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Rencontre avec Félix de No Money Kids afin d’en apprendre plus sur l’album « Trouble » !

Publié le par Steph Musicnation

(c) Sergey Neamoscou

(c) Sergey Neamoscou

Comment vois-tu « Trouble » le troisième album de No Money Kids ?

A postériori, je pense que c’est un peu comme si nous nous étions plongés dans toute la partie un peu Pop que nous avions au départ du projet, que nous l’avions digérée et mélangée à l’atmosphère du premier album qui est pour le coup assez Blues. Les guitares-voix de « Trouble » sonnaient Blues au départ et nous avons popisé les morceaux à la production.

Comment nous présenterais-tu l’atmosphère de ce nouveau disque ?

Pour ce nouvel album, au niveau des textes, j’étais plus dans la revendication par rapport à nos autres albums où j’étais plus dans le témoignage. J’étais dans une atmosphère mélancolique et elle m’a poussé dans mes retranchements. Je dirais que cette mélancolie était un peu brumeuse et nous avons essayé de la teinter de Rock.

Quelles sont les grandes thématiques présentes sur « Trouble » ?

L’écriture de ce nouvel album a commencé avec une chanson qui traite du viol. Pendant la tournée de notre second album, il s’est passé beaucoup de choses dans ma vie personnelle mais également au niveau politique et national. Beaucoup d’événements m’ont marqué et j’ai pris part au niveau local à des manifestations politiques qui m’ont sensibilisé à divers sujets. Quand nous avons commencé à travailler sur ce nouvel album, je n’ai pas voulu être dans le côté partisan mais plutôt sur le témoignage de choses qui m’ont choqué comme la façon que l’on a encore aujourd’hui de traiter les femmes, le viol, l’avortement…Ces choses-là ne sont pas encore réglées tout comme la discrimination sociale que l’on peut avoir sur les quartiers populaires en France. Il y a des gens qui sont laissés de côté et ils le seront encore longtemps à cause de la politique mise en place. Plein de choses comme celles-là se sont mélangées et les textes de « Trouble » sont donc plus prononcés. Prendre le contrepied sur la production sur des textes parfois très durs a été très intéressant. Amener une atmosphère plus douce et plus légère permet de brouiller les pistes.

(c) Sergey Neamoscou

(c) Sergey Neamoscou

Peux-tu nous parler de la mise en images de « The Street » ?

Le clip de « The Street » a été tourné au Canada et il a été réalisé par Leigh Powis avec qui nous collaborons depuis notre premier album. Habituellement, nous laissons l’interprétation libre à Leigh Powis mais pour une fois, l’atmosphère du clip a été très dirigée par les paroles de la chanson. Nous avons choisi de mettre le texte en sous-titres pour une meilleure compréhension afin que le spectateur comprenne bien que l’intention était de coller au texte et à une revendication. Mon point de vue a été étayé par les personnages présents dans le clip.

Ce n’est pas votre première collaboration avec Leigh Powis, qu’est-ce vous appréciez dans la réalisation de ses clips ?

C’est quelqu’un qui voit l’image comme nous voyons la musique. Il a une esthétique et une manière de travailler qui se rapprochent finalement beaucoup de la nôtre. Leigh travaille en duo avec un collaborateur à l’image et ils fonctionnent comme nous en production. Avec très peu de moyens, nous essayons de nous approcher d’une esthétique qui attache une grande importance au côté cinématographique. Nous avons été immédiatement séduits par ce que Leigh avait présenté à l’image et ensuite, dans un deuxième temps quand nous avons échangé avec lui et que nous lui avons présenté le projet No Money Kids dans lequel il y a un vrai discours, il a tout de suite adhéré. Personnellement, nous nous entendons très bien et cela a aidé à lui faire confiance sur plein de choses.

Pourquoi avez-vous choisi de revisiter le titre « Crazy » de Gnarl Barkley ?

Quand nous avons commencé à travailler avec JM, les Black Keys venaient de sortir « Brother » et ça a été l’un de nos marqueurs avec « Crazy » de Gnarl Barkley que nous écoutions en boucle dans l’appart de JM pendant que nous produisions. « Crazy » est un titre qui nous a permis de travailler et d’évoluer. Quand nous avons pensé à faire une reprise, « Crazy » a été une évidence ; d’autant plus qu’à l’époque du premier album, nous nous étions amusés à refaire cette chanson. Les bandes ne sont jamais sorties et pour cette reprise, nous avons repris ces enregistrements et nous avons utilisé certaines parties dont celles de guitare. Nous nous sommes amusés avec nous 4 ans auparavant. Une sorte de ping-pong s’est mis en place et ça nous a permis de nous rendre compte d’où nous étions partis et où nous sommes arrivés. Ce cover est un mélange de plein de choses ; cette chanson que nous adorons et que nous respectons et ce côté un peu historique.

