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Retrouvailles avec Thérèse pour la sortie de « T.O.X.I.C » son premier titre solo !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Marilyn Mugot

(c) Marilyn Mugot

Tu viens de sortir « T.O.X.I.C » ton premier titre solo, as-tu depuis longtemps en toi cette envie de te présenter seule au public ?

C’est une très bonne question ! Je crois qu’au fond de moi, j’en ai toujours eu un peu envie mais j’ai toujours eu aussi la volonté de bosser en équipe et du coup, j’ai commencé avec le groupe La Vague dans lequel nous étions quatre au départ puis deux et finalement aujourd’hui, je suis seule en termes de nom et d’image. En revanche, avec le temps, j’ai compris que l’on ne travaille jamais vraiment seule et c’est une idée que je n’avais pas forcément en tête quand j’ai commencé la musique car je n’y connaissais rien. On peut faire de la musique seul dans sa chambre mais en réalité, plus tu avances et plus tu te rends compte que les projets musicaux auxquels tu as envie de donner une plus grande envergure et avec lesquels tu as envie de te produire, peu importe la force de travail, la motivation et les multiples talents que tu peux avoir, te poussent à bosser en équipe. Finalement, j’assume le fait de porter seule le nom du projet mais je sais que je parle pour plein d’autres gens ; tout ceux qui sont autour du projet qui me soutiennent et travaillent avec moi. Il faut savoir que je n’ai pas fait toute musique toute seule car je n’ai commencé Ableton que durant le confinement. Je travaille donc avec des producteurs, des personnes qui mixent la musique, un DA pour le clip…Le projet s’appelle Thérèse mais il pourrait tout aussi bien s’appeler Thérèse +Adam + Alex + Alex 2 +Charlie + etc.

Ce premier titre solo signifie-t-il que La Vague est une histoire ancienne ?

C’est possiblement une future histoire ancienne. Avec John, nous nous connaissons depuis un peu plus 10 ans, nous avons exploré plein de choses en 3 ans et demi à travers La Vague et je pense que nous avons fait notre temps. Je suis hyper reconnaissante de tout ce travail qui a été fait car sans cela, je ne serais jamais arrivée à ce que je suis aujourd’hui. En revanche, nous n’avons pas envie de finir cette histoire en queue de poisson car il y a énormément de personnes qui nous ont suivis, qui nous ont épaulés, soutenus, encouragés depuis le début et nous tenons à les remercier en faisant des concerts d’au revoir d’ici la fin de l’année quand nous aurons le droit de tous nous revoir en live. Ensuite, on verra…

Quel a été le retour de John sur « T.O.X.I.C » avant sa sortie ?

L’avis de John compte, mais j’ai eu envie qu’il découvre le titre en même temps que tout le monde le jour de sa sortie. J’avais besoin de faire ce titre « dans mon coin » sans me laisser influencer afin d’assumer jusqu’au bout mon bébé. En tout cas, je sais qu’il est attentif au projet et ça me fait plaisir. Nous nous soutenons mutuellement, même de loin. John a également ses projets et tout ce dont j’ai envie, c’est qu’il se développe en tant que musicien/producteur et qu’il s’épanouisse.

(c) Marilyn Mugot

(c) Marilyn Mugot

Ce morceau hyper réussi s’inscrit-il dans la continuité musicale de La Vague ?

J’ai envie de répondre « oui en partie », car je reste Thérèse. Dans La Vague, j’écrivais les paroles, les mélodies et je « composouillais » un petit peu ; forcément, il y a une partie que l’on retrouve dans « T.O.X.I.C ». En revanche, j’ai décidé d’assumer ce côté plus Electro qui fait vraiment partie intégralement de moi et ça me tenait vraiment à cœur de le mettre en avant ; je pense aussi notamment à des influences plus urbaines UK car j’écoute pas mal de Pop/Bass Music. Mon icône phare est M.I.A et je me rapproche donc de ça et de choses que j’avais du mal à mettre dans La Vague. Car faire partie d’un groupe, c’est faire des compromis et c’est ce qui crée la richesse des choses. Maintenant, comme j’ai plus envie d’être pleine et entière, parler en mon nom, je mets toutes mes influences dans ma musique, mais également celles d’Adam Carpels qui produit les morceaux avec moi et complète à merveille mes envies.

