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Retrouvailles avec Patrice Laffont pour la pièce « Dernier Carton » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Franck Harscouët

(c) Franck Harscouët

Comment présenteriez-vous le pitch de « Dernier Carton » ?

« Dernier Carton » oppose deux hommes de générations et de cultures très différentes qui n’étaient pas prédisposés à se rencontrer mais la rencontre a lieu lors d’un déménagement. Mon personnage qui est le propriétaire de l’appartement le quitte pour ne pas y rester après une belle histoire d’amour qui s'est terminée avec une femme vraisemblablement beaucoup plus jeune. Le déménageur qui a tout enlevé dans l’appartement et qui vient récupérer le dernier carton devrait normalement s’en aller après avoir dit au revoir à mon personnage qui est un peu odieux avec lui mais il ne part pas. A partir de là, l’intrigue se déroule et on va comprendre ou pas pourquoi ses deux hommes s’affrontent. Ça bascule sans arrêt, l’un prend l’ascendant sur l’autre ; d’abord, lui sur moi et ensuite, je me rebelle avec ce que je peux car il ne me reste plus beaucoup de forces.

A quel genre théâtral associerez-vous cette pièce ?

Pour moi, c’est un thriller psychologique bien écrit qui est parfois même un peu littéraire. C’est une pièce courte très intense, assez dure, très vivace, avec des moments de bravoure pour chacun et elle me fait penser dans une certaine façon au « Limier ». « Dernier Carton » est une pièce très nerveuse qui ne dure qu’1h10 mais il s’y dit et il s’y passe beaucoup de choses.

Qui y incarnez-vous et quels points communs partageriez-vous avec votre personnage ?

J’incarne un présentateur vedette de la télévision ; ce qui n’est pas nouveau pour moi ; en revanche, mon personnage présente une émission littéraire et c’est quelque chose que j’aurais rêvé de faire. Mon personnage est une sorte de Bernard Pivot que j’ai toujours beaucoup admiré. Il est très triste car il s’est fait quitter par cette fille plus jeune et ce déménageur lui donne des indices car il semblerait qu’il la connaisse. Nous n’avons pas grand-chose en commun ; je joue ce personnage comme un homme méprisant pour le « bas peuple » alors que je ne suis pas du tout comme cela dans la vie ; au contraire, je suis très proche des gens et je fréquente même surtout des gens qui ne me ressemblent pas car je déteste refaire le monde avec les mêmes personnes. C’est très anecdotique mais mon meilleur ami est gendarme. Au niveau du caractère, je suis quelqu’un de très soupe au lait, je peux être violent dans les paroles et dans les gestes mais moins maintenant car je me suis calmé et on peut retrouver cela dans le côté cassant de mon personnage.

(c) Christophe Lautrec Photographe

(c) Christophe Lautrec Photographe

Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette œuvre d’Olivier Balu ?

C’est le Balu lui-même ; si j’ose dire. Nous nous sommes connus sur « Antigone » d’Anouilh qui avait été monté par l’une de nos camarades. Je rêvais de jouer Créon depuis longtemps et grâce à cette pièce, j’ai rencontré Olivier Balu qui jouait un garde et mon partenaire Michaël Msihid qui incarnait mon fils. Malgré notre différence d’âge assez importante, nous avons noué des liens amicaux et Olivier m’a montré des pièces qu’il avait écrites. Olivier cherchait des sujets ; un jour, je lui ai raconté une histoire personnelle qui m’était arrivée, je lui ai donné un point de départ et il l’a traitée différemment dans « Dernier Carton ». J’ai joué beaucoup de pièces de boulevard en tournée alors que je n’ai pas une vraie fibre comique même si j’arrive à le faire et quand Olivier m’a présenté cette pièce, je me suis dit que c’était vraiment pour moi.

Que mettriez-vous en avant chez votre partenaire Michaël Msihid ?

Michaël est un grand enthousiaste et j’aime ça. On sent que ce métier est fait pour lui ; c’est presque un apostolat. Il ne pense pas spécialement à la notoriété, il aime jouer, créer et chercher dans son rôle. J’adore jouer avec lui car il y a une vraie intensité et Michaël a un œil dans lequel je vois tout ce qui se passe. Par ailleurs, j’aime sa franchise même si je suis persuadé qu’il ne me dit pas tout le temps tout ce qu’il pense car mes cheveux blancs l’impressionnent.

