Rencontre avec Sophie Tapie à l’occasion de la sortie de son nouveau single !
Comment te définirais-tu en tant qu’artiste ?
Je ne sais pas comment je me définirais en tant qu’artiste mais en tout cas, je fais de mon mieux pour être authentique.
Ta musique a-t-elle évolué depuis la parution de ton premier album intitulé « Sauvage » ?
Énormément et pour plusieurs raisons ; la première étant que l’album avait été fait au Canada et donc avec un son beaucoup plus Folk parce que c’est ce qui leur parle plus là-bas. Cet album n’était pas du tout destiné à arriver en France mais comme il a tellement bien marché au Canada, nous l’avons exporté même si ce n’était pas du tout le format que les gens ont l’habitude d’entendre ici. Maintenant que je suis signée en France chez Capitol, je présente un style beaucoup plus ouvert et plus Pop dans le sens populaire et plus accessible.
Qu’as-tu voulu exprimer dans ton nouveau titre « We Love » ?
Plein de choses ! J’avais envie de proposer un échantillon gai et sans prise de tête de mon prochain album tout en véhiculant de vrais messages qui me touchent particulièrement comme l’homophobie, l’intolérance, le racisme et cette sorte de clivage insupportable qu’il y a entre les gens en France notamment ces six derniers mois. J’ai vécu une année assez difficile et j’avais envie de me faire du bien avec ce titre. « We Love » est une petite bulle de bonne humeur.
Cette chanson est-elle représentative de ce que tu prépares actuellement ?
Assez, oui même si toutes les chansons ne seront pas dans la veine que « We Love » car je n’aime pas les albums trop redondants. Je ne vais pas faire du Rap ou du Metal mais j’aime bien aller vers des univers qui n’ont rien à voir.
Peux-tu nous en dire sur tes collaborateurs ?
John Mamann est un ami. On nous avait mis lors d’un séminaire d’écriture avec une autre personne et ça ne s’est pas bien passé du tout. Nous avions qu’une seule envie, c’était qu’elle parte car nous avions beaucoup d’idées mais nous n’arrivions pas à les faire sortir à cause de cette personne. Une fois que nous nous sommes retrouvés à deux, « We Love » est née en vingt minutes. Il y a eu comme une sorte de libération. Je collabore également beaucoup avec Fred Saviot et Felipe Saldivia qui a œuvré notamment pour Kendji, Soprano, Christophe Maé…
De quoi vas-tu parler sur ton second pas discographique ?
Il va y avoir pas mal de thèmes différents. Il y aura des chansons d’amour mais aussi des chansons tristes. J’ai notamment écrit une chanson pour le frère de ma meilleure amie qui est mort il y a deux ans à l’âge de 26 ans des suites d’un cancer. Je parle également de sujets d’actualité comme dans « L’Amour En Solde » qui illustre un peu cette consommation que l’on a aujourd’hui pour le sexe et pour les relations qui ne servent à rien. Certains de mes textes parlent de mes musiciens comme « Ad Vitam Aeterman ». Avec Felipe, nous avons inventé une légende Indienne de toute pièce…Nous avons vraiment fait en sorte de proposer quelque chose de varié afin que les gens ne s’ennuient pas une seconde à l’écoute de l’album.
Où puises-tu tes inspirations aussi bien musicales que pour tes textes ?
Je m’inspire en permanence uniquement de ce qui m’entoure, je n’écris pas sur ce que je ne connais pas sauf si on me fait une « commande » pour un artiste et que l’on me plante le décor. Je te dirais que j’écris exactement de la même manière qu’un comique écrirait son stand up. Les gens avec qui je travaille ou qui m’entourent m’inspirent. J’ai notamment écrit une chanson qui s’appelle « Belle » en m’inspirant de la fille du gardien de ma maison dans le Sud. Cette jeune fille est complexée par ses rondeurs et j’ai eu envie d’écrire une chanson pour les filles qui ne se sentent pas bien dans leur corps.
Pourquoi ne t’es-tu pas lancée plus tôt dans la musique ?
J’ai essayé mais j’ai mis huit ans et demi avant d’être signée dans une maison de disques en France. Cela fait longtemps que je suis dans l’ombre car j’écris et je compose pour d’autres artistes. Mes trois premiers albums ne sont jamais sortis. J’ai fait le premier à l’âge de 18 ans avec Frédéric Château, le second avec les Freaks et le troisième avec quelqu’un d’autre. Comme je suis une fille qui ne lâche pas le morceau facilement, on m’a gentiment sortie par la porte, je suis rentrée par la fenêtre, on m’a ressortie par la fenêtre et je suis arrivée en rappel dans la cheminée. Plein de choses ont fait que les maisons de disques en France étaient un peu frileuses notamment mon nom de famille mais je ne me suis pas laissée faire. J’ai beaucoup de chance de faire ce métier car si tu ne fais pas de la musique, tu peux faire du théâtre, du cinéma, de la télé, des séries…Un artiste a plusieurs cordes à son arc et cela permet de ne jamais s’ennuyer dans ce métier.
En termes de collaborations à l’avenir, aimerais-tu mélanger les genres ?
Est-ce que j’aimerais faire un duo avec un rappeur, par exemple ? Non, à part si c’est quelqu’un que j’admire grave et que cela me fasse sortir de mon univers. Je ne suis pas sûre que je puisse composer du rap, je n’ai pas la prétention de dire que je suis une bonne toplineuse dans les drops de Rap. Je crois que je ne serais pas à l’aise si je ne maitrise pas mon sujet. J’aurais l’impression de mentir et de tirer un peu sur toutes les ficelles pour essayer de marcher. Il y aurait un manque d’authenticité. En revanche, je rêve de faire un duo avec Christophe Maé car cela me parle.
Te concentres-tu sur la musique où as-tu d’autres projets en parallèle ?
Je me concentre vraiment sur la musique. Même si j’ai déjà fait plein de choses, je n’ai jamais fait tout en même temps car cela ne marche pas. Il ne faut pas faire tout et n’importe quoi. C’est un métier comme un autre et il faut être concentré quand on fait ce genre de choses. Je ne me verrais pas écrire des chansons et à côté jouer un rôle ; je ne pourrais pas écrire des chansons qui parlent de moi et jouer quelqu’un d’autre sur les planches ou devant une caméra. C’est certain que je referais du théâtre, du cinéma ou de l’animation télé mais je ne ferais jamais deux choses à la fois car ce ne serait pas honnête.
Quelle serait ton rêve le plus fou en tant que chanteuse ?
J’adorerais faire Les Enfoirés. Je suis quelqu’un qui aime les gens et faire rire dans la vie de tous les jours est mon moyen de recharger mes batteries. Je suis un peu un petit clown, j’aime faire passer du bon temps aux gens et sur Les Enfoirés, tu as le droit de faire le clown, de te mettre en scène et je trouve ça génial. Dans Les Enfoirés, tous les artistes sont au même niveau et j’adorerais faire mes petits sketchs. Pour moi, c’est une grande pyjama party et c’est en plus pour une bonne cause.