Retrouvailles avec Nalya à l’occasion de la parution de son nouvel album !

Quel regard as-tu aujourd’hui sur « Cage Dorée » ton précédent disque ?

Je suis contente d’avoir fait « Cage Dorée » après « Miss Miles ». Ces deux disques ont été des « canevas » qui m’ont amenée à poursuivre l’aventure avec « La Folie Des Candeurs », qui est l’album qui me ressemble le plus. Je pense que j’avais besoin de cet EP pour arriver où j’en suis aujourd’hui. « Cage Dorée » était une étape pour moi et un peu une nouvelle carte de visite.

Que t’a-t-il apporté ?

« Cage Dorée » m’a permis d’avoir des retombées sur des radios locales, des webradios, de rencontrer des journalistes et de faire quelques concerts. Cet EP m’a aussi aidée à consolider ma base de fans car ces derniers étaient en attente d’un nouveau disque. Je n’ai pas fait de clip pour défendre cet EP mais j’ai mis un titre plus particulièrement en avant. Après ce disque court, je me suis dit qu’il fallait vraiment que je sorte un second album car c’est ce que tout le monde attendait. Cela a pris du temps pour des raisons financières et c’est pour cela que je suis repassée par un financement participatif pour « La Folie Des Candeurs ».

Ton nouvel album est-il une continuité ou une évolution ?

Je pense que c’est plus une évolution qu’une continuité. Si on compare « La Folie Des Candeurs » à mes autres disques, il est vraiment différent dans le style musical. Je me suis entourée de nouvelles personnes d’horizons musicaux variés. J’ai toujours voulu faire de la Pop-Folk en français depuis le début et ça transparaît davantage dans ce nouvel album : « Miss Miles » sonnait plus variété et « Cage Dorée » ne contenait que deux morceaux un peu plus Pop-Folk. J’ai voulu accentuer sur la Pop et la Pop-Folk sur « La Folie Des Candeurs ». Ce disque est une évolution tant au niveau de l’écriture que sur la partie instru et arrangements. Je suis très fière de cet album et je suis ravie des premiers retours que les gens me font. En effet, j’aurais pu les perdre en chemin en faisant quelque chose d’un peu différent mais ils sont toujours là, il y a un véritable engouement, ils me suivent et ils amènent même de nouvelles personnes dans leur sillon.

Comment as-tu voulu ce disque ?

Je me dévoile tout le temps beaucoup dans mes chansons, c’est ma façon d’écrire mes textes, je parle de sujets qui me touchent directement ou indirectement mais il y a toujours une part de moi. Ce qui est certain, c’est que j’ai voulu un disque personnel, très sincère et très honnête dans l’écriture et musicalement qu’il soit plus proche de ce que j’avais envie de faire depuis des années. Je ne raconte pas forcément ma vie privée tous les jours mais je le fais au travers de ma musique et si les gens écoutent vraiment mes chansons, ils arrivent à me connaître assez bien.

As-tu œuvré seule pour cet album ?

Non, au-delà des compositeurs et de l’arrangeur avec lesquels j’ai travaillé, j’ai fait appel à Lotfi Bouziane qui me connaît très bien et qui est lui aussi chanteur, musicien et compositeur. Lotfi est assez éclectique et très perfectionniste et j’avais besoin de ça. Il a été le D.A pour la partie musicale de cet album. J'ai été guidée, conseillée et boostée par Lotfi qui a ajouté sa touche sur ce disque.

On te sent plus affirmée et plus femme encore, est-ce aussi ton ressenti ?

Forcément, je grandis et je mûris : cela transparaît dans mes titres. Je me suis un peu plus affirmée sur ce disque et je pense notamment au titre « L’Endormie » dans lequel j’exprime un ras-le-bol des gens qui pensent que si l’on ne donne pas son avis publiquement sur tout ce qui se passe dans le monde sur les réseaux sociaux, c’est que l’on n’en a pas. J’ai un peu plus montré mon caractère dans cet album car je ne suis pas une fille sans saveur, qui est juste sympathique. Au travers de ma musique, j’ai fait le choix de ne pas parler de tout ce qui passe dans le monde et notamment en politique car mes idées ne regardent que moi : je préfère montrer mon optimisme dans mes chansons. C’est important de faire rêver les gens par le biais de la musique et de ne pas tout le temps leur parler de ce qui ne va pas.

Peux-tu expliciter le titre de ton nouvel album ?

Pour moi, la folie est quelque chose de coloré et la candeur a quelque chose de plus pur. Les deux peuvent aller ensemble d’autant plus quand on est enfant car on a peut-être plus de folie en soi qu’à l’âge adulte. Sur la version physique du disque, on me découvre sous deux facettes. L’une plus maquillée et l’autre plus candide. Un ami m’a dit que cet album était la combinaison des extrêmes et c’est exactement cela.  La folie des candeurs, c’est à la fois être femme tout ayant un côté enfant, être candide tout en ayant les yeux bien ouverts sur le monde, tout cela me constitue et je pense qu’il en va de même pour de nombreuses personnes. Par ailleurs, ce titre d’album est évidemment un jeu de mot par rapport au film « La Folie Des Grandeurs ».