Comment qualifieriez-vous votre duo sur les planches ?

C’est un duo de haine et d’amour. La fin reste très sur le fil et l’auteur veut que les spectateurs puissent se faire leur propre dénouement mais pour ma part, je continue à penser que je tombe amoureux de ce mec et que je veux me le garder pour moi.

(c) Franck Harscouët

(c) Franck Harscouët

Aimeriez-vous qu’il y ait une suite afin de retrouver votre personnage ?

Oui mais je ne vois pas très bien ce qu’il pourrait y avoir comme suite ou alors celle dont je viens de parler, ils vivent en couple et après avoir perdu sa fiancée, il perdrait son fiancé et un troisième personnage arriverait…En même temps, Olivier Balu a écrit d’autres pièces et si Dieu me prête vie, je rêverais de jouer dans « Tchoup Tchoup » qui est une comédie complètement moderne.

Quel serait le message à retenir dans cette pièce ?

Je ne suis pas du tout un homme à message et je ne saurais donc pas vraiment répondre à cette question. Je dirais que chacun prend ce dont il a envie dans cette pièce mais par rapport aux retours du public, s’il fallait vraiment en donner un, je pense que ce serait un message de tolérance et comme c’est une de mes qualités principales, ça me plait bien.

Plus métaphoriquement, s’il ne devait rester qu’un seul carton, qu’aimeriez-vous qu’il contienne ?

Jolie question ! Cela dépendrait de la taille du carton…Une télé car je suis un gros dévoreur de télé, je regarde surtout les séries, le sport…Peut-être une bonne bouteille de vin même si j’en bois très peu. Des photos de mes enfants, un recueil de mots croisés et quelques bons bouquins qui ont marqué mon enfance.

(c) Gautier Lemeille

(c) Gautier Lemeille

Quels sont vos prochains projets en parallèle à « Dernier Carton » ?

Après une grosse tournée triomphale l’année dernière, nous allons reprendre à la rentrée « Le Dernier Tour De Piste » de Jean Franco avec Jean-Marie Bigard. Mon rôle est complètement différent de celui de « Dernier Carton » puisque j’y incarne un vieil homosexuel un peu timide qui essaie de tenir tête, sans y arriver, à Bigard dans une maison de retraite. Au-delà de cela, il y a ma pièce car au début des années 80, j’ai écrit un livre intitulé « Le Visiteur De L’Été » qui a bien marché à l’époque et on m’avait conseillé d’en tirer une pièce qui a été jouée cinq fois avec succès avec toute l’équipe de l’émission « Des Chiffres Et Des Lettres » après un pari au Festival de Sarlat. Sur les conseils de ma fille Axelle qui a relu cette pièce récemment, je m’y suis remis et en trois semaines, j’ai actualisé cette pièce qui date d’il y a plus de 30 ans. Je l'ai fait relire et j’ai très envie de la rejouer mais bien sûr, je n’incarnerai plus le « jeune premier », je jouerai le vieux dernier ; c’est normal, c’est la vie. Il y a également « Prochainement Sous Les Planches » dont j’ai eu l’idée et qui a été écrite par un mec que j’adore et qui avait écrit mon deuxième one man show. Il y a une alternance entre un langage très moderne et des grands textes car les protagonistes sont trois vieux acteurs qui ont joué dans la même troupe et qui se retrouvent dans un théâtre nu qui va être démoli. Pour finir, il y a « Tchoup Tchoup » que j’aimerais bien jouer.

Comment inviteriez-vous nos lecteurs à venir découvrir « Dernier Carton » au Théâtre du Gymnase jusqu’au 29 avril ?

Je vais leur dire que s’ils sont contents, ça va leur sembler trop court et s’ils ne le sont pas, 1h10 après, ils sont partis et ils peuvent aller diner tranquillement. « Dernier Carton » est une pièce vraiment bien construite, assez actuelle du fait de son sujet et je pense qu’elle ne laisse en aucun cas indifférent.

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