De quoi parles-tu dans « T.O.X.I.C » ?

Je parle de relations humaines toxiques. Comme d’habitude, ça part toujours d’une expérience personnelle vécue mais ensuite je la transforme, je la romance car cela reste une chanson ; ce n’est pas non plus mon journal intime. Dans « T.O.X.I.C », je parle de ce que l’on peut ressentir quand on se rend compte que dans une relation (quelle qu’elle soit), on a pris des habitudes, un certain confort…et qu’elle empiète sur notre personnalité et nous empêche d’évoluer. Ce titre parle de cette prise de conscience et cette émancipation-là. Cette chanson est tantôt tendre, tantôt nostalgique et tantôt badass et sassy. Ça montre à quel point une relation humaine est complexe. Avec l’âge, je me suis rendue compte que ces relations toxiques sont le miroir de la relation que nous avons à nous-mêmes et que finalement, la première personne à qui nous devons appliquer ce stop, c’est soi-même. Il faut arrêter de s’auto-juger en permanence, sinon on s’use… Même si c’est dur !

« T.O.X.I.C » possède un côté hymne fédérateur féminin, le vois-tu comme cela aussi ?

Oui, quand même car le refrain, c’est un peu une armée de femmes ; même s’il y a dans le fond une voix d’homme (féministe ? haha) que l’on n’entend pas très bien ; qui dit stop. Dans le mouvement féministe et dans les médias, on parle beaucoup de « masculinité toxique » mais je n’aime pas stigmatiser les hommes car je n’ai rien contre eux. J’ai des choses contre certains hommes en particulier et contre certaines choses comme le fait que pendant longtemps, le système n’a pas aidé les femmes à s’émanciper. Aujourd’hui, j’ai juste envie de dire aux nanas de s’entraider et surtout de s’aider elles-mêmes, qu’elles fassent d’elles ce qu’elles ont envie d’être, qu’elles regardent au fond d’elles afin d’être attentives à ce qu’il s’y passe et qu’elles écoutent leurs envies et leurs angoisses afin de travailler dessus pour devenir la personne qu’elles souhaitent. Femme, homme, orientation sexuelle, couleur de peau, peu importe ! « T.O.X.I.C »  est effectivement un hymne à l’émancipation des femmes à l’origine, mais il y a toujours une portée plus universelle dans mon discours.

(c) Marilyn Mugot

(c) Marilyn Mugot

Un clip est-il prévu ?

Oui ! Nous allons le tourner fin juillet et il sortira à la rentrée, avec mon ami Charlie Montagut, DA et réal. C’est lui qui avait fait le clip de « Lemme Be » à l’époque de La Vague. Je suis quelqu’un de très attachée aux belles images qui racontent des choses. J’aime la photographie, le cinéma. Même si pour le moment, l’industrie de la musique est au plus bas, j’ai envie de montrer aux gens qu’il est possible de faire des choses de qualité avec de l’envie, des bonnes idées, une bonne équipe et de l’amour. En attendant, une session live tournée à l’International est sortie le 24 juillet sur YouTube et je vous invite à aller la voir ! 

Dans quel état d’esprit es-tu maintenant que tu prends ton envol toute seule ?

Je suis pétrifiée ! En ce moment, je ne dors pas hyper bien et je ne mange pas non plus hyper bien… Ce qui est rare pour moi, car j’ai un amour inconditionnel pour la bouffe ! Je dis souvent dans des podcasts dans lesquels j’interviens, que la peur sera toujours là,qu’il est normal d’avoir peur, mais il qu’il faut savoir écouter son cœur et faire ce dont on a vraiment envie. Le confinement m’a beaucoup fait réfléchir. Avec tout ce qui arrive actuellement, je pense qu’il faut en profiter tant que nous sommes vivants pour faire les choses. Le courage vient du mot « cœur » étymologiquement et du coup, je lui laisse la parole ! Puis les gens qui me suivent me le rendent vraiment trop bien. Je me dis souvent que j’ai de la chance.

