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Rencontre avec Synapson lors du Fnac Live 2018 !

Publié le par Steph Musicnation

Photo Julien Vallon

Photo Julien Vallon

Pouvez-vous nous dire quelles sont « les nouveautés » sur « Super 8 » par rapport à « Convergence » ?

Paul : En préambule, je vais commencer en disant que « Super 8 » est un peu une continuité de « Convergence », un peu malgré nous d’ailleurs. Dans ce nouvel album, on retrouve l’éclectisme propre à Synapson ; finalement. Ce qui a été nouveau sur « Super 8 » a été notre façon de produire puisque dès que nous sommes au studio, nous travaillons et nous progressons tous les jours comme n’importe quels artisans. Je pense que nous avons bien progressé dans la façon de produire, d’enregistrer et de mixer. Même si « Super 8 » est très éclectique musicalement, nous avons essayé de donner une patte avec la texture sonore qui est assez uniforme sur tout le disque. Il y a quelque chose d’un peu dégradé, d’un peu super 8 justement, d’un peu vintage que nous avons pas mal travaillé avec Alex et nous en sommes contents car nous avons réussi à arriver au résultat que nous espérions. La dernière nouveauté serait la recherche de voix. Synapson est un peu connu pour cela ; nous essayons toujours de trouver des voix un peu surprenantes et pas forcément des noms très connus. C’est une vraie fierté pour nous de faire découvrir plein de talents. Pour ce nouveau disque, nous avons eu la chance de rencontrer plein de jeunes talents et je trouve que c’est ce qui fait la richesse de notre album aussi ; au-delà de la bande son faite par Synapson.

Pour revenir au titre de votre précédent opus qui a été couronné de succès, est-ce que cela sous-entendait que vous veniez de deux horizons différents et que vous vous étiez retrouvés sur l’Electro ?

Alexandre : Bravo ! On ne nous l’a jamais dit comme ça mais c’est exactement ça. On a souvent tendance à dire que les premiers EPS représentent un pot-pourri car c’est à celui qui met le plus ses influences en avant ; comme dit Paul, c’est à celui qui tire la couette vers lui. Pour expliquer un peu, nous nous sommes retrouvés sur deux styles de musiques différents ; Paul venait de quelque chose de plus urbain et de plus Hip-Hop et pour ma part, je venais de quelque chose de plus House et de plus Jazz. Nous nous sommes retrouvés d’abord sur la Deep House de l’époque et je pense notamment à des artistes tels que PillowTalk qui proposaient une musique électronique très atmosphérique, très peu chargée, accompagnée de chansons et dans un format assez court. Nous nous sommes retrouvés tous les deux dans ce mouvement et c’est vraiment à ce moment que nous avons commencé à aimer ça tous les deux. Ensuite, à l’époque de « Converge », nous avons redécouvert ensemble toute la Soul, les productions de la Motown des années 70 et 80. « Converge » avait deux significations ; la première était le mélange des styles qui se rejoignaient sur la musique électronique et la seconde était le point central dans lequel Paul et moi nous sommes retrouvés musicalement.

Photo Julien Vallon

Photo Julien Vallon

Le terme Electro est un peu trop réducteur pour vous désigner ; comment l’élargiriez-vous ?

P : Un jour, un journaliste nous a parlé d’Eclectronique pour nous qualifier et nous avons trouvé ça super. Le fil rouge de Synapson reste la musique électronique. Avec Alex, nous aimons dire que tout est électronique aujourd’hui car tous les albums passent par un ordinateur de nos jours. Nous aimons l’étiquette éclectique car nous aimons la House, le Rap, la Soul, le Reggae…Nous sommes vraiment de la génération Internet et de la génération playlists ; aujourd’hui plus que jamais, tout le monde écoute de tout et nous pareil. Même si nous façonnons une patte Synapson depuis bientôt 9 ans, nous n’avons pas envie de nous mettre de barrières et ne nous interdisons rien.

De quoi parlent principalement les morceaux qui constituent « Super 8 » ?

A : Il y a de tout, c’est autant éclectique que les styles.

P : Nous parlons un peu toujours de la relation d’amour telle qu’elle soit. Le morceau « Souba » avec Lass est plutôt un chant d’espoir pour les générations futures. Souba signifie demain et le morceau dit en résumé que demain, cela ira mieux pour toi, si tu t’en donnes les moyens.

: Le titre « Ce Que L’On Veut » qui est interprété par Tim Dup est une description du quotidien avec une envie peut-être de tout éclaircir plutôt que de rester dans quelque chose de sombre et de s’ouvrir un peu.