Te considères-tu comme quelqu’un de candide ?

Je suis candide mais pas seulement. J’ai un côté enfantin, j’aime toujours les carrousels, j’ai longtemps cru au Prince Charmant, j’ai une part de candeur et de naïveté en moi mais je ne vis pas dans le monde des Bisounours. J’ai décidé d’être optimiste et heureuse dans la vie mais ça ne m’empêche pas d’avoir une vision très claire du monde qui nous entoure.

De quoi parlent tes nouvelles chansons ?

Il y a beaucoup d’extrêmes dans cet album. « Combattantes » est une chanson un peu féministe dans laquelle je m’adresse à un homme imaginaire car j’ai souvent été témoin d’hommes qui se plaignaient pour pas grande chose, des hommes plus fragiles qu’ils n’en ont l’air et j’ai voulu rendre hommage aux femmes qui combattent dans cette chanson. Isabelle, qui se bat depuis des années contre une maladie, m’a inspiré cette chanson que je ne voulais pas larmoyante. « Pour Que Je Signe » raconte l’histoire d’un couple qui reste ensemble par habitude ; je parle de « silencieux vacarme ». Cette chanson exprime bien cela, il ne se passe rien. « Pétales » est une véritable histoire de rupture. Peu de temps avant la fin de notre histoire, cet homme m’avait offert une rose qui était toujours aussi belle alors que j’étais malheureuse comme les pierres à cette époque-là. « L’Endormie » est mon « coup de gueule » de l’album. Ce titre parle du fait que ce n’est pas parce que je suis optimiste que je ne suis pas réaliste. De nos jours, sur les réseaux sociaux, les gens s’insultent, ne savent plus se parler et abordent tous les sujets possibles et imaginables, tout le monde y va de son petit commentaire sur les guerres, la politique, tout ce qui se passe dans le monde... Tout cela m’énerve au plus au point et j’ai voulu écrire une chanson pour toutes les personnes qui, comme moi, ne s’expriment pas publiquement. Cela ne veut pas dire qu’elles ne pensent pas. « La Folie Des Candeurs » met en lumière le fait que le prince charmant n’existe pas. C’est l’histoire d’une Cendrillon des temps modernes qui cherche son prince sur les sites de rencontres, avec pas mal de désillusions.  « Tu Ne Savais Pas » est une chanson très personnelle, je suis d’origine Franco-Sicilienne et ce titre raconte l’arrivée de ma grand-mère en France en 1947. Tout le début de la vie en France de ma grand-mère a été très compliqué. Mon arrière-grand-père est venu à Lyon avec elle alors qu’elle n’était pas majeure et qu’elle ne parlait pas un mot de français. Je voulais lui rendre hommage au travers de cette chanson et de tout cet album. Il y a plutôt des femmes fortes dans ma famille et je tire ma force d’elles. « Au Temps Des Billes » aborde l’enfance et les amitiés que l’on pense durer toute la vie. « Cassandra » parle d’une petite Lyonnaise qui est décédée à l’âge de 20 mois d’une leucémie. J’avais suivi le combat de cette petite fille et une amie qui s’investit dans l’association des parents de Cassandra m’a demandé d’écrire une chanson pour elle. C’était beaucoup de poids sur mes épaules : j’ai voulu écrire une chanson touchante mais aussi pleine d’espoir, malgré la situation. Je ne sais pas si les parents de Cassandra ont approuvé ma démarche mais en tout cas, je leur ai envoyé la chanson et j’espère qu’ils m’écriront un jour. « Vide » raconte une rupture tout en montrant des contractions car parfois, on se sent vide et triste mais le monde continue de tourner et le soleil de briller.

Quel a été le retour de ta grand-mère sur « Tu Ne Savais Pas » ?

Je n’avais qu’une peur : que ma grand-mère n’ait pas le temps d’écouter cette chanson car elle est malade. Fort heureusement, elle est toujours là, je lui ai fait écouter cette chanson et je lui ai dédicacé l’album. Ma grand-mère a compris que je parlais d’elle dans ce titre et elle a pleuré la première fois qu’elle l’a entendue et à l’époque, ce n’était encore qu’une maquette. Quoi qu’il en soit, ma grand-mère est toujours émue quand je chante.

Quels sont tes prochains projets ?

Je vais continuer la promotion de mon album ; j’aimerais faire un clip. Lotfi, qui fait de la production vidéo, devrait le réaliser. C’est encore en discussion car nous n’avons pas totalement arrêté notre choix sur le titre. Et puis, nous devons déterminer quel sera le lieu de tournage, l’histoire etc… J’aimerais aussi faire quelques lives afin de faire vivre cet album sur scène. Tout est une question de temps et de budget…