Va-t-on découvrir d’autres titres très prochainement ?

Oui, pour ne rien te cacher, un EP est en route a priori pour 2021. J’ai toujours le thème de la liberté en ligne de mire et ça passe toujours chez moi par le prisme de l’universalité. Je continue sur cette lancée. Il y a quelques temps, j’avais écrit une chanson sur le racisme anti-asiatique mais je n’avais pas trouvé la bonne instru ; je me suis remise dessus pendant le confinement et je crois que c’est vraiment sorti des tripes car le COVID à quand même révélé au grand jour ce racisme-là en France, en Occident et dans le monde. C’est quelque chose que l’on minimisait beaucoup auparavant. Il y a des sujets comme celui-ci dont je parlais moins dans La Vague car ça concernait moins John. J’ai envie de m’exprimer sur les combats que je mène de façon personnelle mais également universelle. J’ai d’autres choses en tête mais on verra si ça peut se mettre en place…

(c) Stefan Tran

(c) Stefan Tran

Peux-tu nous parler de Koï ?

Koï est le premier magazine papier qui parle des cultures Asiatiques tous azimuts ; aussi bien de musique, de bouffe, de manga, d’expos, de mode…Il a été fondé par Julie Hamaïde qui est une ancienne de chez Libé. J’ai rencontré Julie grâce à Grace Ly qui est une militante ; bloggeuse food à la base, son blog s’appelle La Petite Banane. Après la création de son magazine, Julie a eu cette merveille idée de réunir les femmes Koï ; ce sont toutes les nanas qu’elle a pu interviewer ou qui gravitent autour de la création de son magazine. Nous ne sommes pas uniquement que des nanas Asiatiques. C’est quelque chose d’assez fou car depuis que je suis gamine, je me suis souvent sentie très seule dans mes milieux en tant que femme Asiatique. Je me demandais toujours où étaient ces femmes. Aujourd’hui, nous ne sommes pas encore des milliards ; loin de là ; mais à chaque dîner Koï, nous sommes de plus en plus nombreuses. Je ne suis pas communautariste dans l’âme mais quoi qu’il en soit, à un moment donné, il y a des choses que tu ne peux pas partager factuellement avec des gens qui ne sont pas de la même culture que toi ; ce qui ne veut pas dire que tu ne peux pas partager d’autres choses. Avec ces femmes Koï, je me sens comme une peluche cassée à laquelle on aurait recollé un bras. Je me sens plus entière avec elles, même si j’ai plusieurs cercles. Ce groupe est fabuleux et il y a une entraide formidable.

Quels sont tes prochains projets ?

Le tournage du clip fin juillet et sa sortie à la rentrée. Fin août, nous allons faire une résidence à Lille avec Théau Rogerie, ingé son sur le projet, (à l’Auberge de la Maison Folie Wazemmes); car Adam y vit ; afin de monter le live. Ça me parait un peu lunaire par rapport à la situation que nous vivons depuis plusieurs mois, mais j’ai très très très envie de ça. J’espère pouvoir présenter un second single cet automne et à la même période, je dois faire ma première date parisienne le 10 octobre au Hasard Ludique dans le cadre du Festival des Vendanges de Montmartre. L’EP devrait sortir en 2021. En parallèle, on m’a proposé des featurings et du coup, j’étudie la question. Et j’ai des envies de collab aussi avec d’autres chanteur.ses. Par ailleurs, je continue de développer mon stylisme en accompagnant d’autres artistes afin de trouver leur identité visuelle. A côté de cela, j’ai des projets qui sont plutôt dans le militantisme. Pendant le confinement, j’ai créé une chaîne YouTube sur laquelle je présente des vidéos sur le self-love. J’ai notamment expliqué ma vision du self-love et je cherche des invités à interviewer sur ce sujet que je trouve pertinent. J’ai aussi des idées pour créer un podcast sur des sujets de société…

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