Retrouvailles avec Volo à l’occasion de la parution de leur nouvel album intitulé « Avec Son Frère » !

Sans rentrer dès maintenant dans les thèmes de votre nouvel album, son titre est-il à prendre au sens large du terme ?

Frédéric : Notre méthode est de toujours choisir un titre parmi ceux des chansons qui composent nos albums. Sur notre précédent disque, il y avait une chanson intitulée « Chanson Française » et nous nous étions dit que c’était pas mal de l’appeler ainsi car ça faisait déjà près de 15 ans que nous développions cet univers ensemble. En 2020, dans la tracklist, il y a un titre qui s’appelle « Avec Son Frère », il n’a rien à voir avec nous mais comme nous sommes frères, nous nous sommes dit que cela racontait quand même un peu quelque chose sur notre histoire.

Olivier : Par ailleurs, la fraternité est une valeur qui nous plait bien mais honnêtement, nous n’avons pas cherché à mettre cette dimension-là dans le titre de notre nouvel album.

A l’image de « Je Me Demande Quand », « Avec Son Frère » est-il plus engagé que ses prédécesseurs ?

O : Nous écrivons naturellement nos chansons, nous ne nous forçons pas à écrire des choses mais il se trouve qu’en plus de 15 ans d’existence avec Volo, nous avons une propension de chansons que l’on appelle engagées même si avec Fredo, on préfère le terme concerné car cela nous parait plus précis. Malgré les encouragements de mes partenaires, je n’ai rien écris de ce type-là sur ce nouvel album et ce n’est pas un calcul, en tout cas. Pour nous, « Avec Son Frère » est un disque particulièrement tendre et mélancolique mais cette couleur a toujours existé. A vrai dire, notre précédent album portait plus un propos clair et orienté. Sur « Avec Son Frère », ça existe quand même mais c’est moins frontal.

« Jeune Et Beau » serait-il une illustration du c’était mieux avant ?

F : Non et j’espère que ce n’est pas comme ça que c’est compris. Dans cette chanson, je parle d’un couple pour qui ça va ; des enfants sont nés, ils grandissent et ils aiment bien la vie qu’ils ont ; seulement, c’est un constat ou une surprise de se regarder en arrière et de se dire qu’à un moment donné, on n’avait absolument pas prévu de faire une vie ensemble et de construire une famille. Cette chanson raconte cela mais dès qu’on se regarde 20 ans arrière, il y a quand même des chances que l’on soit plus jeune déjà et beau pourquoi pas.

« Avec Son Frère » est-il né d’une envie de dresser un bilan sur vous mais aussi sur ce monde qui nous entoure ?

O : Même si je traverse la quarantaine, je ne me suis pas réveillé en me disant que je voulais faire un bilan sur cet album-là mais il se trouve qu’effectivement, nous nous sommes rendu compte après coup que plusieurs chansons évoquent un passé plus ou moins lointain. Il y a toujours un peu de mélancolie et de temps qui passe en ligne de fond. Il y a un regard en arrière mais ce n’est pas calculé.

F : Nous écrivons sur une période de 2 ans/2 ans et demi jusqu’à ce que l’on ait les morceaux et que l’on puisse les enregistrer ; nous choisissons ensemble parmi les différentes chansons de l’un et de l’autre ce que nous avons envie de défendre mais nous ne construisons absolument pas cela artistiquement parlant avec un fil conducteur. Nos albums sont plus des instants T.

O : Nous avançons avec notre âge et nous racontons des choses qui vont avec.

Pouvez-vous nous en dire plus sur la genèse d’« En Vérité » le second extrait de votre nouvel album ?

O : Il y a au moins une chanson par album qui a été écrite par rapport à l’une de mes lectures ou en tout cas après ma rencontre avec un auteur. En l’occurrence, j’ai lu la correspondance amoureuse entre George Sand et Alfred de Musset ; leur histoire est assez compliquée et torturée et j’ai trouvé qu’il y avait des phrases très belles que j’ai sorties et que j’ai mélangées avec quelques phrases à moi et cela a fait une chanson. J’ai pris des mots des deux et cela donne une chanson qui se tient et qui est portée par une seule voix.

Quels sujets abordez-vous sur « Avec Son Frère » ?

F : Dans le côté problématique de société et au niveau mondial, il y a le réchauffement climatique que nous abordons car il va falloir faire avec et ne pas oublier de s’occuper d’autres grosses questions. Nous parlons beaucoup de nous, de nos enfants, de nos histoires d’amour ; la vie de couple est très présente, il y a des déclarations d’amour et tout cela est teinté du temps qui passe.

