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Rencontre avec Dalva à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de son second album !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Noémie Lantil

(c) Noémie Lantil

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je m’appelle Johan et Dalva est mon nom d’artiste. Je suis violoniste de formation et je me suis mis à la guitare après un cursus classique au conservatoire. J’ai joué dans différents groupes et puis il y a une dizaine d’années, j’ai eu envie d’écrire et d’interpréter mes propres chansons en français, inspiré par toutes mes influences musicales anglo-saxonnes et françaises. Avant « Lumen », j’ai sorti un EP en 2013 et un premier album en 2018.

Comment vois-tu ton évolution entre ton premier disque et ton nouvel album « Lumen » ?

C’est une question intéressante ! J’ai commencé sous le nom de Dalva accompagné d’un batteur et un bassiste, et moi, je jouais de la guitariste folk ; l’EP « Mercenaire » sorti en 2013 aurait pu être enregistré en live car le son était proche de ce que nous jouions en concert. Sur mon premier album « Printemps Brûlant » sorti en 2018, il y avait toujours beaucoup de guitare acoustique mais ce disque était plus riche en terme d’orchestration (cuivres, contrebasse, synthés, guitares électriques). Pour les concerts qui ont suivi la sortie du disque, j’ai le plus souvent joué les chansons dans une configuration duo guitare électrique-batterie, cela convenait bien avec le jeu de mon batteur de l’époque. Il y a de nouveau une transition avec « Lumen » pour lequel je suis reparti sur des compositions à la guitare acoustique, le choix des arrangements et la réalisation d’Alexandre Varlet ayant poussé dans ce sens-là. En fait, malgré quelques détours et des couleurs différentes, je m’inscris plutôt au fil de mes disques dans la tradition du songwriter folk !

As-tu œuvré de la même manière pour ce nouvel opus ?

Pas vraiment car c’est la première fois que je travaillais avec un réalisateur. Alexandre Varlet est un artiste dont j’aime beaucoup les disques ; après avoir partagé avec lui la scène de l’O’Gib à Montreuil en 2019, nous sommes restés en contact et je lui ai proposé par la suite de réaliser mon prochain album. J’avais déjà commencé un travail de pré-production sur des nouvelles chansons qui avaient été composées dans des accordages alternatifs à la guitare, les harmonies étaient parfois complexes et les grilles d’accord assez fournies. Lors de notre première session de travail, Alexandre m’a proposé de simplifier certaines structures, et de repasser en accordage normal. Dans la réalisation et dans la forme des chansons, il y a eu un parti pris sur « Lumen » dès le début ; nous avons mis les chansons à nu, simplifié pour laisser de la place aux mélodies de chant et aux arrangements.

(c) Noémie Lantil

(c) Noémie Lantil

Y-a-t-il eu un déclic pour démarrer la composition de « Lumen » ? Portais-tu déjà en toi ces chansons depuis un moment ou la période que nous vivons tous depuis un an a-t-elle « décanté » les choses ?

« Lumen » est un album enregistré et mixé avant le premier confinement ! Certaines chansons ont été composées au fil du temps et d’autres ont été composées dans l’année qui a précédé le début de l’enregistrement  de l’album. J’ai proposé différentes chansons à Alexandre et la cohérence s’est faite naturellement….

Les photos qui illustrent les deux premiers extraits et celle de la pochette pourraient laisser penser que cet album oscille entre ombre et lumière, est-ce le cas ?

Oui, c’est clairement le cas. Les visuels des singles et celui de l’album ont été faits par Noémie Lantil qui est une artiste peintre-plasticienne et graphiste qui réalise un travail assez remarquable sur les matières et les couleurs. Je recherchais une identité visuelle forte et singulière pour ce disque. Sur le thème de « Lumen », elle a joué sur les contrastes et effectivement en cela, il y a cette dualité entre ombre et lumière qui rejoint la tonalité de l’album.

Quels sont les thèmes abordés dans tes nouvelles chansons ?

On retrouve le thème de la chute ; de la bascule. Que se passe-t-il dans la vie quand on est désarçonné ? Comment se redresse-t-on ou pas…Il y a ce petit lien entre les chansons. C’est un sujet qui m’intéresse vraiment et je dirais que souvent derrière, on retrouve des inspirations liées aux livres que je lis et aux films que j’aime ; je pense notamment au livre « Les Désarçonnés » de Pascal Quignard qui est un auteur que j’apprécie beaucoup. Le thème de la chute est universel et très riche en termes d’écriture car on peut le tirer dans tous les sens. Et puis on trouve toujours de la matière dans notre environnement, notre entourage.