(c) Sergey Neamoscou

(c) Sergey Neamoscou

« Trouble » est-il un concentré de vos influences à tous les deux ?

Toujours et je pense que cela sera ainsi jusqu’à la fin de notre vie. Nous ne faisons pas de la musique pour plaire aux gens ; cela peut arriver quand nous avons une commande comme par exemple pour Coca Cola mais ce n’était pas affilier à No Money Kids ; quand nous sortons quelque chose sous notre nom, c’est que cela nous correspond. Nous avons la volonté de rester authentiques. « Trouble » est un marqueur de tout ce que nous écoutons sur le moment, comme nos précédents albums.

Comment as-tu rencontré ton acolyte ?

Nous nous sommes rencontrés en studio. A l’époque, j’avais un projet solo et sur les conseils d’un ami commun, j’ai été tapé à la porte du studio de Jean-Marc. J’ai eu deux semaines pour enregistrer un album sous le nom de Félix Kazablanca et à la fin de ces deux semaines, nous nous sommes dit que c’était un peu bête de s’arrêter là. Nous avons travaillé en vase clos et ça a été la première fois où j’ai fait une rencontre musicale dans laquelle je ne me forçais pas à renier un style et où je n'étais obligé de mettre en avant telle ou telle facette de moi-même. Cela a été une sorte de coup de foudre musical. Cela s’est un peu imposé à nous. J’ai eu un problème de santé qui a fait que j’ai dû rester alité pendant près d’un an, je n’ai pas pu jouer et JM m’a attendu durant tout ce temps et je me suis dit que c’était le bon, j’en étais sûr (rires). Nous avons commencé No Money Kids, au départ pour nous car ça nous faisait tripper de faire pour une fois des productions qui nous ressemblaient. Je pense que nous avions le même problème, nous faisions partie de groupes mais nous n’écoutions pas jusqu’alors ce que nous faisions. No Money Kids a été un déclic pour nous. Ce projet représente vraiment ce que nous voulons faire.

Qu’est-ce que mettrais en avant chez lui ?

Dans un premier temps, sa folie car à l’époque, je devais avoir 25 ans et JM qui a 10 ans de plus que moi avait déjà connu les tournées, le fait d’avoir un manager, de vivre de sa musique et il a eu la folie de me suivre là-dedans en abonnant tout pour faire la tournée des bars en France et accessoirement à Nantes où nous avons commencé. La folie de JM se retrouve sur scène et musicalement.

(c) Sergey Neamoscou

(c) Sergey Neamoscou

Le fait de vous exprimer en anglais, cela vous a-t-il ouvert les portes de l’international très rapidement et peux-tu nous dire où plus précisément ?

Le fait de chanter en anglais nous a ouvert plus de portes à l’international. Très vite, nous avons eu un écho aux États-Unis et nous ne nous y attendions pas. On nous a dit que notre musique était très cinématographique et c’est certainement pour cela que nous nous sommes retrouvés à l’affiche de films et de séries et c’est « Banshee » qui a déclenché tout cela car nous avions signé le générique de fin. Pour la première fois, nous sommes sortis de France et nous nous sommes rendu compte de ce que c’était d’avoir une musique qui te dépasse. Ensuite, nous sommes allés en Allemagne et les gens venaient nous voir par rapport à la série. C’est marrant car notre musique a traversé l’océan mais nous, nous ne l’avons pas encore fait puisque nous ne sommes pas encore allés jouer aux États-Unis. En revanche, quand nous avons commencé à tourner en Allemagne, le fait de chanter en anglais, ça nous a rapprochés finalement des Allemands qui sont plus anglophones que les Français et c’étaient les premières fois où l’on venait me parler des textes. Il y a une ouverture mais elle est a modérer car au fur et à mesure des tournées en Allemagne, en Hongrie ou en Angleterre, nous nous sommes rendu que le Français est très apprécié en Europe. Quand tu chantes en français, c’est tout de suite plus exotique.

Œuvrez-vous pour d’autres artistes aussi bien dans l’écriture, la composition ou la production ?

Oui, ça nous arrive d’avoir des propositions essentiellement en France que ce soit dans la composition ou dans la production par le biais de No Money Kids.

Quels sont vos prochains projets ?

La tournée va continuer jusqu’en 2020, un autre clip va sortir tout comme une captation live. En parallèle de tout cela, nous sommes déjà en train de travailler sur un autre album. Pour une fois, nous avons le temps d’expérimenter des choses qui demandent du temps et c’est très agréable ! Ce projet sera plus conceptuel…

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