Nicolas Mazzocco vous en dit plus sur « Trash Thérapie » !

Comment est née l’idée de « Trash Thérapie » ?

J’ai voulu remonter « Bon Vent ! » ma première création mais comme nous étions cinq personnages, on m’a gentiment dit que le coût plateau allait être un peu onéreux pour moi et on m’a conseillé d’écrire une pièce avec un minimum de personnages et très peu de décor. Je me suis dit que l’idéal était un duo car tout seul, cela s’appelle un one man.

Coralie Constantin qui incarne Claire Voyant la psy a-t-elle été un choix évident pour toi ?

Coralie qui était également dans « Bon Vent ! » est une très bonne amie, nous nous connaissons depuis l’école de théâtre et j’avais dans l’idée d’écrire un duo avec elle. Je ne voyais personne d’autre pour jouer le rôle de Claire que j’ai écrit pour elle. Il faut savoir que j’ai un master d’anglais et que j’ai enseigné un peu cette matière et que Coralie a un master de psychologie et qu’elle a fait des stages en psychologie. Je me suis dit que cela serait drôle d’écrire une pièce en rapport avec nos petites expériences à chacun et la séance de thérapie s’y prêtait bien. Le fait de très bien se connaitre dans la vie de tous les jours a permis l’écriture de situations un peu cocasses !

Que raconte cette pièce à deux personnages ?

Dans « Trash Thérapie », un prof vient consulter une psy car il veut tuer un élève.

Cette thérapie est-elle vraiment trash ?

Tout dépend de la définition que l’on a du mot trash. Elle ne l’est pas dans le sens où il n’y a pas de sang ni de sexe montré mais elle est trash dans le sens où le personnage de Claire est plutôt atypique dans l’idée que l’on peut se faire d’une psy. T.T ; les initiales de Trash Thérapie ; rappellent celles de Théodore Timothée l’élève que veut tuer Rémi.

L’écriture de cette œuvre a-t-elle été une sorte de thérapie pour toi ?

Je n’ai pas tué d’élèves et je n’ai pas de cadavres dans mon placard (rires) mais l’écriture de cette pièce a été une sorte de thérapie dans le sens où elle m’a permis de me prouver que j’étais capable d’écrire une pièce à deux personnages. Cette pièce a aussi été en quelque sorte une thérapie car j’y ai mis toute ma rancœur envers l’éducation nationale. Pour la petite anecdote, la première fois que nous avons joué « Trash Thérapie » au Théâtre de la Jonquière, un élève avait menacé sa prof avec un faux pistolet dans un lycée de banlieue. Cette thérapie a été salvatrice car je sais que le texte plait. Nous avons de bons retours de la part du public.

Quels sont ces retours ?

Le plus souvent, le public nous dit que l’on ne s’ennuie pas, que l’on ne voit pas le temps passer, que les personnages sont bien marqués, que le duo fonctionne à merveille et que la mise en scène de Clément Maléry ajoute un plus qui rend la pièce vivante.

Peux-tu nous en dire plus sur ton personnage ? Quels sont les traits de caractère de ton personnage ?

Rémi Fassol est professeur d’anglais au Lycée Prévert et il n’a qu’une obsession, celle de vouloir tuer un élève. Il va voir Claire Voyant la psy afin qu’elle tente de le dissuader de commettre cet acte horrible mais néanmoins nécessaire pour qu’il puisse continuer à vivre et à s’en sortir. Rémi est un anti-héros auquel on s’attache. Rémi ne mérite pas ce qui lui arrive, il est sincère, très calme, posé et on se demande comment il peut arriver à avoir ses pensées meurtrières. Dans la pièce, Claire est l’opposé de Rémi. Des proches qui ont vu « Trash Thérapie » m’ont dit que Rémi était moi en apparence et que Claire pourrait être moi quand on me connait bien.

Que mettrais-tu en avant chez Coralie ?

Coralie possède une certaine retenue et quand elle se lâche, elle est juste magique. C’est une comédienne à multi-facettes, elle est autant surprenante en comédie qu’en tragédie. Coralie a su s’approprier le rôle très rapidement de Claire car même s’il était écrit pour elle, elle a su apporter sa touche personnelle qui fait son charme.

Rémi et Claire ne jouent-ils pas au jeu du chat et de la souris dans « Trash Thérapie » ?

Ils jouent au chat et à la souris mais on ne sait pas qui est le chat et qui est la souris. Claire utilise l’humour noir comme outil de défense pour éviter d’être blessée mais quand elle découvre que Rémi est de plus en plus proche d’étape en étape, elle baisse l’armure et elle commence à être plus ou moins charmée. Sa séduction est peut-être de titiller ; ce qui peut plus ou moins faire peur mais Rémi ne va pas s’avouer vaincu si facilement. A la fin, on se demande si ce n’est pas la souris qui a gagné plutôt que le chat.

Que peux-tu nous dire sur la mise en scène de Clément Malery ?

A la base, je devais faire moi-même la mise en scène mais ce n’était pas facile d’avoir toutes les casquettes. Je ne pouvais pas avoir assez de recul. J’ai proposé à Clément qui est un ami et qui est chef opérateur pour le cinéma de jouer dans « Trash Thérapie » mais comme il était indisponible sur une certaine période, ça l’arrangeait de ne pas apprendre de texte et de finalement mettre en scène. Il a apporté une vraie plus-value. Nous avons convenu ensemble de la mise en place du décor et Clément a fait un très bon travail sur les lumières qu’il peut contrôler à distance. Le travail sur les lumières surprend toujours et plait énormément.

Dans tes prochains projets, va-t-on te retrouver uniquement en tant que comédien ou également en tant qu’auteur ?

Pour l’instant, je ne serai que comédien. Je vais jouer fin juillet dans un festival près d’Avignon dans « Sors De Ma Vie », de Laurent Plessi. J’incarnerai un jeune qui tombe amoureux d’un écrivain de 50 ans. Je serai également à l’affiche d’« Alexandra », de Pascal Marino, une pièce écrite en alexandrins. J’ai également un projet avec une troupe d’impro LGBT. En ce qui concerne l’écriture, j’ai l’idée pour une troisième pièce et ce ne sera pas de la comédie…J’ai un projet de scénario pour le cinéma que j’ai écrit avec une amie sur l’univers des Drag kings.

Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir découvrir « Trash Thérapie » au Théâtre La Croisée des Chemins jusqu’au 22 mai ?

Qui n’a jamais eu l’envie de tuer quelqu’un ; que ce soit un élève, un collègue ou un voisin…Que feriez-vous si vous étiez cette personne à qui l’on dit « convaincs-moi de ne pas tuer quelqu’un demain » et au contraire, qu’est-ce que vous penseriez si on vous disait de le faire. Qu’est-ce qui vous interpellerait et pourquoi ?