O : Sur le côté concerné, nous avons déjà écrit des choses que nous jouons toujours « malheureusement » car elles sont toujours d’actualité alors pourquoi réécrire dessus car nous avons l’impression qu’elles résonnent encore et que nous n’avons pas autre chose à dire que ce que nous avons déjà dit sur le sujet. De façon plus générale avec Fredo, on a l’impression que tout doit et tout peut s’organiser autour des enjeux climatiques.

Musicalement parlant, comment avez-vous voulu ce disque ?

F : Nous l’avons voulu comme notre réalisateur Mr Alexis Campet à qui nous avons donné les clés du camion pour cette aventure-là. Alexis avait arrangé trois titres sur l’album précédent mais il n’était pas avec nous en tournée et nous lui avons proposé de faire l’album et d’être avec nous sur scène ; c’est-à-dire réarranger également nos anciens morceaux que nous jouons encore. Alexis est multi-instrumentiste, il a son studio, il travaille très vite et ce qu’il a fait de notre univers de voix et de paroles nous va très bien. Il y a beaucoup de douceur et ça nous parle. La guitare a disparu parfois de certains titres et c’est une nouveauté car nous chantons sur du piano.

O : Ça a été d’abord une rencontre humaine avec Alexis et une envie de travailler ensemble. Nous avons laissé Alexis faire et ce qu’il nous a envoyé nous a plu dès le début.

La musique a-t-elle soudé encore plus votre lien au fil des années ?

F : Oui, la musique et le projet en tant que tel car nous sommes amenés à partager beaucoup de temps ensemble ; la réflexion, la préparation et l’enregistrement de l’album, la tournée… Ces quinze dernières années, nous ne nous serions pas autant vus si nous avions fait deux projets artistiques chacun dans notre coin ou deux boulots différents.

O : Tout cela est très fort, nous vivons des bons et des moins bons moments ; parfois, nous sommes d’accord et parfois, non. Nous venons d’une famille où les choses se disent et nous n’avons pas de problème à dire à l’autre qu’on l’aime. Récemment, alors que nous étions en résidence avec Fredo sur un temps long, j’ai eu l’un de nos frangins au téléphone et il était curieux de savoir ce qu’était notre soirée mais de fait, nous ne passons pas notre soirée ensemble car nous sommes toujours ensemble. J’ai expliqué à notre frangin que cette complicité qui nous lie, c’est aussi savoir se laisser.

Quelle chanson de votre nouvel opus mettriez-vous en avant et pourquoi celle-là en particulier ?

O : Pour moi, ça va être assez évident car il y a une chanson qui s’appelle « Joséphine » et j’ai beaucoup de plaisir à la chanter. Cette chanson s’adresse à ma fille mais c’est une chanson d’amour d’un papa à son enfant. Je suis particulièrement attaché à « Joséphine » et ma femme l’aime beaucoup également.

F : J’aime beaucoup aussi cette chanson ! Pour ma part, je dirais « Avec Son Frère » dans le sens où ce titre parle de deux frangins qui vont quitter leur pays et qui vont immigrer surement dans des pays Européens pour une meilleure vie. Cette chanson est née d’un boulot commun et c’est arrivé assez rarement. J’ai mis en musique le texte d’Oliv et nous nous partageons complètement le chant entre les couplets et les refrains.

Même s’il n’y a jamais de recette miracle, quelle serait celle de la longévité de Volo ?

F : C’est vrai que ça commence à dater un peu. Déjà, nous ne nous épuisons pas trop, nous ne tournons pas comme des malades (rires). Nous nous amusons encore sinon nous aurions arrêté. Nous avons encore envie d’écrire des chansons ; c’est une façon de partager artistiquement nos émotions avec nos contemporains et en face, il y a encore des gens que ça intéresse qui viennent nous écouter et même nous interviewer quand on sort un album de chanson française donc on en profite ! Le public est là, nous sommes soutenus depuis le début et j’espère que nous avançons avec ce public qui est présent à chaque date aussi petite soit-elle.

O : Nous avons la chance d’avoir des partenaires, l’envie de continuer et des gens qui nous encouragent à le faire.

Quels sont vos prochains projets ?

O : Le clip du second extrait « En Vérité » vient tout juste de sortir et la tournée est en train de se monter. Le 02 novembre, nous jouerons à La Cigale et en amont, nous nous produirons dans quelques grosses villes en province. Le vrai projet est de défendre cet album sur scène avec notre camarade Alexis Campet.