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Rencontre avec la pétillante humoriste Alexandra Pizzagali !

Publié le par Steph Musicnation

Rencontre avec la pétillante humoriste Alexandra Pizzagali !

Comment te présenterais-tu à nos lecteurs ?

Je suis Parisienne mais j’ai des origines Italiennes, Normandes et Bretonnes. Dans l’humour, je te dirais que je suis toute nouvelle car j’ai fait deux ans de théâtre il y a près de dix ans et ensuite, il y a une période d’infusion durant laquelle, il ne s’est peut-être pas passé grand-chose artistiquement parlant mais il s’est passé des choses intérieurement qui ont fait qu’à un moment donné, je me suis réveillée et comme je savais écrire, jouer et faire marrer les gens, j’ai écrit mon spectacle « C’Est Dans La Tête ».

La scène a-t-elle toujours été un rêve pour toi ?

Pas jusqu’à ce que j’aie mon diplôme de communication mais le théâtre m’avait plu et j’avais adoré étudier Racine au lycée. Comme tout le monde me disait toujours que je devrais faire du théâtre ou être avocate, je me suis dit qu’aller dire du Racine sur scène me ferait du bien. Je me suis inscrite au Cours Florent et durant deux ans, j’y ai suivi des cours de théâtre et j’y ai beaucoup appris sur moi. Pendant plusieurs années, je me suis dit que j’allais jouer « Phèdre » dans des grands théâtres car j’avais envie de jouer des classiques et des drames mais on me disait très souvent que je devrais aller m’éclater dans du comique et j’ai monté mon projet.

Comment est née l’idée principale de « C’Est Dans La Tête » ?

J’avais envie d’amener la folie sur scène car c’est un sujet qui me fascine. Physiquement et physiologiquement, nous sommes tous foutus pareil mais parfois, il peut y avoir une vrille psychique ou émotionnelle. Je voulais monter une pièce tragique et dramatique autour de la folie mais je me suis dit que j’allais plutôt présenter l’antichambre fleurie de ce spectacle. Le point de départ a été ce personnage désaxé qui vient parler d’elle. Au fur et à mesure du spectacle, on se rend compte que cette jeune femme a un rapport très particulier à elle et à l’autre en général et on comprend pourquoi à la fin.

Photo Saskia Batugowski

Photo Saskia Batugowski

Quels thèmes retrouve-t-on dans ce one ?

Je pense que j’aborde des thèmes bouleversants sur lesquels on pleure en théorie mais normalement, on en rit grâce ce spectacle. En écrivant, je ne me suis jamais dit que j’allais parler d’un thème en particulier afin de le dénoncer ou de le condamner mais à posteriori, je me suis rendu compte que je parlais de viol, de pédophilie, du fait d’être cocu, de Daech, de la Shoah…et j’ai constaté que j’avais été émue par tous ces sujets de près ou de loin.

Comment décrirais-tu ton humour ?

C’est de l’humour noir, grinçant, peut-être un peu limite mais ce n’est jamais gratuit car il y a du fond. Je suis consciente que je peux heurter certaines sensibilités mais tout est question de curseur. Savoir ce que l’on dit et pourquoi on le dit est très important pour moi et je suis droite dans mes bottes à ce niveau-là. J’avais trouvé une phrase un peu conne mais tellement juste et elle disait qu’à partir du moment où tu es droite dans tes bottes, tu peux sauter dans n’importe quelle flaque et éclabousser (rires).

Le personnage que tu incarnes sur les planches, est-il très éloigné de toi dans la vie de tous les jours ?

Dans l’interprétation peut-être pas car je suis quelqu’un de très excessif moi aussi dans la vie de tous les jours ; quand je suis heureuse, je suis très heureuse et la réciproque se vérifie quand je suis triste ou quand j’ai peur. En revanche, du fait de ce que ce personnage a vécu et dans sa façon de voir les choses, elle est évidemment à l’opposé de ce que je suis.

Rencontre avec la pétillante humoriste Alexandra Pizzagali !

Quel serait ta propre définition de la folie ?

C’est être hors cadre et c’est drôle de dire cela car le fait de ne pas être dans le cadre mais de ne pas être non plus hors cadre, c’est ce qui me plait quand je joue ce spectacle. J’aime danser sur la frontière. J’ai conscience de faire rire avec des sujets très graves mais je ne veux pas être irrespectueuse ou créer du malaise.

Te verrais-tu jouer ce spectacle à Sainte-Anne ?

J’aurais peur de me sentir un peu imposteur. Il y a des gens qui ont travaillé en psychiatrie ou qui connaissent ce milieu-là qui sont venus voir le spectacle et j’avais peur qu’ils se demandent pour qui je me prenais pour interpréter ma propre idée de folie ou que je n’avais pas compris ce que c’est. J’avais un peu peur du regard de quelqu’un qui vit ça de près ou de loin mais j’ai toujours eu de bons retours. Pour répondre à ta question, je pense que je ne me verrais jouer mon spectacle à Sainte-Anne mais j’aimerais bien m’y rendre afin d’aller au contact de ces gens qui ont mille folies et discuter avec eux.

Photo Marylène Eytier

Photo Marylène Eytier

Quel regard as-tu sur l’humour féminin de nos jours ?

Il y a pas mal de nanas qui arrivent en ce moment avec un humour noir et/ou trash et je pense qu’il y a une vraie vague d’humoristes féminines qui ne sont pas là pour parler de leurs règles ou de leurs rendez-vous Tinder. Ces nanas sont là pour parler de choses un peu plus consistantes quitte à déranger. Certaines personnes peuvent penser que c’est une mode mais pour moi, ça n’en est pas une ; chacune à une patte, une sorte d’humour bien à elle. Je crois que nous faisons partie d’une génération qui doit dégueuler des trucs (rires).

Comment inviterais-tu nos lecteurs à venir te découvrir au Théâtre du Marais jusqu’au 31 mars ?

Mon humour est noir mais il n’est pas gratuit. Comme j’aime notre langue, j’en ai pris soin dans l’écriture et dans la manière de dire les choses. Je parle de sujets qui sont bouleversants dans ce spectacle mais avec humour. Même si chacun possède sa propre sensibilité, je pense que tout le monde peut être touché par ce que je raconte dans « C’Est Dans La Tête ». Je suis très consciente de ce que je raconte et de ce pourquoi je le raconte. Venez voir le spectacle et n’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, je serai ravie d’avoir vos retours !

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