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Rencontre avec Donamaria à l’occasion de la parution de son premier EP !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec Donamaria à l’occasion de la parution de son premier EP !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis auteure, interprète, compositrice ; originaire de Bordeaux ; et j’ai crée mon label indépendant et ma maison d’édition il y a un an.

Comment as-tu voulu d’un point de vue musical « Amnesya » ton premier EP ?

D’un point de vue musical, cet EP s’est fait instinctivement. Tout est parti des mots qui ont amené la musicalité. Ensuite, ça n’a été qu’un travail de connexion afin que cette musicalité colle à 100% avec le thème de chaque chanson et avec le thème global de l’EP.

Comment décrirais-tu ton univers ?

Je cible complètement mon univers sur de la mélancolie et j’y vois de la sensibilité et de la force comme un moyen d’embrasser ses démons, de les prendre par la main et de leur sourire pour en faire une force.

Rencontre avec Donamaria à l’occasion de la parution de son premier EP !

Dans l’écriture, es-tu plutôt dans l’abstrait ou dans le concret ?

Je suis vraiment sur la double, la triple voire même la quadruple lecture. J’aime la métaphore et les sens cachés. Au final, je dis des choses très personnelles et même très violentes dans mes chansons mais tout est déguisé, enrobé et référencé. J’ai rapproché « Amnesya » du recueil de poèmes « Les Fleurs Du Mal » de Charles Baudelaire car c’était la direction que je voulais prendre pour cet EP-là mais ça aurait pu être René Char ou même un peintre mais dans le cas présent, c’était une volonté littéraire de me rapprocher de Baudelaire. Sur « Amnesya », on retrouve beaucoup de métaphores et de liens avec des textes qui ont même leur propre sens.

Quelles thématiques retrouve-t-in sur « Amnesya » ?

Les thématiques d’« Amnesya » sont la dépression, la colère, la violence, l’acceptation, la libération et l’apaisement.

Peux-tu nous en dire plus sur la progression qu’il y a au gré des titres de ton EP ?

Au départ, nous sommes sur le constat d’un état de dépression massive et sur de l’introspection afin de comprendre pourquoi ; le but étant de puiser la force nécessaire pour retrouver une vie plus apaisée, plus libérée, plus assumée et plus acceptée. Je dirais qu’il ne faut pas fuir les choses de sa vie mais plutôt essayer d’en faire quelque chose de beau. Sur l’intro instrumentale « Amnesya »,  je voulais mettre en lumière l’atmosphère globale de l’EP ; il y a de la mélancolie mais aussi du mystère et ces chuchotements qui arrivent sont représentatifs de ce moment où l’on a beaucoup de voix dans nos têtes quand on se couche et que l'on n’arrive pas à dormir ; alors, on ne cesse de réfléchir, on a beaucoup de pensées négatives et en fait, elles se stoppent quand on les écoute. « Ennemi Féroce » est vraiment le climax de ce profond mal être. Toutes ces choses de la vie qui ont été difficiles ont besoin d’être entendues pour être traitées et apaisées. La rupture de ce chemin se fait entre « Craetegus » et « Au-Delà » ; le premier traite de l’angoisse et des terreurs nocturnes, je chante toute la fin de ce titre sur le rythme Morse du S.O.S alors que le second symbolise le lâcher-prise et le fait de remonter doucement à la surface avant « Redmoon » qui est vraiment l’acceptation, la libération, l’apaisement. Une porte s’ouvre, il n’y a plus à avoir peur de tout cela ni à vouloir oublier, on marche main dans la main et c’est ce qui fait qu’on est là.

Rencontre avec Donamaria à l’occasion de la parution de son premier EP !

Qu’as-tu envie de transmettre aux auditeurs avec ton premier EP ?

J’ai envie de transmettre de la bienveillance envers soi-même ; apprendre à ne plus être son propre bourreau sans pour autant faire taire à tout prix son saboteur intérieur que j’aime appeler son passager noir ; ne plus se blâmer, ne plus être dans la culpabilité, ne plus être dans la fuite de certaines douleurs de sa vie que nous avons tous.

