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Retrouvailles avec Ycare à l’occasion de la sortie de son nouvel album !

Publié le par Steph Musicnation

©Yann Orhan

©Yann Orhan

Pourquoi n’as-tu pas sorti ton nouvel album plus tôt ?

Pour plusieurs raisons. Il n’était pas prêt, je n’avais pas de maison de disques et il n’y avait pas d’envie particulière de chanter. J’étais un peu perdu, je n’avais envie de rien, j’étais vide mais j’ai eu de la force un peu plus tard.

« Adieu Je T’Aime » est-il ton disque le plus personnel jusqu’à présent ?

Plus personnel, ce serait compliqué ! En dehors de ma propre personne, je pense à d’autres artistes, c’est dur de faire un album plus personnel que celui-là avec aussi peu de pudeur. Plus que d’être nu, j’ai donné tout ce qu’il y avait à donner tellement j’ai failli ne pas être là pour en parler.  Je suis décharné sur cet album.

Dans quel esprit as-tu composé cet album ?

J’ai été dans plusieurs esprits durant la composition de cet album. Pour la première fois et alors que cela fait dix ans que je fais ce métier, j’ai pris le temps de faire ce disque parce que ce temps m’a été imposé, il était vacant. Durant l’écriture de cet album, il y a eu de la tristesse, de la solitude car je ne voulais plus voir les gens, je me suis renfermé sur moi-même et la nuit est rentrée comme paramètre de l’équation. Il y a eu beaucoup de colère et beaucoup de résilience avant de se dire que l’on ne meurt pas de ces choses-là. Maintenant, je suis là, je suis en bonne santé et j’ai beaucoup de chance.

©Yann Orhan

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De quoi as-tu voulu parler dans tes nouveaux morceaux ?

C’est un album égoïste car j’ai d’abord voulu que la personne à qui je m’adressais l’entende. J’ai écrit plein de chansons pour n’en garder que douze. J’ai donné le maximum de sincérité. Parfois, il y a des chansons qui remplissent et d’autres qui emmènent ailleurs. J’avais besoin que cet album soit à l’image de l’histoire que j’ai vécue, vraie et unique à mes yeux comme pour beaucoup de gens.

Es-tu nostalgique des endroits qui ont marqué ta vie comme le laisse entendre « D’Autres Que Nous (14 Boulevard Saint-Michel) » ?

Je ne sais plus si c’est de la nostalgie ou un autre sentiment mais nous avons tous un 14 Boulevard Saint-Michel. Toute personne ayant vécu suffisamment de temps sur Terre revient à un espace identique mais à un temps différent. J’y repasse et parfois je regarde, ça m’arrive d’avoir un sourire mais je te dirais que mes sentiments sont bigarrés.

Comment est né ton duo avec Hoshi ?

Hoshi n’avait pas encore sorti son premier single ni connu le succès qui s’en est suivi. J’étais à ma maison de disques et le patron du label m’a fait écouter Hoshi en me disant que c’était de la bombe et qu’elle allait faire un tabac. J’ai vu chez elle de la sincérité et de la brutalité dans sa manière d’interpréter tout en ayant beaucoup de velours à la fois. Hoshi est tout un paradoxe et je pense que nous sommes faits du même bois. Elle est sincère et brute de décoffrage et je suis content que ça marche pour elle. Tout le monde est tellement lisse maintenant que cela donne de l’espoir de voir quelqu’un qui sort des sentiers battus.

©Yann Orhan

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Ycare en librairie, est-ce dans tes projets ? Une plume comme la tienne mériterait de s’exprimer plus longuement…

C’est drôle que tu me dises cela car on m’a proposé d’écrire un livre il y a quelques mois mais moi, j’écris des chansons et c’est ce que j’aime faire, c’est ma manière de m’exprimer alors je ne sais pas si j’arriverais à étendre la prose sur 120 pages sans la diluer et sans en perdre l’intensité. Si je devais écrire un livre, j’écrirais l’histoire d’une chanson qui veut devenir un livre. Comment les gens font pour devenir des adultes ? C’est tout le problème de ma vie.

Toi qui as été révélé dans un télé crochet endosserais-tu le costume de juré ?

Je l’ai déjà fait pour Music Explorer une émission plutôt confidentielle diffusée sur France Ô. J’étais parrain aux côtés de Tété, Marco Prince, Kenza Farah, Louisy Joseph et Princess Erika. Nous avons fait trois saisons et chacun partait sur un continent. C’était un peu The Voice en Terre Inconnue. En revanche, si on part sur des émissions plus conventionnelles comme The Voice, je ne sais pas, je pense que ça ne m’intéresse pas même si je conçois que c’est intéressant pour ceux qui le font. J’ai d’autres choses à vivre.

Comment expliquerais-tu que l’auditeur ressente autant d’empathie envers tes chansons ?

Je dirais parce que je ne suis rien d’autre que lui. Même si mes chansons ont l’air intimes et personnelles, elles ne sont finalement que le reflet d’un pan de notre société. Ils en ont fait un livre et c’est tout à fait cela, nos sommes des milliers d’émotifs anonymes bridés par cette dictature d’aller bien.

©Yann Orhan

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As-tu des projets de composition pour d’autres artistes dans les mois à venir ?

Oui mais je ne peux pas t’en dire plus…Il devrait y avoir des chansons pour des artistes confirmés et d’autres pour de jeunes artistes en développement et cela va me permettre de changer de registre car je vais peut-être aller vers quelque chose de plus urbain. J’ai envie de m’exprimer à l’écrit comme je parle dans la vie, dire des gros mots, être grossier mais sans être vulgaire. Récemment, j’ai composé pour Patrick Friori avec qui je vais chanter à L’Olympia ce samedi 03 novembre. C’est un artiste pour qui j’ai une énorme estime et j’aimerais beaucoup retravailler avec lui. Il est profondément humain dans un monde qui l’est de moins en moins. Patrick a été très patient pour la chanson qu’il m’avait demandée et j’avais envie de lui rendre hommage.

Qu’est-ce qui te fait le plus vibrer en faisant ce métier ?

« Le destin d’une étoile dépend de la masse de son cœur », c’est extrait d’un livre d’astrophysique et cette phrase résume tout car je me demande combien de temps cela va durer avant que ça ne m’anéantisse.

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