(c) Noémie Lantil

(c) Noémie Lantil

Dans « Lumen », tu parles de Gatsby, de dérusher et de bobines, le septième art fait-il partie de tes inspirations premières ?

Oui, le septième art est clairement un terreau d’écriture pour moi depuis longtemps. On m’a souvent dit que mon écriture était assez imagée voire cinématographique et je pense que ce n’est pas un hasard. Je suis un peu une éponge, je retranscris souvent à travers mes mots des images et des émotions qui pourraient être assez indicibles mais j’essaie de les faire passer avec mon langage à moi. Au cinéma, je fonctionne beaucoup par flashs. Quand je me fais happer par un film, je pourrais le résumer en trois ou quatre images clés.

Peux-tu nous parler de la mise en images de « Ta Gueule » et notamment du fait d’y avoir incorporé des extraits de vieux films ?

On retrouve principalement des films de George Méliès et de Segundo de Chomon, un réalisateur espagnol de la même époque. J’ai travaillé sur cette vidéo avec le réalisateur Jean-Baptiste Garcia; nous sommes partis tous les deux d’une feuille blanche ; nous avions déjà fait un clip ensemble, c’est quelqu’un avec qui j’aime beaucoup travailler. Nous avons longuement parlé du sens de la chanson et « Ta Gueule » pourrait symboliser cette chute dont nous parlions précédemment ; elle parle d’un personnage qui a « dérouillé » et qui revient toujours à ce moment de sa vie. Il fallait traduire cela sous forme d’images et essayer de symboliser ce retour pour ainsi dire cathartique. Il fallait symboliser ces images de souvenirs sans être trop narratifs, que ce soit suggéré. Comme dans ces vieux films-là, il y a une puissance évocatrice incroyable, naturellement, nous avons fait un mix entre des souvenirs qui pourraient être contemporains et des bribes de films qui pourraient être liés à l’histoire personnelle de ce personnage.

(c) Noémie Lantil

(c) Noémie Lantil

Comment imagines-tu les concerts de demain ?

J’ai de l’angoisse concernant ces concerts car quand on rentre dans une salle de concert, on laisse souvent plein de choses à la porte, on laisse nos émotions prendre le pas, on a envie d’exulter, d’être dans le ressenti pur et réintroduire dans une salle de concert des contraintes policées de barrières, j’ai peur que cela interfère avec cet état recherché. Tout ce que j’espère, c’est pouvoir retrouver les salles comme on les connaissait avant, en étant baignés de musique et de lumières.

De qui te sens-tu proche musicalement parlant ?

Pas si simple! Quand on est musicien depuis longtemps, on est pétri de plein d’influences, on a pris pas mal de directions différentes. Ceci dit, il y a certains albums que je n’ai jamais cessé d’écouter : ceux de Pink Floyd, de Led Zeppelin, de Talk Talk, les premiers Simple Minds. Je pense qu’en termes d’écriture et de composition, je suis un mélange de plein de choses. Résumer à quelques noms, ce n’est pas évident mais comme j’ai été un ado des 90’s, j’ai aussi beaucoup écouté PJ Harvey, Radiohead et Jeff Buckley et ensuite, beaucoup de Folk et des artistes comme Neil Young, Bob Dylan mais aussi Bill Calahan et plus récemment Fink que j’aime beaucoup. J’aime être surpris, même quand j’écoute un artiste en guitare-voix ; Fink, par exemple, a réussi à sculpter un style qui lui est propre dans une configuration très simple.…Côté influences hexagonales c’est vaste aussi mais je pourrais citer plusieurs albums de Jean-Louis Murat, j’adore « Mustango », mais aussi d’Alain Bashung comme « L’Imprudence » qui est un monument ; et les albums d’Alexandre Varlet, notamment « Dragueuse de fond » et « Ciel de fête ».

S’il y avait une intention à retenir de ce second album, quelle serait-elle ?

Ce serait peut-être de voir cet album comme un film, justement. Mon intention a été que les auditeurs puissent écouter d’une traite ces trente minutes de musique et découvrent ce qui relie ces chansons entre elles….

Rencontre avec Dalva à l’Idol Hôtel à l’occasion de la parution de son second album !
https://www.facebook.com/dalvamusique
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