: Nous échangeons beaucoup avec les artistes qui chantent sur nos morceaux et nous essayons d’éviter les baby, i love you car nous aimons que nos titres aient du sens. Cette question est intéressante et si nous devions généraliser un peu, le thème qui reviendrait le plus sur « Super 8 » serait la notion de temps et ça tombe bien puisque nous faisons référence à une caméra vintage.

A : Nos musiques sont souvent écrites en mineurs qui sont des accords mélancoliques alors que nos textes sont plutôt joyeux et cela me fait penser à notre participation à l’album de reprises estivales de Deezer car quand tu écoutes les paroles, c’est tout l’inverse. Nous avons fait une reprise de « Chacun Fait C’Qui Lui Plait » de Chagrin d’Amour ; la musique est hyper dansante mais quand on fait attention au texte, on se rend compte qu’il est hyper dark. Sur « Super 8 », c’est le phénomène inverse.

Photo Julien Vallon

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Il n’y a que des titres participatifs sur votre nouvel album ; comment allez-vous gérer le live ?

: Oh là là, quelle belle question !

P : Effectivement, c’est à chaque fois, un véritable casse-tête pour Synapson mais nous avons réussi à le résoudre. Nous allons essayer d’inviter un maximum d’artistes et nous allons faire des mashups de morceaux. Par rapport à la précédente tournée, il y aura une petite nouveauté ; quand le chanteur ne pourra pas être présent, nous allons diminuer sa participation et il sera remplacé par un musicien. Sur cette tournée, nous aurons avec nous le saxophoniste Pierre Mirabeau. Un concert est un spectacle vivant et nous avons fait attention à ce que le public n’ait jamais une sensation de manque. Pendant le live, avec Alex, nous sommes un peu les chefs d’orchestre comme sur l’album et nous mettons en avant nos invités sur scène, ce sont les artistes qui prennent la lumière. Avec Alex, nous avons élaboré un système qui permet de contrôler les voix en playback qui sont envoyées par nos machines et cela va nous permettre d’ajouter plein d’effets. 

Sur scène ; d’ailleurs ; n’êtes-vous qu’aux machines ?

A : Sur scène, j’ai tous mes claviers, mes synthés et une percu électronique. De son côté, Paul gère les bandes car nous ne pouvons pas tout jouer sinon, il nous faudrait une armée sur scène, il s’occupe également des extra drums et des effets sur les voix et sur l’instrumental. Nous allons vraiment être sur du live, nous n’aurons pas de platines sur scène car nous n’allons pas proposer un exercice de DJS. Nous voulons vraiment défendre l’expression scénique et le fait que tout soit joué.

Photo Julien Vallon

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Est-ce que l’un ou l’autre serait tenté de se lancer vocalement sur un prochain titre ?

P : Alex a déjà chanté sur un titre présent sur « Convergence » mais nous n’avons pas affiché le featuring car il a été réalisé par un membre du groupe. Alex avait aussi chanté avec un vocoder sur notre premier album que nous avions sorti en indépendants. Pour ma part, il m’est arrivé de mettre des effets vocaux mais c’est de l’ordre de l’arrangement. Nous n’avons pas assez de vraies voix pour le faire et nous aimons trop ce que nous apportent les featurings.

Qu’est-ce que chacun mettrait en avant chez l’autre ?

: Quand on fait de la musique, on se rend compte qu’on ne fait pas que ça, il y a beaucoup de choses à gérer à côté car c’est une vraie entreprise et un vrai boulot. Au-delà de la musique, je vais te dire que Paul apporte une rigueur et un suivi dans ce projet que nous partageons et je pense que nous n’en serions pas là sans cet apport-là car il a vraiment un œil sur tout. Notre grande fierté est de pouvoir dire qu’aujourd’hui, nous pouvons contrôler la chaîne du début jusqu’à la fin car nous faisons tous à deux.

P : Alex apporte tout le côté expression scénique en live. Il joue toutes les parties en concert, c’est le vrai musicien du groupe. J’étais fan du groupe NTM quand j’étais petit et Kool Shen disait qu’il ne pouvait rien lui arriver quand il montait sur scène avec JoeyStarr et bien, c’est un peu ce que je vis avec Alex.

Avez-vous des projets dans la production pour d’autres artistes ?

P : Nous co-produisons Sirius Trema qui est notre guitariste. Il vient de sortir son nouveau single «Roule Ça» et d’autres actualités le concernant vont arriver à partir de la rentrée.

A : Nous produisons quelques morceaux sur le nouvel album de Beat Assaillant qui est aussi avec nous sur la tournée.

: Ça va continuer, nous allons voir plein de projets de cet ordre-là dans les prochains mois.

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