour cela que j’y suis retourné à l’âge adulte. Par ailleurs, musicalement, historiquement et culturellement, La Réunion me passionne.

Rencontre avec Ojûn à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de son premier album !

Comment décrirais-tu l’atmosphère de ce disque ?

J’ai essayé de proposer une atmosphère envoûtante sur ce disque tout en créant du mélange avec différents instruments du monde notamment Japonais, Arméniens et Réunionnais.

Quel serait le propos de « Bat Karé » ?

Avec cet album, je voulais parler particulièrement de la créolisation du monde car c’est un sujet qui m’importe beaucoup. Pendant la composition de « Bat Karé », j’ai beaucoup lu l’anthropologue et philosophe Martiniquais Edouard Glissant et cela m’a beaucoup nourri.

Le clip qui illustre « Oussa Ou Sava ? » est disponible, peux-tu nous en parler ?

Ce clip a été réalisé chez moi à Port-Louis en Bretagne. Nous l’avons filmé dans La Grande Poudrière qui est un bâtiment du 18ème siècle. Cela faisait très longtemps que j’avais envie de travailler avec la danseuse Léna Pinon-Lang mais jusqu’à présent, je n’avais jamais trouvé la bonne entrée pour collaborer avec elle. Je suis très content que cela ait pu se faire sur le clip d’« Oussa Ou Sava ? » car Léna est vraiment très douée et elle a une vraie sensibilité artistique. L’idée était de travailler autour de la question de la transe et finalement, nous sommes plutôt partis sur l’idée du rêve et du rapport de l’ombre à la lumière. Nous avons pris le parti de filmer ce clip dans la pénombre afin que l’on ne sache pas vraiment où est Léna.

©Elisabeth Collot

©Elisabeth Collot

Dans cette vidéo chorégraphiée, on retrouve un texte de Titwann, l’idée de proposer une version alternative chantée d’« Oussa Ou Sava ? » ne t’a-t-elle effleuré l’esprit ?

Si, et je suis content que tu me poses cette question. Titwann est mon frère et il est powète. C’est avec lui que j’ai fait mes premières armes artistiques bien avant Ojûn. Nous avons toujours plus ou moins collaboré ensemble. J’aimerais faire un projet où j’arriverais à mêler de la voix mais ça ne s’est pas fait pour cet album qui est tout instrumental. Si j’avais voulu mettre sa voix dessus, il aurait fallu repasser en studio, faire de nouveau un master…et dans le temps qui nous était imparti, ce n’était pas possible.

Pourquoi n’as-tu pas opté pour une mise en images façon « carte postale » de La Réunion pour ce titre qui aurait pu faire partie ; pourquoi pas ; d’un court-métrage illustré intégralement par ton album ?

C’est une super idée également ; je crois que j’aurais dû t’appeler avant de créer le projet (rires). C’est vrai que ça aurait tout à fait pu d’autant qu’en plus, j’ai fait des cartes postales sonores sur mon Instagram…Ça s’écrira peut-être comme cela à l’avenir.

Qui retrouve-t-on dans tes références musicales ?

J’écoute plein de styles différents. Dans la musique électronique, on retrouve notamment Rone, Thylacine, Bonobo…Ces artistes m’ont profondément marqué et c’est grâce à eux que je me suis mis à écouter de la musique électronique car auparavant, j’écoutais plutôt du Blues et du Rock. En dehors de cela, j’aime beaucoup la musique de Bachar Mar-Khalifé. Pour « Bat Karé » ; même si j’en écoute toujours beaucoup ; j’ai écouté de la musique Réunionnaise, des artistes comme Alain Péters qui en est l’un des grands chantres et Danyèl Waro. Par ailleurs, je suis toujours influencé par les groupes de Rock que j’écoutais dans mon enfance ; Pink Floyd, The Doors, Noir Désir…J’essaie de faire un melting-pot de tout cela !

©Yog Sothoth

©Yog Sothoth

Quand la situation sanitaire actuelle le permettra cet album sera-t-il défendu sur scène en France mais également à La Réunion ?

Je l’espère ! C’est en tout cas tout ce que l’on peut me souhaiter mais également à mon label 18 Heures 48 et à tous ceux qui s’intéressent à ce projet. En France, je suis accompagné par la SMAC de l’Hydrophone de Lorient, c’est une grande chance pour moi et j’ai réussi à jouer deux fois quand ils ont pu rouvrir leur salle entre les deux confinements. Mon objectif est le live et je me suis inscrit notamment à des tremplins dans ce but. Mon set est prêt et j’y ai fait une création autour d’images d’archives. Aller présenter mon album à La Réunion, ce serait comme un Graal pour moi !

Toi qui es au début de ta carrière, comment imagines-tu l’avenir d’Ojûn ?

Longue et prospère allons-nous dire (rires) ! Porter un jeune projet, c’est compliqué et là particulièrement en 2020/2021. Tout le travail qu’il y a à faire est édifiant mais je vais m’accrocher car j’ai des choses à faire et à dire. A l’avenir, j’aimerais beaucoup collaborer avec d’autres artistes et à terme, lier ma musique à l’image. Cette année, je vais profiter du fait que l’on ne puisse pas trop tourner pour me pencher sur un nouveau projet avec plus de voix et des récits car je pense que ça pourrait ajouter une vraie plus-value à Ojûn.

Rencontre avec Ojûn à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de son premier album !
https://www.facebook.com/ojunmusique
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