Pourquoi as-tu choisi de commencer ton aventure artistique avec « Redmoon » qui est le final d’« Amnesya » ?

Tout simplement car « Redmoon » a été l’élément déclencheur de tout. Nous avons d’abord fait « Redmoon » et ensuite, nous sommes allés en profondeur car j’ai eu envie de décortiquer tout ce dont je parlais dans cette chanson. L’EP entier se résume sur « Redmoon ».

Peux-tu nous parler de sa mise en images ?

Nous avons travaillé avec le réalisateur Christopher Hanany que nous avons découvert sur Instagram ; nous avons eu un coup de cœur pour son œuvre, son univers, sa manière de travailler et pour son œil artistique. Christopher travaillait avec la styliste Marine Lacoste et cette rencontre a été incroyable ; il y a eu une vraie connexion humaine et artistique. Tous les maux dont je parle dans « Redmoon » ont pris vie car ils ont réellement pris le temps de les entendre, nous avons beaucoup parlé et échangé sur nos références visuelles afin d’être certains de la direction que l’on a envie de prendre. Nous voulions démarrer dans quelque chose de très isolé, de très fermé, de très sur soi-même ; presque en deuil ; jusqu’à cette libération de sortir de cet état-là et de respirer, reprendre possession de la vie, reprendre goût aux choses, à la nature, à la grandeur de l’existence qui est bien plus bénéfique que tous ces moments d’isolement où l’on est très tourné sur moi-même et où l’on se perd un peu là-dedans.

Rencontre avec Donamaria à l’occasion de la parution de son premier EP !

Le rouge est très présent dans ton projet, à quoi renvoie cette couleur pour toi ?

Pour moi, le rouge est une couleur qui est autant positive que négative. Ça a quelque chose de très effrayant, ça prend de la place ; on ne peut pas esquiver du rouge qui est la couleur du sang, de la violence, de la colère mais qui est aussi de l’amour et de la puissance. Cette couleur veut dire beaucoup de choses. Pour moi, dans la métaphore, « Redmoon » symbolise les expériences malheureuses de vie. Je  voulais vraiment visualiser cette lune rouge qui a quelque chose d'effrayant en elle pour la fuir à tout prix jusqu’au moment où l’on décide de l’affronter. Dès lors, elle n’est plus du tout effrayante, sa couleur n’est plus du tout envahissante, au contraire, elle a quelque chose de très beau, elle devient chaleureuse et on est en paix avec elle. J’aime bien la dualité de cette couleur.

Quels sont les artistes qui peuplent ta culture musicale ?

Il y en a beaucoup ! Je suis très admirative de Woodkid car je trouve que son projet est incroyable de A à Z. Que ce soit dans la composition ou visuellement, tout est parfait, très beau et très cohérent. J’aime beaucoup Yseult qui propose un projet hyper abouti et très sincère. Je trouve le projet de Lous And The Yakuza très intéressant ; particulièrement le côté visuel qui est très léché, très agréable et très puissant. Je respecte beaucoup Christine And The Queen, il y a de la cohérence dans son œuvre. Je me rends compte que c’est un tout que j’apprécie chez les artistes ; j’aime aller chercher et voir que le visuel est aussi satisfaisant que le son. Dans ma propre musique, je suis inspirée d’autres figures qui ne sont pas forcément des chanteurs. Dans mon téléphone, j’ai une liste qui s’appelle humains inspirants ; on y retrouve notamment Frida Kahlo grâce à laquelle j’ai écrit beaucoup de chansons en regardant ses peintures ou en pensant à son histoire mais aussi le chorégraphe Damien Jalet qui a une façon complètement différente de traiter le corps par rapport à ce que l’on a l’habitude de voir.

Comment imagines-tu ton prochain disque ? Sera-t-il la suite d’« Amnesya » ?

Pour le coup, nous avons vraiment cherché à avoir une cohérence et il y aura une suite logique avec la mise en abyme d’« Amnesya » mais pour le moment, je ne peux pas trop en dire afin de garder la surprise…

https://www.facebook.com/donamariamusic
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