Rencontre avec Romann à quelques jours de la sortie de son premier EP !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Romann est mon premier projet solo mais ce n’est pas mon premier projet musical car auparavant j’ai fait partie du groupe Blue Box. Je suis originaire de banlieue parisienne mais ma famille est Bretonne ; ce qui a une influence un peu sur l’EP qui va sortir. Je suis auteur, compositeur, interprète et pour mon premier EP, j’ai été aidé dans la production par Mokado qui est un très bon ami. Je joue de la guitare et du synthé. Ce projet musical parle de mes origines, de mes cercles d’amitié et de ce que j’aime faire dans la vie. Mon premier EP est un peu sentimental et nostalgique et j’y chante en français, ce qui est une grosse différence par rapport à Blue Box où je m’exprimais en anglais. 

Peux-tu nous en dire plus sur ton expérience au sein de Blue Box ?

J’ai beaucoup tourné avec Blue Box pendant 5-6 ans notamment dans notre département des Yvelines. Nous avons gagné des tremplins et nous avons joué dans plein de salles, ce qui m’a donné le gout de la scène. Ça a été une super expérience. Nous voulions aller un peu plus loin mais il y avait le boulot, chacun a fait sa vie et nos chemins se sont séparés. De mon côté, j’avais des morceaux et j’ai pris le temps de composer à la fin de Blue Box.

Peux-tu nous en dire ce que l’on retrouve dans ton univers ?

Je dirais que ma musique pousse un peu à l’introspection. Je pense que mon univers est assez planant et vaporeux et cela va aussi avec les guitares Reverb que j’utilise avec des sons Shimmer. Il y a quelque chose d’aquatique également et cela s’entend dans « En Profondeur ». Cette Pop Française un peu planante laisse la possibilité de penser à plein de choses différentes notamment l’évocation du passé, de la famille et des amis.

Ton premier EP s’intitule « Saint-Cast », que représente cette ville pour toi ?

Saint-Cast représente mes étés d’enfance. Je pense que nous avons tous eu une famille ou des cousins chez qui aller l’été. Pour moi, ça a été le cas grâce à la famille de ma mère qui est originaire de Bretagne. Mon oncle habite en Côte d’Armor à Saint-Cast et nous y allions tous les étés avec ma sœur ; j’y voyais ma famille, mes cousins, j’y ai fait de la planche à voile et plein de sports nautiques et comme mon oncle était pâtissier, Saint-Cast évoque notamment des souvenirs de gourmandises. Saint-Cast, c’est plein de choses, c’est la Bretagne comme personne ne l’a jamais vu, ce sont des souvenirs en or qui resteront gravés à jamais. Quand le clip de cette chanson sortira, vous pourrez vous rendre compte que le littoral Breton est extraordinaire.

As-tu puisé l’inspiration principalement dans tes souvenirs et/ou expériences personnelles pour cet EP ?

Oui, pour tous les morceaux. Nous venons d’aborder « Saint-Cast », « En Profondeur » est un souvenir de plongée, c’est un peu l’histoire d’une plongée narcotique, j’y aborde l’euphorie voire l’angoisse que l’on peut ressentir quand on commence à descendre profondément et que la lumière disparait peu à peu et que l’on se retrouve seul face à l’obscurité. Dans ce morceau, il y a quelque chose d’un peu palpitant et c’est pour cela que l’on ressent les battements du cœur dans ce titre. « Dimanche A Table » est un peu une déclaration d’amour à ma sœur. J’ai écrit ce morceau pour ses 30 ans. Dans cette chanson, on retrouve des souvenirs de famille avec ma sœur et mes parents. Dans « Instant T », ce sont des souvenirs de soirées avec des potes ; même s’ils ne sont pas précis, l’idée était que les meilleurs moments que l’on passe sont ceux avec nos meilleurs potes en soirée sans se préoccuper du temps en se rappelant des dossiers et en rigolant des mêmes blagues car c’est ce que l’on aime.

Comment as-tu rencontré Mokado qui a produit ton premier EP et que mettrais-tu en avant chez lui ?

Nous nous sommes rencontrés il y a un petit moment quand j’étais au lycée, Mokado était le batteur de Blue Box et c’est mon meilleur ami maintenant. D’un point de vue musical, sa grande qualité est d’être très minutieux. Mokado possède un vrai sens de l’esthétique, il a une culture musicale assez impressionnante, il connait l’air du moment, il sait ce qui se fait, ce qui marche bien et ce qui peut être tendance.

Ces quatre chansons annoncent-elles un premier album ?

Ces quatre chansons annoncent une suite mais cela dépendra du développement du projet. Cet EP est un moyen pour moi de me faire connaitre des gens. Ces quatre morceaux sont importants car ils me décrivent un peu mais je ne vais pas forcément rester sur les thèmes de cet EP à l’avenir. J’aimerais bien faire de la Pop politique à moyen terme en abordant des sujets importants à mes yeux.

Musicalement parlant, avais-tu déjà en tête ta direction ou est-ce que cela s’est dessiné petit à petit dans le temps ?

Au début, j’avais une direction plus Electropop, cela s’entendait dans « Rhuméo » mais en discutant avec Sylvain (Mokado), nous avons décidé de partir sur des sons un peu plus naturels et nous pris une orientation plus Pop Française qu’Electropop. Ça n’a pas été rectiligne, ça a évolué et l’idée était de proposer un ensemble cohérent.

Pourquoi n’as-tu pas intégré « Rhuméo » à « Saint-Cast » ? Est-ce parce que « l’histoire » était autre ?

Non, c’est plus car musicalement parlant, ce titre n’était pas dans la même veine que l’EP. J’ai pris une orientation artistique un peu différente, j’ai privilégié les sons plus naturels à la batterie notamment et j’ai fait le choix de rentrer plus dans la Pop sur l’EP. Par ailleurs, ce morceau était moins personnel. « Rhuméo » qui raconte l’histoire d’un gars un peu paumé fait penser à « La Ballade De Jim » de Souchon et même si j’aime toujours ce morceau, j’avais plus envie de parler de moi sur l’EP.

Que peux-tu nous révéler sur le clip de « Saint-Cast » ?

Ce clip a été réalisé par Will & Joan, les plans du littoral ont été filmés par un drone et le rendu final donne l’impression que j’invite celui qui regarde la vidéo chez moi dans ma famille. Pour la petite anecdote, mon oncle qui tient une boulangerie à Saint-Cast nous a invités à la mi-journée et nous nous sommes éclatés le bide avec tout ce que l’on peut rêver en pâtisserie car c’est un très très bon pâtissier et c’était peut-être le meilleur moment de la journée.

A quelle famille musicale appartiens-tu ?

Je viens plutôt de l’Electropop Anglaise et j’écoute assez peu de Pop Française. J’ai grandi avec notamment les Foals qui ont beaucoup inspiré ma musique quand j’étais en groupe, les XX sont une grosse influence pour moi, j’ai bien aimé Thomas Azier dont la trajectoire n’a pas été rectiligne, j’aime beaucoup RY X…Je suis proche de l’Electro-Ambient Anglaise.

Est-ce que la meilleure façon d’écouter ta musique serait en solitaire face à la mer ?

(Rires) Oui, c’est un bon moyen mais pas forcément face à la mer ; sinon, je risque d’avoir peu d’écoutes. Je pense que ma musique s’écoute effectivement assez en solitaire au casque.